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QVT et digitalisation : Pourquoi les DRH doivent s’emparer du sport en entreprise

le 10 mars 2022
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La digitalisation et le travail hybride ont changé la donne du travail en renforçant le besoin de bien-être et de lien social chez les salariés. Comment le sport peut-il s’insérer dans ce qu’offre désormais, et offrira demain, l’entreprise à ses collaborateurs ? Pour les DRH, il peut s’agir d’un outil au service du bien-être, de l’engagement et de la cohésion des équipes, ainsi que de la performance de l’organisation.

La prise de conscience de l’importance de s’occuper du bien-être des salariés au travail est massive chez les entreprises. Si leur mission initiale est de faire du profit pour rendre leur activité pérenne, elles doivent trouver un équilibre entre la sécurité de leur business et celle de leurs collaborateurs. Face à la digitalisation qui transforme l’organisation, les employeurs sont de plus en plus concernés par l’importance de garantir une ambiance de travail sereine et propice à la cohésion des équipes. Et la crise du Covid-19 a eu tendance à accélérer cette tendance : l’enjeu est aujourd’hui de prendre soin de salariés épuisés et démotivés, afin que ces derniers se sentent épanouis et engagés. En agissant sur leurs conditions de travail ; qu’elles soient matérielles, financières, ou immatérielles.

Le défi qui se pose aux entreprises est donc aujourd’hui de s’impliquer pleinement dans tout ce qui peut améliorer le bien-être des salariés. Dans ce contexte, s’il n’est pas directement lié au travail, le sport peut constituer un levier de QVT non négligeable. Alors que le télétravail tend à gommer les frontières entre vie professionnelle et vie personnelle, pratiquer une activité physique permet en effet de maintenir un équilibre. Il aide les salariés à faire une coupure, en particulier lorsqu’ils travaillent à domicile, améliorant ainsi leur bien-être et leur motivation, leur engagement et leur performance.

Le sport en entreprise, un outil de QVT non négligeable

Avec le développement du travail hybride, les benefits que l’on offrait aux collaborateurs se transforment, notamment les avantages à la pratique sportive. La tendance se renforce, jour après jour : de plus en plus d’entreprises planchent sur des offres d’abonnement à des salles de sport plus flexibles, et adaptées à la nouvelle norme du travail à distance. Avec le télétravail, elles ne peuvent plus uniquement proposer aux collaborateurs de faire du sport dans ou près de leurs locaux, où ils ne sont plus là que la moitié du temps.

En outre, un certain nombre de salariés éprouvent des réticences à l’idée de se rendre dans la même salle de fitness que leurs collègues. A côté de cette offre, les employeurs gagneraient ainsi, dans cette nouvelle donne, à proposer à leurs collaborateurs un accès facilité à un choix varié de salles de sport, situées au plus près de leur domicile, du tiers lieu où ils travaillent, ou de leurs locaux. (1) Ce faisant, elles garantiraient à chacun de rester actif quel que soit le lieu de travail, et de maintenir un réel équilibre des temps de vie. 

Il s’agit d’une vraie demande des salariés : selon une étude menée par l’Ifop et Urban Sports Club en juillet 2020, 89 % des Français estiment qu’avoir une activité physique favorise leur bien-être. En outre, 60 % d’entre eux voient le sport comme une soupape de décompression face au télétravail. Pour autant, la même proportion affirme que leurs employeurs n’agissent pas assez pour leur bien-être ; et ce constat concerne tous les types d’entreprises, quel que soit leur secteur ou leur taille. Même les grandes entreprises, qui ont des CSE : parce qu’elles disposent d’un catalogue pharaonique d’offres, certaines ont tendance à penser que donner des réductions à la salle de sport suffit à contribuer au bien-être. Mais bien d’autres s’engagent ; et bien souvent, ce sont les RH qui en sont à l’origine.

Les avantages à la pratique sportive, un levier d’attractivité et de performance

D’un côté, la digitalisation et le travail hybride obligent les entreprises à ré-engager leurs collaborateurs et à agir sur l’ambiance de travail, qui reste malmenée par la crise actuelle. De l’autre, les salariés réclament davantage de bien-être, et plus d’investissement de la part de leurs employeurs. Dans ce cadre, l’activité physique (2) est donc un outil de QVT non négligeable, tout comme un levier de rétention des effectifs. Nombre d’entreprises, préoccupées par les nombreuses démissions qui se succèdent depuis la crise, voient aussi dans le sport un outil au service de la cohésion des équipes (dès lors qu’elles l’intègrent dans leurs plans de team building), à une période où les collaborateurs se croisent moins en raison du télétravail. 

Pour les RH, le sport en entreprise est aussi un levier intéressant, dans le cadre d’une véritable politique salariale : il s’agit d’une niche fiscale, au même titre que les tickets restaurants. (3) En outre, il peut aussi s’agir d’un outil de marque employeur, pour attirer des talents : Doctolib, par exemple, met en avant dans toutes ses offres d’emploi le fait de pouvoir bénéficier une fois recruté, d’un abonnement de sport avec Urban Sports Club.

À l’ère post-Covid, la QVT tend de plus en plus à faire partie intégrante des stratégies RH, et à ne plus rester le domaine privilégié des seuls CSE. Dans ce cadre, les DRH ont tout intérêt à ne plus percevoir le sport en entreprise comme un simple loisir, mais comme quelque chose à même de rééquilibrer les relations de travail, de favoriser la cohésion, et d’apporter du bien-être au sein de l’entreprise. 

Si les employeurs gagneraient à se mobiliser pour que leurs collaborateurs pratiquent une activité physique, c’est parce que leurs salariés le demandent et parce qu’ils en ont besoin. Mais également parce qu’il s’agit d’un outil positif pour la performance (donc le business) de l’entreprise. Selon une étude du Sénat réalisée en 2021, l’activité physique en milieu professionnel diminue de 32 % les arrêts de travail, et augmente la productivité de 12 %.

 Aux DRH, donc, de se saisir de ce levier d’actions QVT et d’attractivité ; en considérant notamment qu’offrir un abonnement de sport plus flexible aura certes un coût, mais que les retombées positives seront bien plus importantes que ce coût. Dans certaines PME accompagnées par Urban Sports Club, nous constatons par exemple que 80 % des salariés se sont mis à faire du sport suite à la mise en place de ce nouveau benefit (couplée à des actions de team building).

Mais attention : avec la flexibilisation du monde du travail, impulser le sport en entreprise nécessite d’adopter une stratégie globale, qui passe aussi par une plus grande flexibilité de l’organisation du travail. La direction peut ainsi favoriser la pratique d’une activité physique en se montrant plus flexible dans la gestion des horaires ; afin de permettre aux collaborateurs de faire du sport au moment où cela les arrange. 

Parce que le bien-être des salariés fait partie du domaine de compétences de l’entreprise, les DRH et les dirigeants doivent s’emparer du sujet du sport. Et le considérer comme un levier permettant d’agir d’une façon simple et aussi ludique ; des cours collectifs en salle aux vidéos en ligne, en passant par le team building. La responsabilité de l’entreprise, plus que jamais, est de faire en sorte que les salariés se sentent motivés et épanouis au travail. Le sport en entreprise a toute sa place dans ce cadre, de par son impact positif sur la QVT, la productivité et l’ambiance au travail.

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(1) Urban Sports Club propose par exemple une offre digitale à travers 1 500 salles partout en France, qui permet de rester actif, que l’on soit au bureau, chez soi ou en déplacement professionnel.

(2) Il serait plus approprié de parler d’activité physique que de sport lorsque l’on aborde le sujet du bien-être : marcher ou se rendre au bureau en vélo permet tout autant de se sentir mieux et d’instaurer une coupure avec le travail, qu’une compétition de judo.

(3) La mise à disposition d’équipements au sein de l’entreprise et le financement de prestations d’activités physiques et sportives sont défiscalisées depuis la loi de financement de la Sécurité sociale de mars 2021.



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