Droit à la déconnexion : 3/4 des cadres ne décrochent pas
La France est le premier pays au monde à avoir instauré un droit à la déconnexion, à savoir un droit permettant aux salariés de se couper du travail après les heures de bureau. En pratique, cela semble plus difficile à adopter qu’il n’y paraît, notamment pour les cadres peu encouragés à lever le pied.
Sommaire
Droit à la déconnexion : les cadres font l’impasse
Depuis le 1er janvier 2017, l’article 55 de la loi travail oblige les entreprises à garantir à leurs salariés un droit à la déconnexion. Celles-ci doivent mettre en place des « dispositifs de régulations de l’utilisation des outils numériques », définir les « modalités de l’exercice du droit à la déconnexion » et sensibiliser leurs collaborateurs « à un usage raisonnable » des outils digitaux.
Force est de constater que, malgré la loi, les cadres demeurent toujours hyper connectés, comme en témoigne l’infographie Securex, spécialiste dans la gestion du capital humain en entreprise. En effet, 78 % des cadres interrogés (1 002 personnes en juillet 2017) déclarent consulter leurs communications professionnelles (emails, SMS, appels) durant les congés et les week-ends, un chiffre qui passe à 89 % pour les professions libérales et culmine à 90 % chez les responsables encadrant plus de dix personnes.
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Apprendre à déléguer, un enjeu capital
Pourquoi ne parviennent-ils pas à décrocher ? 51 % des sondés expliquent avant tout qu’ils restent connectés pour s’assurer du bon déroulement des opérations en leur absence ! D’après l’étude, on peut interpréter cette réponse par la difficulté des managers à déléguer mais aussi par la nécessité dans certains secteurs de faire preuve d’une grande réactivité au quotidien. 31 % des cadres, quant à eux, anticipent ainsi leur retour au travail et veulent éviter à tout prix d’être débordés en rentrant au bureau. 11 % consultent leurs communications professionnelles par crainte de passer à côté d’une éventuelle opportunité.
Le traitement des emails et autres sollicitations professionnelles en dehors du temps de travail est perçu comme une source de stress pour plus de la moitié des cadres. 52 % affirment que leur entreprise ne s’est pas encore engagée dans le droit à la déconnexion (63 % dans les sociétés de moins de 50 salariés). Pis, pour 57 % des cadres, ce n’est pas une priorité de la part de l’employeur. En fin de compte, la qualité de vie au travail ne serait pas un enjeu suffisamment pris en compte par l’entreprise pour 88 % des cadres.
Source : Etude Ifop pour Securex
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