Innovation en formation : vous allez adorer apprendre !
Chez Parlons RH, on nous interroge régulièrement sur les tendances émergentes de la fonction RH, les start-up RH à suivre, les innovations RH à ne pas manquer. S’il est un secteur RH en pleine effervescence, c’est bien celui de la formation, avec une EdTech qui compte à ce jour 415 start-up – et non moins de 12 réformes depuis 1971 ! D’où l’envie de partager notre vision de l’innovation en formation en 2019 via trois grandes tendances.
Sommaire
Tendance n°1 : l’innovation en formation passe par le Blended Learning
Constituant l’une des dimensions du Digital Learning, le Blended Learning est en effet plébiscité par les responsables formation. S’il n’est pas « nouveau », son taux de pénétration des pratiques pédagogiques devient enfin majoritaire. Fin 2018, il représentait 64 % des modalités d’apprentissage mises en œuvre dans les entreprises, en hausse de 8 % en un an selon une étude de l’ISTF [1].
Le Blended Learning combine la formation présentielle – en salle via l’animation d’un formateur – et un accompagnement digital accessible de façon synchrone ou asynchrone (évaluation en ligne des connaissances de l’apprenant ; autoformation, dans une certaine mesure). Notez que la formation présentielle recourt elle-même de plus en plus souvent à des outils digitaux.
Autre signe distinctif : le continuum pédagogique mis en œuvre. Il s’agit :
- De préparer la formation, en ligne et en amont de la phase présentielle – pour aiguiser la curiosité du futur participant et l’aider à se projeter dans sa formation ;
- De réaliser un suivi digital post-formation – pour revoir et remobiliser ses acquis après la formation, et parfois échanger avec le formateur.
Quel est l’impact de ce continuum pédagogique ? Selon l’expert international Robert Brinkerhoff [2], sur la base d’une préparation amont représentant 25% des ressources dédiées à l’ensemble de la formation et un accompagnement en aval équivalent à 50 % des ressources, 85 % des apprenants réussissent à mobiliser les acquis de leur formation en contexte professionnel. Lorsque les phases amont et aval ne représentent que 5 % des ressources, seuls 15 % des participants y parviennent.
Nous voyons ici une analogie avec l’onboarding des salariés dans l’entreprise. Une intégration réussie commence par un pré-boarding, vient ensuite la période d’accueil à l’arrivée du nouveau collaborateur, puis un suivi de sa bonne intégration durant plusieurs mois.
De même, l’innovation en formation se fait facilitatrice, de l’apprentissage en l’occurrence et de l’acquisition durable de compétences.
Dans la catégorie Blended Learning, nous conseillons l’organisme de formation docendi [3] et sa formule pédagogique innovante.
Tendance n°2 : l’innovation en formation devient indissociable du « Tech Learning »
Le terme n’existe pas encore mais il définit bien la succession d’innovations technologiques mises au service de l’apprentissage. Le Tech Learning est ancré dans le 21e siècle.
- Le Mobile Learning s’avère particulièrement intéressant.
L’apprenant effectue une démarche volontaire d’apprentissage. Il mobilise son attention pour appréhender les contenus qui figurent sur l’écran de son smartphone en faisant abstraction du monde qui l’entoure.
Toutes activités RH confondues, l’usage du mobile est en plein développement, comme en témoignent les 61 % de candidats déclarant utiliser leur smartphone pour trouver un emploi [4].
Le Mobile Learning repose sur des grains pédagogiques de Micro Learning de 2 minutes en moyenne. Avantage : l’apprenant se forme quand il veut et où il veut, il peut revenir sur le contenu s’il ne l’a pas compris. Avec le Mobile Learning, le temps de formation – limité mais récurrent – est mobilisable facilement. Et il n’y a pas de salle à réserver !
Dans cette catégorie, nous suggérons les solutions d’In Teach et de Sparted, qui favorisent l’engagement de l’apprenant via une expérience d’apprentissage sociale, gamifiée (challenges, duels, etc.).
- Le Video Learning mise sur notre sens le plus performant : la vue – et l’ouïe de façon secondaire.
Notre cerveau est en effet en prise immédiate avec les éléments visuels. Une image traduit par ailleurs davantage d’informations en moins de temps qu’un texte. « Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours » [5]. La possibilité de raconter une histoire et de montrer des personnes ainsi que leurs expressions, active des émotions chez l’apprenant, lesquelles favorisent l’engagement. Le fait de pouvoir visionner et re-visionner les vidéos, impacte également la mémorisation.
Dans cette perspective, nous vous suggérons de découvrir l’offre de Speedernet [6].
- Avec l’Adaptive Learning, le parcours pédagogique se déploie différemment selon les apprenants.
Le support technologique de l’Adaptive Learning est le Big Data. L’idée est d’ajuster le parcours d’apprentissage, son contenu ou son rythme grâce à l’exploitation des données recueillies au fur et à mesure (réponses de l’apprenant, comportement, etc.). Un besoin d’accompagnement plus ou moins important peut notamment être détecté.
L’arrivée à maturité de l’Adaptive Learning au niveau micro (adaptation des grains pédagogiques selon les expériences de l’apprenant avec les précédents grains) marquera sans doute une nouvelle étape de l’innovation en formation.
Kumullus© propose des parcours personnalisés via une approche vidéo granulaire. En matière de Micro Adaptive Learning, l’Ancrage Mémoriel® de Woonoz est une solution performante.
Tendance n°3 : pas d’innovation en formation sans outils collaboratifs, services et résultats tangibles
Nous distinguons ici les solutions relevant essentiellement d’une dimension collaborative, qui s’appliquent au travail collaboratif et à l’apprentissage de même nature. Il s’agit de l’un des aspects clés de l’innovation en formation !
- Ces outils permettent de produire des interactions, en phase présentielle essentiellement. Ils facilitent la communication et la coopération en mettant à la disposition des participants des quiz, des sondages clos par un nuage de mots instantané, des post-it digitaux, etc.
Plusieurs suggestions à cet égard : les solutions Wooclap et Klaxoon évidemment (25 % des ventes orientées formation), Kahoot! (quiz et gamification).
L’innovation en formation ne se contente pas de faciliter l’apprentissage. Pour les entreprises, la gestion de la formation se révèle chronophage, générant un flux administratif conséquent. L’externalisation de la formation soulage les collaborateurs du service formation en leur permettant de se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée.
Selon les cas, l’externalisation de la formation concerne :
- L’organisation opérationnelle de la formation (du recueil des besoins de formation à la préparation et au lancement du plan de développement des compétences) ;
- La gestion des tâches administratives (relations avec les organismes de formation et les financeurs ; demandes de prise en charge ; etc.) ;
- L’accompagnement de la politique de formation de l’entreprise.
Les prestataires experts de l’externalisation sont le plus souvent éditeurs de solutions digitales dédiées à la formation – et d’excellents conseillers !
Dans cette optique, nous vous conseillons le prestataire et éditeur RHEXIS.
L’innovation en formation aborde également la « mesure » de l’efficacité de la formation.
Tout le monde connaît le ROI – Return On Investissment, destiné à mesurer l’efficacité des actions métiers dans l’entreprise. Pour évaluer le transfert de compétences à travers la formation, cet indicateur purement quantitatif s’avère toutefois mal adapté.
Reposant sur le modèle de Kirkpatrick (réactualisé et popularisé en France par Jonathan Pottiez), le ROE – Return On Expectations est un indicateur pertinent [7].
- Au niveau 1, le niveau de satisfaction de l’apprenant est évalué ;
- Au niveau 2, les acquis sont mesurés à l’issue de l’action de formation ;
- Au niveau 3, le transfert des acquis en situation professionnelle est déterminé ;
- Au niveau 4, l’impact de la formation suivie sur l’organisation de l’entreprise est évalué.
Grâce aux Learning Analytics, il est désormais possible de mesurer le ROE sans y consacrer un temps conséquent. Avantages : le taux de réponse élevé des apprenants (80 % à chaud) et la mise en perspective des résultats, via un benchmark exclusif.
En la matière, la solution forMetris est à découvrir.
Quelle que soit la virtuosité technologique, l’innovation en formation est indissociable d’une recomposition pédagogique. Sans ingénierie structurant et scénarisant les parcours de formation [8], une solution de Digital Learning aura peu d’impact. À l’inverse, une rencontre « élaborée » de l’innovation technologique avec l’efficacité pédagogique sert les apprenants, leur désir et leur plaisir d’apprendre.
Cette tribune ne vise pas l’exhaustivité. Nous y évoquons des tendances et des solutions qui méritent d’être partagées. Il en existe d’autres ! Alors n’hésitez pas à nous dire, en commentaires, quelles sont pour vous les innovations à faire connaître et les coups de cœur que vous souhaitez partager !
[1] L’ISTF est un organisme de formation digitale à destination des formateurs.
[2] Docteur en éducation, Robert Brinkerhoff est l’auteur de 16 ouvrages consacrés à l’évaluation et à l’efficacité de la formation. Fondateur du Brinkerhoff Evaluation Institute, il a conseillé des dizaines de grandes entreprises aux Etats-Unis et dans le monde entier.
[3] docendi et RHEXIS (évoqué par la suite) sont clients de Parlons RH.
[4] Enquête annuelle de RégionsJob sur les usages en matière de recrutement et de recherche d’emploi, 2018
[5] Citation de Napoléon Bonaparte.
[6] Speedernet est à l’origine de la solution logicielle en ligne Sphere – on parle là de réalité virtuelle. Uptale propose également des expériences pédagogiques 360° en réalité virtuelle.
[7] Un autre indicateur peut s’appliquer : le SII. Il évalue l’écart entre le niveau déclaré de compétences, 7 jours avant la formation, et le niveau déclaré au terme du parcours, 2 mois après la formation. Mais il ne permet pas de déterminer avec précision le degré d’appropriation des comportements attendus. Source : Digital Learning Book (cabinet IL&DI).
[8] Comme l’explique la directrice Pédagogie et Développement de docendi Anne Ambrosini, l’apport des neurosciences booste l’ingénierie pédagogique. Celle-ci joue sur tous les registres pour stimuler le cerveau : séquences de gamification ; storytelling de l’ensemble du parcours pédagogique ou de certains temps ; etc.