Formation : les salariés s’estiment “responsables” de leur propre parcours
La formation est perçue par les Français comme un “levier puissant” pour évoluer dans son entreprise, acquérir de nouvelles compétences et pour réussir une reconversion professionnelle, nous apprend le dernier Baromètre de la formation et de l’emploi réalisé par Centre Inffo. Dans l’infographie qui résume cette étude, l’on apprend par ailleurs que 80 % des salariés se “sentent responsables” de leur propre parcours, bien avant de faire appel aux organismes de formation et à leur employeur.
La crise sanitaire a laissé des traces et continue d’impacter les projets professionnels des actifs français. Selon le 3e Baromètre de la formation et de l’emploi, publié récemment par Centre Inffo et réalisé en janvier 2022 avec l’institut d’études CSA, nombre de salariés s’interrogent actuellement sur leur parcours et leur carrière. Si 69 % d’entre eux se disent confiants quant à leur avenir professionnel, ils sont ainsi 51 % à prévoir de changer d’emploi à plus ou moins long terme (+ 2 points par rapport à 2021), dont 35 % d’ici deux ans.
En outre, comme l’illustre l’infographie qui résume cette étude, près d’un actif sur deux (46 %, – 2 points) pense “faire le même métier mais pas forcément de la même manière” d’ici 5 ans. Après avoir fortement progressé dans l’édition précédente du baromètre, la part des personnes qui estiment que leur métier évolue très vite a par ailleurs atteint un plateau, à 41 %.
L’enquête de Centre Inffo permet également de constater que 21 % des actifs préparent actuellement une reconversion professionnelle ; un chiffre qui grimpe à 35 % chez les 18-34 ans. Les principales motivations de ces personnes, qui représentent 47 % des salariés français, sont “la volonté de se rapprocher de leurs valeurs” et de “vivre davantage de leurs passions” (86 %).
Dans ce contexte, les salariés désireux d’évoluer dans leur carrière, tout comme ceux qui prévoient de changer d’entreprise, perçoivent la formation professionnelle d’une manière positive. Près de 9 actifs sur 10 considèrent ainsi qu’il s’agit d’une chance pour améliorer leurs pratiques professionnelles (89 %), ainsi qu’une opportunité d’évolution de carrière (88 %) et de prise de recul sur le quotidien au travail (87 %). Et même si 62 % d’entre eux voient la formation comme “quelque chose de souvent contraignant” (+3 points), ils sont “toujours une minorité à penser qu’elle est inutile car inadaptée et/ou non transposable dans leur quotidien professionnel” (29 %, +2 points).
“La situation exceptionnelle que nous traversons depuis 2 ans a renforcé la connaissance et l’intérêt des actifs pour la formation professionnelle. Elle est perçue comme un levier puissant pour évoluer dans son entreprise, acquérir de nouvelles compétences et pour réussir une reconversion”, commente Patrice Guézou, directeur général de Centre Inffo.
Construction du parcours de formation : les employeurs viennent après
Une information qui devrait toutefois interpeller les DRH : selon l’étude de Centre Inffo, les salariés sont une majorité (80 %) à considérer que leur parcours de formation relève de leur propre responsabilité. Et qu’il leur appartient ainsi de prendre eux-mêmes l’initiative de se former sans attendre que leur entreprise se manifeste. Certes, les actifs savent tout de même “qu’ils peuvent faire appel à des acteurs extérieurs pour les accompagner dans leur parcours de formation”. Mais ils citent d’abord les organismes de formation (73 %, -2 points), avant leurs employeurs (72 %, -2 points). Finalement, ils sont 86 % à envisager que cette aide de la part des services RH ne peut venir qu’après qu’ils “aient eux-mêmes joué un rôle majeur dans cette construction professionnelle”.
Selon le Baromètre, une grande majorité des actifs interrogés “ont déjà ou seraient susceptibles” de formuler des vœux de formation (83 %, -2 points), de faire eux-mêmes des recherches sur une formation (74 %, -2 points), ou de contacter directement un organisme de formation (73 %, -4 points). Mais malgré tout, ils restent “un peu moins nombreux à avoir déjà fait ou à être susceptible” de financer par eux-mêmes une formation (63 %, +2 points). À noter que si les salariés “se sentent au cœur” du processus de formation et “souhaitent en être les acteurs”, 50 % estiment tout de même être “mal informés sur le sujet”.
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Source : Centre Inffo