Pour les cadres, le travail hybride « est là pour durer »
Les cadres sont majoritairement satisfaits de la nouvelle organisation post-Covid. Selon une étude Opinionway – Beekast, résumée dans une infographie, ils sont aussi 80 % à souhaiter continuer de travailler en mode hybride en 2023. Quand ils managent des équipes, ils estiment en revanche qu’il s’agit d’un « challenge au quotidien ».
Deux ans après les débuts de la crise du Covid-19, les entreprises sont en plein questionnement : faut-il pérenniser le travail hybride, ou revenir en arrière ? Selon un récent sondage de LinkedIn, les employeurs sont en train de « rétropédaler » : ainsi, en avril 2022, près de 10 % des offres d’emploi publiées en France sur le réseau social professionnel évoquaient la possibilité de faire du télétravail, et ce chiffre est tombé à 6 % en octobre.
Cette tendance va à contre-courant d’un constat sans appel : les attentes des salariés français ont changé, tout comme leurs habitudes. Actuellement, la moitié des salariés ont droit à 1 ou 2 jours de travail à distance par semaine.
Une majorité de cadres satisfaits par le télétravail
Chez les cadres, le chiffre est encore plus élevé : 74 % d’entre eux télétravaillent, à raison de 2 jours par semaine en moyenne, nous apprend une enquête Opinionway – Beekast. Parmi eux, 58 % se disent « satisfaits » de la nouvelle organisation du travail post-Covid, qui mêle distance et présentiel.
Au total, selon l’infographie qui résume cette étude, 80 % des cadres souhaitent maintenir un rythme hybride en 2023, estimant qu’il « est là pour durer ». Les personnels d’encadrement apprécient la « liberté » et l’autonomie apportée par cette nouvelle organisation du travail : 81 % se disent satisfaits parce que le télétravail contribue à réduire les temps de trajet, 75 % estiment retrouver un meilleur équilibre vie professionnelle – vie privée, et 59 % considèrent « travailler plus efficacement » à distance.
Le travail hybride : un « challenge au quotidien » pour les managers
Le travail hybride représente toutefois « un vrai défi » pour les managers. « Ces cadres pour qui il a fallu trouver de nouvelles solutions pour animer leurs équipes, sont moins catégoriques sur les avantages du monde d’après la crise sanitaire. Alors que 88 % des managers répondants estiment que le travail hybride est un défi pour eux, seule une petite majorité (55 %) déclare préférer la période actuelle », observe Beekast.
Selon l’étude, 86 % des managers estiment que le travail hybride est « un challenge au quotidien », même s’ils sont 77 % à répondre que cette organisation leur permet de « travailler plus efficacement ». « Ils ont, en conséquence, des attentes vis-à-vis de leurs directions, et souhaitent qu’elles les aident à affronter ces défis », note Beekast.
Cette étude rejoint celle réalisée récemment par Microsoft (Work Trend Index Pulse), qui révélait que 90 % des managers français se montrent « sceptiques » sur la productivité de leurs collaborateurs (contre 85 % partout dans le monde). « De leur point de vue, l’enjeu a été de conserver ce niveau de productivité au moment de la mise en place du travail hybride. Ils déclarent ainsi qu’avoir confiance en leurs collaborateurs est un défi », expliquait l’enquête, publiée en septembre 2022.
Interrogé par la BBC, Satya Nadella, directeur général de Microsoft, avait raillé la « paranoïa » des managers sur la productivité : « il faut dépasser cela, car toutes les données dont nous disposons montrent que plus de 80 % des individus estiment être très productifs, sauf que leur direction pense qu’ils ne le sont pas. Cela signifie qu’il y a un réel décalage entre les attentes et ce qu’ils ressentent », expliquait-il.
Source : Beekast / Opinionway