Les défis des DRH de demain dans un monde du travail en mutation
La fonction RH doit se transformer : martelé depuis dix ans par les observateurs du monde de l’entreprise et du travail, ce constat en forme d’injonction est incontestablement justifié. Reste qu’il est parfois difficile d’appréhender où doit se porter, prioritairement, la transformation. Cette infographie de Décideurs Magazine, qui embrasse à la fois les transformations de la DRH, celles du monde du travail et celles des attentes des collaborateurs, donne une vision plus synthétique des défis qui attendent les DRH de demain.
Sommaire
Les DRH en première ligne depuis le début de la crise sanitaire
La crise sanitaire a apporté une nouvelle preuve du caractère stratégique de la fonction RH. Mobilisés dès l’apparition de la Covid-19 en France, les DRH ne se sont pas contentés de garantir le respect des protocoles sanitaires ou d’organiser le télétravail. Comme l’indique la présente infographie, ils ont endossé un rôle de premier plan dans la gestion de la pandémie. Ainsi les cellules de crise ont-elles été composées, pour 97% d’entre elles, d’un binôme DG/DRH.
Comme le montre l’infographie, la fonction RH se transforme. La digitalisation des processus, pour laquelle ont aujourd’hui opté 76% des DRH, a permis à ces dernier de gagner en sécurité et en efficacité. Libérées de certaines tâches chronophages, les DRH peuvent se recentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée.
Autre transformation d’importance, les DRH, auxquels on a longtemps reproché d’être éloignés des réalités business, doivent désormais justifier du retour sur investissement de leurs actions. L’infographie révèle que plus de la moitié des cadres RH bénéficient d’une part variable dans leur rémunération, constituée pour l’essentiel d’une prime sur objectifs.
Une fonction qui se transforme, mais moins vite que le monde du travail
Pourtant, cette transformation n’est pas toujours perçue par les salariés, ni d’ailleurs par les observateurs de l’écosystème RH. Ce phénomène vient largement de ce que le monde du travail se transforme lui aussi, et sans doute plus rapidement que ne le font les DRH. Comme l’indiquent diverses études, entre 50 et 85% des métiers auront disparu ou profondément évolué dans dix ans. Des formes de collaboration inédites sont donc appelées à se développer fortement, et la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’accélérer cette tendance.
Le télétravail constitue l’exemple le plus frappant dans ce domaine. On peut, en passant, rendre hommage aux DRH, qui se sont globalement très vite adaptés pour mettre en place cette modalité durant le confinement quand l’activité de leur entreprise le permettait. Une majorité de salariés plébiscite aujourd’hui le télétravail, ce dont les DRH en ont pris conscience : ils sont ainsi 85% à penser que développer le télétravail de façon pérenne est souhaitable.
Mais des mutations du travail bien plus décisives pourraient se faire jour dans les années à venir. Ainsi, l’emploi salarié qui reste prédominant en France pourrait bien avoir fait son temps : 57% des cadres se déclarent en effet prêts à abandonner ce statut. Se projeter, ne serait-ce qu’un instant, dans un monde où l’emploi salarié serait minoritaire, donne une idée de l’amplitude de la transformation que doivent accomplir les DRH s’ils ne veulent pas disparaître du monde du travail de demain.
Une succession de nouveaux défis pour les DRH de demain
Les attentes des collaborateurs reflètent les mutations du monde du travail, mais aussi celles de la société. Et c’est au DRH qu’il revient de répondre aux nouvelles attentes de collaborateurs préoccupés à la fois par de grands sujets de société et par leur avenir professionnel.
Comme l’indique l’infographie, les collaborateurs sont attentifs à tout ce qui relève de la RSE. La société attend des employeurs qu’ils s’engagent sur des thématiques comme la parité, la mixité, l’inclusion. Les DRH se savent observés et jugés dans ce domaine, et 9 d’entre eux sur 10 considèrent que la RSE fera partie intégrante de leur pratique professionnelle dans l’avenir.
Mais, dans cet avenir incertain qui se dessine (au second trimestre 2020, les déclarations d’embauche ont connu une baisse historique de 40,1%), les collaborateurs attendent surtout d’un DRH qu’il les accompagne et les aide à sécuriser leurs parcours. Rappelons que 4 salariés sur 10 se déclarent très inquiets de la robotisation de leur emploi. Comme le relève l’infographie, le DRH doit faciliter le reskilling et l’upskilling des compétences, mais aussi, plus largement, devenir un « agent de talents ».
Du recrutement à la paie, du développement des compétences à la sécurité des salariés, les missions des DRH sont nombreuses et réclament des expertises spécifiques. Dès lors, où trouver le temps et l’énergie de répondre aux injonctions de transformation ? Sans doute les DRH devront-ils, comme ils l’ont largement fait pour la paie, externaliser certaines de leurs missions actuelles pour se recentrer sur le H de leur fonction : l’humain. A l’image de la société dans son ensemble, les collaborateurs sont en demande d’éthique, d’équilibre, de respect de ce qu’ils sont et pas seulement de ce qu’ils font. C’est en replaçant l’humain au coeur de l’organisation que le DRH de demain mettra l’entreprise en résonnance avec ces aspirations, et pourra impulser les nécessaires transformations pour faire avancer l’économique et le social de concert.