Les millenials en entreprise : de fortes attentes, un challenge pour les DRH
Les millenials, sont en passe de devenir majoritaires dans le monde du travail. Sont-ils différents de leurs ainés ? Posent-ils un défi pour les RH, en matière de recrutement et de fidélisation ? Une infographie d’EY People Consulting permet d’en savoir plus sur ces salariés âgés de 22 à 42 ans. Constat : leurs attentes ne sont pas différentes de celles de leurs parents, sauf en matière de qualité de vie et de conditions de travail (QVCT).
Les millennials, appelés aussi génération Y (individus nés entre 1980 et 2000), font désormais partie intégrante du monde de l’entreprise. Ils sont en passe de devenir majoritaires dans le monde du travail (70 % de la population active en 2030). Pourtant, ces collaborateurs d’un nouveau genre, souvent décrits comme égocentriques, manquant de loyauté et d’égard par rapport à la hiérarchie semblent être difficiles à intégrer, à motiver et à fidéliser. Sont-ils vraiment différents ? Posent-ils un défi pour les RH ? L’infographie récente du cabinet EY People Consulting permet d’en savoir plus sur ces salariés âgés de 22 à 42 ans.
De fortes attentes en matière d’équilibre vie pro – vie perso
Selon l’étude d’EY People Consulting, ces “natifs du numérique” sont une majorité (80 %) à penser percevoir le monde du travail d’une façon différente de leurs ainés. Ainsi, ils ne considèrent plus le salaire comme le seul facteur de motivation pour s’épanouir au travail, et nourrissent des attentes plus importantes en matière de bien-être. “À défaut d’être optimiste concernant leur vie professionnelle, la génération Y se concentre davantage sur sa vie personnelle et la volonté de la préserver. Pour la plupart des millennials, cela signifie concilier de manière satisfaisante les deux sans que l’une des deux sphères ne viennent trop envahir l’autre”, indique le cabinet de conseil RH.
Concrètement, 88 % des 22-42 ans pensent qu’il est indispensable d’établir une frontière entre la vie personnelle et la vie professionnelle, même si la mise en pratique est compliquée pour bon nombre d’entre eux. Ainsi 56 % affirment qu’il est difficile de séparer ces deux temps de vie, notamment les cadres (71 %), les parents (62 %) et les femmes (59 %). En outre, 84 % pensent qu’il est important “que l’employeur prenne en compte la vie personnelle”.
À noter qu’à l’ère du travail hybride, 30 minutes est le temps de trajet maximum considéré comme acceptable pour la plupart des millennials, pour leur permettre de concilier leur vie professionnelle avec leur vie personnelle. “Ainsi, dans un contexte où le digital et le télétravail sont devenus omniprésents, des défis sont à relever, autant pour les salariés, qui doivent apprendre à créer cette séparation, que pour les entreprises qui doivent se montrer plus flexibles et être davantage à l’écoute de leurs salariés”, analyse EY People Consulting.
Les millenials à la recherche d’un “management communicatif”
L’infographie permet d’observer comment la génération Y se positionne face à la hiérarchie. Selon EY People Consulting, qui cite une étude Ipsos pour Edenred, les millenials privilégient “une communication plus horizontale au sein de l’entreprise, favorisant la transparence dans les échanges”. 62 % attendent de leurs managers qu’ils soient “honnêtes envers eux”, plus “communicatifs”, et qu’ils leur fournissent des feed-backs.
En outre, 57 % des “digital natives” aimeraient que leurs efforts soient davantage reconnus, et la majorité d’entre eux souhaitent participer “d’une manière plus proactive aux projets”.
Une forte appétence pour la mobilité et le changement
“Ayant grandi dans un monde qui évolue à une vitesse exponentielle, les millennials sont caractérisés par une forte motivation pour le changement. Dans le monde du travail, cela se traduit souvent par une plus forte appétence à changer d’entreprise ou de poste que les générations précédentes”, observe EY People Consulting. Selon son infographie, 58 % des 22-42 ans souhaitent une carrière caractérisée par la mobilité, ou l’entrepreneuriat, “plutôt qu’une carrière stable au sein d’une seule entreprise”.
Le cabinet note que la crise sanitaire a eu tendance a renforcer la remise en question par les millenials de leurs choix de carrière et d’employeurs. “Cette tendance ne sera certainement pas temporaire. Les entreprises peuvent s’attendre à ce qu’elle perdure dans le temps, mais elles peuvent s’en servir à leur avantage : avoir une masse salariale avec des expériences variées rend en effet une entreprise plus compétitive”, écrit-il.
Les milleniums en quête d’un bon environnement de travail
“La génération des millennials se distingue de celles qui les ont précédées par sa relation avec l’environnement de travail”, indique l’infographie. Ainsi, 72 % d’entre eux se disent prêts à faire des sacrifices (aller dans une entreprise moins connue, faire plus de trajets vers le bureau, déménager) pour un meilleur environnement de travail, selon une étude de CBRE. Ils sont aussi 62 % des moins de 35 ans à citer “l’ambiance de travail” comme l’élément qui compte le plus dans leurs choix professionnels.
Les millennials citent également l’envie de pouvoir travailler de manière flexible comme facteur clé de motivation. D’après une étude de Flexjobs citée dans l’infographie, 82 % affirment notamment qu’ils seraient “plus fidèles” à leur entreprise s’ils avaient le choix de pouvoir travailler “de manière hybride”. À noter que malgré le développement du télétravail, les digital natives n’adhèrent pas tous à ce nouveau mode de travail : 50 % jugent son impact sur leur environnement de travail comme “négatif”.
“Alors que les salaires et les perspectives d’emploi régnaient autrefois, la crise sanitaire a poussé les millennials à rechercher le confort quotidien au bureau et lorsqu’ils travaillent à leur domicile. Les DRH doivent aujourd’hui s’engager auprès de leurs millennials pour comprendre les éléments qu’ils privilégient et investir dans ces domaines afin d’améliorer leur marque employeur”, analyse EY People Consulting.
Finalement, les “premiers grands défis” qui se posent aux RH face aux millennials sont, selon le cabinet :
- La gestion des talents,
- Le respect de l’équilibre de vie et les risques psycho-sociaux,
- L’accompagnement au changement.
“ Il semble nécessaire que les entreprises repensent leurs stratégies de leadership dans un environnement de plus en plus digitalisé, horizontal et transverse. Elles doivent se montrer plus à l’écoute de leurs collaborateurs et surtout être capables de répondre à leurs attentes dans un monde où le digital ne cesse de croître”, conclut Nawal Mrani Alaoui, directrice de People Consulting.
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Source : EY People Consulting