Télétravail et horaires flexibles : les nouvelles attentes des salariés en 2022
Soucieux de bénéficier d’un meilleur équilibre vie professionnelle – vie personnelle, les salariés français attendent aujourd’hui davantage de flexibilité. Sans la possibilité de télétravailler ou de « condenser » leurs horaires à travers la semaine de 4 jours, une part importante de collaborateurs serait même prête à démissionner, selon la dernière étude People at Work, résumée dans une infographie d’ADP.
Alors que la rentrée est déjà bien entamée, l’étude internationale People at Work 2022, publiée fin juillet 2022, nous permet de connaître un peu mieux les attentes des salariés français, dont 25 % seraient actuellement sur le point de changer d’emploi ou de secteur d’activité.
Selon l’infographie qui résume cette enquête, réalisée par le centre de recherches d’ADP en novembre 2021, les collaborateurs « veulent du changement » et ont des « aspirations élevées » en matière « d’épanouissement professionnel », qui vont plus loin que le salaire. Au sortir de la crise de la Covid-19, ils se soucient ainsi davantage de leur « bien-être personnel » et de « leur vie en dehors du travail », à travers un meilleur équilibre vie professionnelle – vie privée. Dans cette optique, ils souhaitent « bénéficier de conditions de travail plus souples », avec davantage « d’options » de travail à distance et « d’aménagements personnels ».
Les salariés souhaitent une plus grande « flexibilité » dans leur organisation
Selon ADP, les salariés nourrissent aujourd’hui une « vue plus holistique du travail ». Leurs priorités sont ainsi :
- Le plaisir de travailler (32 %) ;
- Les horaires flexibles (33 %) ;
- L’évolution de carrière (23 %).
« Même si le salaire reste primordial, il n’est en aucun cas le seul facteur qui importe et il pourrait y avoir un compromis à faire entre un salaire plus élevé et un meilleur équilibre travail / vie privée ou davantage de flexibilité. Les travailleurs montrent un fort intérêt envers d’autres options, souvent innovantes, qui leur permettraient de rester satisfaits au travail », résume ADP dans son étude.
En Europe, ils sont par exemple une écrasante majorité, 71 % précisément, à aspirer au passage à la semaine de 4 jours, contre 26 % avant le Covid. En France, ce sont 64 % des salariés qui souhaiteraient ainsi « condenser » leurs horaires de travail et « bénéficier d’une plus grande flexibilité » à travers ce nouveau rythme.
Le télétravail fait également figure de pré-requis indispensable. « Obliger les travailleurs à retourner sur leur lieu de travail à temps plein sans que cela ne soit nécessaire pourrait être contre-productif », écrit ADP. En Europe, 2 salariés sur 3 (64 %) songeraient à rechercher un nouveau poste si cela se produisait. En France, ils sont 36 % à se dire prêts à démissionner s’il était impossible de télétravailler ; un chiffre qui grimpe à 53 % chez les jeunes diplômés et les nouvelles recrues (18-25 ans).
Par ailleurs, une part importante des collaborateurs français serait prête à accepter une baisse de salaire, en contrepartie :
- D’un meilleur équilibre vie professionnelle – vie personnelle (57 %) ;
- De la flexibilité de leur lieu de travail (30 %) ;
- De la flexibilité de leurs horaires de travail (27 %).
Un niveau de stress intense chez les salariés
L’étude d’ADP se penche enfin sur les niveaux de stress des salariés européens : 67 % se sentent stressés au moins une fois par semaine (contre 62 % avant la pandémie), et 53 % pensent que cet état mental négatif « affecte leurs performances ». Les causes les plus fréquentes de stress sont, selon les collaborateurs :
- Une augmentation trop importante des responsabilités (41 %) ;
- La sécurité de l’emploi (25 %) ;
- La longueur des journées de travail (28 %).
« De nombreuses entreprises sont conscientes des risques et s’efforcent de trouver de nouvelles solutions pour apporter du soutien en termes de santé mentale à leur personnel », indique l’étude. La plupart des « employeurs proactifs « dans ce domaine tentent « toute une variété d’initiatives ». Parmi elles, on y retrouve principalement :
- Une communication plus fréquente avec les salariés (33 %),
- L’autorisation de journées de congé pour « bien-être » (31 %) ;
- Un accès à des conseils spécifiques (25 %) ;
- L’organisation d’activités de cohésion d’équipe (24 %) ;
- La garantie du droit à la déconnexion après les heures de travail (22 %).
« Toutefois, pour ne pas saper les effets de ces initiatives bien intentionnées, les sources de stress doivent être identifiées et traitées », nuance ADP. Le cabinet précise enfin dans son étude que pour l’heure, seules 19 % des entreprises françaises ont mis place un « accord de travail flexible » et qu’à peine 5 % d’entre elles ont adopté la semaine de 4 jours.
Source : ADP.