Management : le zèbre est-il l’avenir de l’Homme ?
Zèbres, HP, HPI, multipotentiels, profils atypiques, philocognitifs… Ces collaborateurs “singuliers” sont source de forte valeur ajoutée pour les entreprises. Pour cela, les managers doivent connaître leurs différences, comprendre leurs besoins spécifiques et faire en sorte qu’ils se réalisent pleinement. Cette approche bénéficie à l’ensemble des collaborateurs, et notamment aux nouvelles générations arrivant sur le marché du travail.
Sommaire
Qui sont les zèbres?
Les zèbres fonctionnent avec une intelligence différente et sont d’une sensibilité extrême, comme le développe Jeanne Siaud-Facchi dans son ouvrage “Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué”. Ils ont en commun un certain nombre de traits de caractère :
- une pensée en arborescence
- un mental qui ne s’arrête jamais de tourner
- une curiosité sans limites et des idées qui fusent non-stop
- une grande capacité de raisonnement et de résolution de problèmes, de manière très rapide et intuitive
- des difficultés pour expliquer leur démarche de manière séquentielle
- un goût prononcé pour les challenges, le changement et la complexité.
Les zèbres expriment un grand respect de leurs valeurs et un sens aiguisé de la justice. A cela s’ajoute une sensibilité particulière aux stimuli sensoriels – hyperesthésie -, comme le bruit ou la lumière. Leur confiance en soi et leur estime de soi ne se trouvent pas toujours au top. Le tout est saupoudré d’un humour particulier, très « second degré », qui n’est pas forcément compris et apprécié par les autres collaborateurs !
Quels sont leurs besoins spécifiques ?
Pour développer tout leur potentiel, et rester en poste, les zèbres ont un besoin essentiel : la motivation. S’ils s’ennuient, ils ne resteront pas longtemps au poste attribué. Ils iront chercher ailleurs ce qui, pour eux, est aussi précieux que l’air qu’ils respirent : l’intérêt. Selon une enquête réalisée dans les différents groupes de zèbres, HP, HPI présents sur Facebook, cette motivation repose sur :
- un cadre défini, un maximum d’indépendance et des personnes compétentes pour répondre à leurs questions
- du sens – c’est dans leur ADN! – et une vision globale du projet dans lequel ils sont impliqués
- des missions qui leur permettent d’assouvir leur soif d’apprendre et leur curiosité insatiable.
Par besoin, les zèbres se nourrissent de la confiance de la part de leurs collaborateurs, de la reconnaissance pour la qualité de leur travail quand elle est méritée, et de la bienveillance. Pourquoi ? Parce qu’ils sont des candidats privilégiés pour le syndrome de l’imposteur et du « faux self ». Ils expriment aussi une forte exigence vis-à-vis de leur hiérarchie. Un zèbre ne respectera pleinement son N+x que s’il le juge compétent. L’étiquette seule, ça n’est pas son truc!
Un management « brain-friendly »
Laure Belin, interrogée par Vincent Ruck pour son ouvrage “Les neurosciences pour inventer le management 3.0.”, éclaire les comportements que les directions doivent adopter face aux zèbres. Leur management se fonde sur le respect de l’Humain et de sa singularité, développé avec l’aide des neurosciences. Il s’agit de tenir compte des forces et du mode de fonctionnement optimal du cerveau. Car oui, les zèbres sont différents sur le plan cognitif. Cette différence repose sur une anatomie et une physiologie cérébrales différentes comme le démontrent les études réalisées en imagerie cérébrale.
On peut parler aussi de management équitable et inclusif, c’est à dire qui s’adapte aux différences de chacun et permet d’en faire des forces pour l’entreprise. Ainsi, il valorise la singularité au lieu de chercher à la nier ou à l’effacer. Cela suppose de sortir des représentations et des stéréotypes, de ne pas tomber dans la discrimination, négative comme positive. D’où l’importance de sensibiliser et de former, non seulement les managers, mais aussi l’ensemble des collaborateurs, à reconnaître ces personnes atypiques et à comprendre leurs différences, pour mieux travailler ensemble et décupler les performances de l’entreprise.
Dans notre monde en pleine mutation, les DRH sont de plus en plus nombreux à adhérer à cette conception du facteur humain comme potentiel moteur du développement de leur entreprise. Les zèbres représentent de réels alliés en raison, justement, de leur fonctionnement, en parfaite adéquation avec les nouveaux besoins des entreprises. Comprendre leurs différences, pour leur permettre d’exprimer tous leurs potentiels au service de la performance des entreprises, est aussi un puissant moyen de préparer l’arrivée des nouvelles générations dans le monde du travail. Les demandes et les besoins de ces derniers sont en de nombreux points semblables à celles des zèbres.