Les DRH doivent-ils intégrer la RSE dans leur stratégie ?
La société Nielsen a publié une étude sur la perception qu’ont les consommateurs de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Pour cela, près de 29 000 personnes provenant de 58 pays différents ont été interrogées. L’analyse de cette étude révèle que la moitié des consommateurs veulent récompenser les entreprises qui appliquent une démarche de RSE.
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L’Europe : dernière de la classe en RSE
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’Europe et plus particulièrement la France ne se soucient pas beaucoup de la RSE. Seulement 31 % des Français interrogés se révèlent sensibles à la RSE alors qu’en Inde, en Indonésie, en Thaïlande et aux Philippines, plus des deux tiers des personnes accepteraient de payer plus pour des produits provenant d’entreprises fortement engagées dans cette problématique. Ces chiffres sont surprenants car la France a été l’un des premiers pays à légiférer sur la RSE. Souvenez-vous, c’était en 2001, la France a instauré une obligation pour les entreprises de reporting sur des critères sociaux, environnementaux et sociétaux.
Les plus mauvais élèves européens seraient la France, la Hollande, la Belgique et la Finlande. On pourrait penser que ce sont les pays les plus touchés par la crise économique mais il n’en est rien puisqu’ils ne font pas partie des pays ayant le plus fort taux de chômage.
Cela signifie-t-il que nous sommes les plus mauvais payeurs de l’Europe ou les moins sensibles aux thématiques liées à la RSE comme le développement durable ? Je ne le pense pas. Notre engagement dans la RSE est à l’image de sa déclinaison au sein des entreprises et plus globalement au sein des pays, c’est à dire floue. Qui est capable de me dire qu’elle est la position des pays vis-à-vis du développement durable ? Après les nombreux sommets (Rio, Johannesburg, Rio +20) tous les pays ne sont pas arrivés à dégager une politique globale. Si aucune politique de développement durable n’a été clairement établie, comment les entreprises pourraient adopter une démarche RSE compréhensible pour ses salariés ? Et comment les DRH, qui sont souvent en charge de la RSE, peuvent-ils savoir quel doit être leur degré d’implication dans ce concept ?
Les consommateurs montrent un intérêt croissant pour la RSE
Selon l’enquête, l’ensemble des tranches d’âges interrogées manifeste un plus grand intérêt pour la RSE : en 2011, ils étaient 45 % à être prêts à récompenser les entreprises responsables, aujourd’hui la moitié des personnes interrogées a répondu favorablement soit 5 % de plus en deux ans.
Même si ce sont toujours les moins de 30 ans qui se montrent les plus sensibles à cette problématique, on note une hausse non-négligeable chez les 40-44 ans : en 2011, 38 % d’entre eux étaient enclins à favoriser les entreprises responsables, cette année ils sont 50 % à être favorables à cette initiative.
L’attitude des 40-54 ans vis-à-vis de la RSE a progressée rapidement et que 36 % des citoyens ayant participé à une étude menée par la Commission Européenne, ont été informés de ce que leur entreprise font pour la société. Cette soudaine sensibilité aux problématiques de la RSE est-elle le résultat d’une meilleure communication des projets des entreprises ? Ou le résultat d’une peur qui se développe suite à la surmédiatisation des catastrophes naturelles ? Est-ce un concept ancré ou une tendance qui disparaîtra quand les médias auront quelque chose de plus intéressant à diffuser ?
.Gwenaëlle de Parlons RH
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