Intentions d’embauche en 2023 : les difficultés de recrutement persistent
Depuis quelques années, certaines entreprises peinent à recruter. Si ces difficultés de recrutement ne sont pas nouvelles, elles ne cessent de s’accentuer depuis la crise sanitaire. Une infographie réalisée par Pôle Emploi nous informe sur les intentions d’embauche des entreprises en 2023 et en particulier sur les secteurs d’activité et les métiers les plus touchés par cette “pénurie de talents”.
Dans une récente enquête « Besoins en Main-d’œuvre des entreprises », réalisée en avril 2023, Pôle emploi, acteur majeur du marché de l’emploi en France, a interrogé plus de 2 millions d’entreprises sur leurs intentions d’embauche en 2023. Les résultats de cette enquête ont pour vocation d’aider les entreprises à “anticiper les difficultés de recrutement”, mais aussi “d’améliorer l’orientation des demandeurs d’emploi vers des formations ou des métiers en adéquation avec les besoins du marché du travail”.
Par rapport à 2022, cette année le nombre de recrutements est “au même niveau que l’année dernière”, avec plus 3 millions de projets de recrutement, dont 72 % “concernent des emplois durables”. Mais quels sont les secteurs d’activité les plus touchés ? Quels sont les métiers les plus recherchés par les entreprises et ceux les plus difficiles à recruter ? Et enfin, pour quelles raisons les entreprises peinent-elles à embaucher ? Réponse à travers l’infographie.
Des intentions d’embauches disparates selon les secteurs d’activité
L’infographie nous apprend que sur les 3,4 millions d’intentions d’embauche pour l’année 2023, 62 % sont concentrés sur les métiers du service, aux particuliers (38,3 %) et aux entreprises (23,6 %). Parmi les métiers les plus recherchés par les employeurs cette année : serveurs de café et de restaurants, viticulteurs, employés de cuisine, agents d’entretien, agriculteurs et ouvriers agricoles ou encore aides à domicile et aides-soignants.
Autres statistiques intéressantes, on remarque une “amplification des projets de recrutement” dans les secteurs du “commerce et de la réparation automobile” ainsi que de “l’hébergement-restauration”, qui ont augmenté respectivement de 10 % et 8,3 % au regard de l’année 2022. Tandis que pour les secteurs de l’administration publique et de l’enseignement et du commerce de détail, les intentions subissent une baisse d’environ 5 %.
Des difficultés de recrutement qui ne cessent d’augmenter pour certains métiers
Si les entreprises rencontraient déjà des problèmes de recrutement en 2022, ces derniers continuent de s’accroître en 2023, et ce, quelle que soit la taille de l’établissement. En effet, 61 % des recrutements sont jugés difficiles par les employeurs (soit 3,1 % de plus que l’année précédente). Et certains profils semblent plus compliqués à attirer que d’autres. Toujours selon l’infographie, les métiers où le taux de difficulté est le plus élevé sont : couvreurs, pharmaciens, aides à domicile, carrossier automobile ou encore techniciens médicaux et préparateurs.
Pénurie de talents sur ces “métiers en tension”
Lorsque l’on interroge les employeurs sur les raisons de ces difficultés de recrutement, ils sont 85 % à évoquer un nombre insuffisant de candidatures. En effet, la plupart des intentions d’embauche concernent des “métiers en tension”, c’est-à-dire que le nombre d’offres d’emplois sur ces métiers est fortement supérieur aux demandes.
Si les entreprises peuvent difficilement influer sur le nombre de demandes, elles peuvent en revanche mettre toutes les chances de leur côté pour recruter. En ce sens, les autres motifs évoqués par les employeurs, et mis en avant dans l’infographie, nous ouvrent quelques pistes de réflexion. En effet, 37 % des entreprises estiment que les conditions de travail proposées ne sont pas favorables à l’embauche, tandis que 23 % d’entre elles déplorent un déficit d’image. Replacer l’expérience collaborateur au cœur de la stratégie de recrutement, en favorisant la qualité de vie au travail et en optimisant sa marque employeur, pourrait aider les entreprises à attirer de nouveaux talents.
Source : Pôle Emploi