HR Technologies, J2 : ce qu’il ne fallait pas rater

La première édition du salon HR Technologies, co-organisée par Parlons RH et CloserStill Média, s’est déroulée à Paris les 1er et 2 février derniers. Cet événement inédit a réunit les professionnels de la fonction RH pour tenter de trouver, ensemble, des réponses aux enjeux de demain, au travers de conférences, de live sessions et de moments de partage. Retour en images (et en mots !) sur les grands moments de cette deuxième journée riche en enseignements.  

Des milliers de visiteurs, pour la plupart issus des ressources humaines, se sont retrouvés à Porte de Versailles ce jeudi 2 février pour assister à la deuxième journée du HR Technologies. Plusieurs conférences inspirantes (keynotes, tables rondes, ateliers) se sont déroulées tout au long de la journée, animées par des experts RH de renom. Parmi les sujets liés au futur de la fonction RH : l’IA, le Big Data, le Cloud, l’Internet des objets, la réalité virtuelle ou augmentée, le metavers, le marketing RH, la marque employeur, l’inbound recruiting, les chatbots, la blockchain et les RH 3.0.

« Explorer de nouveaux territoires » 

Cette deuxième et dernière journée au HR Technologies a commencé sur les chapeaux de roues avec une conférence animée par Claudie Haigneré, scientifique, spationaute et femme politique française. L’ancienne astronaute fait le parallèle entre sa vie d’exploratrice spatiale et les enjeux des ressources humaines, plus particulièrement celui de la transformation du monde du travail. « Le monde se transforme rapidement, de la place des femmes à l’arrivée de la génération Z sur le marché du travail. Il est à la fois nécessaire et urgent de se transformer avec lui », indique-t-elle.

Sur le sujet des évolutions technologiques et des nouveaux outils, Claudie Haigneré est formelle : « On ne peut pas aborder les défis du futur avec les outils du passé ». Par ailleurs, elle affirme que si la RSE est une priorité, il ne faut pas négliger ce qu’elle nomme RNE (responsabilité numérique des entreprises). Comment tirer profit des nouveaux outils issus de la HR Tech ? Comment se les approprier sans pour autant délaisser le notion « d’humain » inhérente aux ressources humaines ? Des questions que les professionnels RH doivent se poser dès maintenant.

Autre enjeu de taille abordé par l’ancienne astronaute durant cette conférence : l’engagement des collaborateurs, mis à mal ces dernières années, notamment avec la tendance du Quiet Quitting. Selon Claudie Haigneré, « il faut faire naître (ou renaître) le désir dans le coeur des collaborateurs, trouver un langage commun ». Elle conclut ensuite son propos en nous livrant trois « leçons de vie », inspirées de son expérience personnelle : prendre du recul, de la hauteur, pour prendre des décisions de manière réfléchie, anticiper au maximum les scénarios afin d’être préparé à toutes les éventualités et enfin, s’enrichir des diversités.

« Libérez la valeur de vos données RH ! » 

La journée s’est poursuivie avec une table ronde animée par Myriam Hetier, Product Marketing Manager chez Cegid. Durant trente minutes, elle a questionné Franck Berguig, responsable produits solutions de paie chez Cegid et Thomas Chardin, Dirigeant Fondateur de Parlons RH, sur l’Analytic RH. Sur ce sujet, « la fonction RH est encore assez réticente. Il reste du chemin à parcourir. Ce qui change la donne est la capacité, avec la technologie, à traiter ces données. Or la technologie comme la data ne fait pas partie des métiers phare de la fonction RH, ou pas encore », d’après Thomas Chardin. De plus, il est important de garder à l’esprit que de nombreuses fonctions des ressources humaines ne peuvent être traduites en KPI, à l’instar du dialogue social. Pourtant, les bénéfices à tirer des données RH sont nombreux. Le fondateur de Parlons RH en cite trois : comprendre, agir, prouver.

Pour Franck Berguig, tout est une question de confiance : « la confiance que les DRH ont dans leurs données est cruciale ». Est-ce que les données à ma disposition sont fiables et vont me permettre de tirer des analyses cohérentes ? Est-ce que je suis sûr de pouvoir transmettre ces données à la bonne personne de manière sécurisé ? Pour le Responsable produits solutions de paie de Cegid, il est essentiel de se poser les bonnes questions et surtout, ne pas tirer de conclusions basées seulement sur les résultats d’outils d’analytics RH. Sur la question de la confiance, Thomas Chardin rebondit : « la confiance se gagne par gouttes et se perd par litres ». Le DRH, en tant que générateur de confiance de l’entreprise doit avoir confiance en ses données pour en tirer le plein potentiel.

Le droit à l’erreur : composante majeure de la marque employeur

La marque employeur est l’un des nombreux sujets d’actualités dans le paysage RH en ce début d’année. Lors d’une première conférence, Séverine Loureiro, conférencière, auteur et responsable expérience collaborateur a évoqué la question du droit à l’erreur en entreprise, encore trop tabou selon elle. La conférencière soulève d’ailleurs deux freins qui selon elle empêchent les organisations de l’intégrer dans leur culture d’entreprise :

• la confusion sur la définition : « l’erreur, c’est un écart involontaire du cadre de référence commis par un collaborateur, tandis que la faute relève plutôt de la transgression volontaire », nous apprend-t-elle.
• le manque de connaissance sur les apports que peut avoir avoir l’erreur sur les méthodes et les performances de travail : « certaines innovations naissent parfois d’une simple erreur », affirme Séverine Loureiro.

Plus tard dans la matinée, Séverine Loureiro a partagé le micro avec Mathilde Le Coz, DRH chez Mazars et Présidente du LabRH, et Sara Lupi, Global Head of Employee Experience chez Sanofi, lors d’une table ronde animée par Alexia Borg, Présentatrice à BFM Business. Une table ronde 100 % féminine, au cours de laquelle les expertes ont échangé sur l’importance de la marque employeur. En écho à sa première conférence, Séverine Loureiro affirme que « le droit à l’erreur est un levier de marque employeur. Il faut en faire un argument pour attirer et fidéliser les collaborateurs. »

Pour la DRH de Mazars, marque employeur et expérience collaborateur sont indissociables. Elle perçoit d’ailleurs « l’expérience collaborateur comme le prolongement de l’expérience candidat ». À l’heure où les plateformes telles que Glassdor permettent aux candidats de connaître en quelques clics les avis des anciens salariés, il est indispensable de travailler sa marque employeur, son image, et ce dès la première rencontre, qu’elle soit physique ou via le digital. Sara Lupi, quant à elle, prévient que le produit, la marque et les collaborateurs doivent être alignés avec les valeurs de l’entreprise. Elle encourage également à ne pas négliger la diversité et l’inclusion, deux piliers d’une bonne marque employeur.

Le marketing RH peut-il aider à gagner la guerre des talents ?

C’est en tout cas la question qu’a posé Thomas Chardin, Dirigeant Fondateur de Parlons RH, à l’audience lors d’une table ronde interactive. Selon lui, trois batailles devront être menées par les services RH afin de remporter la fameuse « guerre des talents ». La première est celle de l’attractivité. Aujourd’hui, 58 % des entreprises rencontrent des difficultés de recrutement. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter depuis ces dernières années et qui ne devrait pas baisser, selon le fondateur de Parlons RH. Les deux autres batailles sont celles de la fidélisation et de l’engagement.

Le marketing RH pourrait être une des armes permettant de mener ces batailles. Surtout quand on sait que les candidats ont de plus en plus tendance à se renseigner sur les entreprises avant de postuler, notamment via les réseaux sociaux. Toujours selon l’expert en ressources humaines et marketing, « 59 % des candidats arrêtent le processus de recrutement s’ils trouvent des avis négatifs sur internet ». Les professionnels RH ont donc tout intérêt à intégrer le marketing RH dans leur stratégie de recrutement, notamment en proposant des jobs descriptions innovantes ou en utilisant l’employee advocady.

« Osez l’impossible ! » 

Cette deuxième journée du HR Technologies s’est terminée en beauté avec une keynote à la fois inspirante et émouvante, animée par Philippe Croizon. Celui qui a « relevé l’impossible » en traversant la Manche et en reliant les cinq continents à la nage, malgré un accident qui lui a coûté ses quatre membres, est revenu sur son extraordinaire parcours. Son message : tout est possible à celui qui ose.

Durant cette conférence, Philippe Croizon a souhaité mettre l’accent sur l’importance de la résilience et de l’optimisme pour s’adapter aux changements. Après son accident, quand il entreprend de traverser la Manche à la nage, « tout le monde me disait que c’était impossible », confie-t-il. Sa force ? Ses proches et son équipe qui l’ont toujours soutenu dans ses aventures. En effet, il prône également la force du collectif dans la réussite de l’individu. De quoi faire un beau parallèle avec le monde du travail : ce n’est qu’en travaillant collectivement et en faisant preuve de résilience que les collaborateurs pourront relever les défis de demain.