Future of Work : 5 grandes questions à se poser dès maintenant pour faire face aux enjeux RH de demain

Le monde du travail ne change pas. Il se transforme à toute allure. Nos certitudes, elles, volent en éclats. Faut-il encore un bureau ? L’IA va-t-elle redéfinir le rôle de la fonction RH ? Comment appréhender les nouvelles générations ? Le télétravail est-il déjà en sursis ? Associer performance et bien-être, est-ce vraiment possible ? Professionnels des RH, ces questions ne sont plus théoriques. Elles sont au cœur des réalités de l’entreprise d’aujourd’hui… et vous avez les clés pour inventer ce que sera l’entreprise demain. Quelques jours avant la nouvelle édition des #24heuresRH, dédiée précisément au Future of Work, nous vous proposons de répondre, sans détour, à cinq questions cruciales au cœur des enjeux RH actuels et à venir.
Sommaire
1. Le bureau a-t-il encore un rôle à jouer dans le monde du travail ?
Le modèle traditionnel, celui des bureaux alignés et d’un effectif réuni au même endroit toute la journée, a vécu. Au-delà du secteur secondaire, celui de l’industrie et de la construction, qui n’est pas concerné, le bureau perd petit à petit son monopole sur le fonctionnement traditionnel du travail. Il remplacé progressivement par d’autres façons de collaborer et d’interagir.
Cela ne marque pas la fin du bureau pour autant. Bien au contraire, son rôle évolue profondément. Désormais, le bureau devient un véritable hub d’activité, un point de rencontre vecteur de sens, un lieu où se cultivent les liens humains. Il ne concentre plus la totalité du travail, certes, mais il reste central pour la culture d’entreprise et la cohésion des équipes.
Le bureau d’aujourd’hui et de demain doit être ouvert vers l’extérieur, plus flexible, plus accueillant, capable de s’adapter à la diversité des métiers et des façons de travailler. Il doit désormais prendre des formes multiples afin d’être conçu comme un centre d’innovation, un lieu de socialisation ou encore un espace hybride adapté à chaque équipe, à chaque métier, à chaque contexte.
Le défi pour la fonction RH est double : comprendre la transformation profonde qui est en cours et prendre les devants pour accompagner cette mutation. Cela signifie repenser les espaces en fonction des usages réels, mais aussi accompagner les managers dans l’adaptation à cette nouvelle donne. En clair, il s’agit de faire du bureau un lieu stratégique au service de l’engagement des équipes, de la performance collective, et de l’attractivité de l’entreprise.
Il n’y a pas une formule unique applicable partout, mais une certitude demeure : c’est à la fonction RH de prendre l’initiative. Elle seule peut réunir les conditions pour réussir cette transition essentielle, en faisant du lieu de travail un véritable atout pour la cohésion des équipes, la performance de l’entreprise et le bien-être des collaborateurs.
2. L’IA générative, alliée ou ennemie de la fonction RH ?
L’intelligence artificielle générative n’est pas une mode passagère. Encore moins une simple amélioration technologique. C’est un bouleversement majeur, une transformation radicale de l’organisation du travail, dont vous, les professionnels des RH, devez absolument vous saisir.
Pourquoi ? Parce que l’IA générative touche directement vos missions clés : recrutement, formation, gestion des compétences, mobilité interne, dialogue social… Elle ne se contente pas de simplifier les processus administratifs. Elle ouvre la porte à une véritable réinvention de la profession, des professions. Automatisation, génération de contenus personnalisés, analyse prédictive, sourcing… Bref, l’IA offre aux professionnels des RH une chance unique de renforcer leur position stratégique dans l’entreprise, en se focalisant davantage sur l’essentiel : les relations humaines.
Oui, c’est une opportunité incroyable. Oui, le potentiel est énorme. Oui, elle peut enfin donner à la fonction RH le rôle stratégique qu’elle mérite… à condition de s’en saisir immédiatement. En revanche, cette opportunité ne se transforme pas en restant spectateur. Elle suppose de faire des choix, de tester, de se former, d’oser.
La vitesse des évolutions technologiques est bluffante. Les usages se généralisent, les outils s’affinent, les modèles se spécialisent. Ceux qui attendent seront très vite dépassés. Soyons clair, sans faire de sensationnalisme : oui le risque de se voir progressivement remplacé par des solutions IA jugées plus efficaces, plus rapides, plus neutres est réel. Cela vous paraît excessif ? Sur des thématiques comme la gestion de la charge de travail, la planification ou même le soutien psychologique, certains outils automatisés sont déjà en place.
Soyons tout aussi clair sur un autre point : aucun outil technologique, aussi performant soit-il, ne remplacera jamais le talent unique des professionnels des RH à comprendre l’humain, à capter les signaux faibles, à accompagner les collaborateurs dans leur diversité, leur complexité et leur richesse. Les DRH et leurs équipes possèdent une qualité irremplaçable : une sensibilité humaine et une intelligence émotionnelle qui resteront à jamais hors de portée de l’IA.
C’est pourquoi vous devez être au cœur de cette révolution technologique. Identifier dès maintenant les cas d’usage à forte valeur ajoutée, former leurs équipes à ces outils et à leur logique, installer une gouvernance clair et, adaptée à leurs spécificités… tout cela vous revient directement. Avec toujours cette vigilance critique indispensable face aux résultats fournis par l’IA, pour que celle-ci reste au service des équipes et des collaborateurs.
Future of Work – #24heuresRH pour décrypter l’avenir du travail et l’anticiper… comme jamais !
Rythmes de travail polymorphes, entreprise étendue, équipes dispersées : l’organisation du travail n’a pas fini de se redessiner. Comment se préparer à ses évolutions ? De quelle façon aligner performance et bien-être dans ce nouveau cadre ? Quelles stratégies RH adopter pour répondre aux attentes nouvelles des collaborateurs ? Comment repenser les espaces de travail et réinventer la collaboration à distance ? Dans quelle mesure l’IA peut-elle accompagner la fonction RH dans cette transition ? Nous vous donnons les clés indispensables à la réussite de votre transformation vers le travail de demain.
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3. Nouvelles générations, nouvelles attentes ?
Ils ont grandi avec un smartphone à portée de main, les réseaux sociaux comme norme, et une succession de crises en toile de fond. Résultat : la génération Z (née entre 1997 et 2012) est entrée dans le monde du travail avec ses propres règles. Sens, flexibilité, impact concret : ce ne sont pas des bonus, ce sont des fondamentaux. Loin des clichés, ces jeunes ne fuient pas le travail. Ils veulent qu’il soit utile, souple, et aligné avec leurs valeurs. Le CDI les rassure, mais ils n’y resteront pas sans liberté.
Juste derrière, la génération Alpha, née après 2012, arrive avec une nouvelle exigence : celle d’un travail sur mesure. Habitués aux expériences personnalisées dès l’enfance, ils voudront choisir leurs projets comme on choisit un contenu Netflix : selon leurs compétences, leurs envies, leur impact. Plus technophiles encore que leurs aînés, ils évolueront dans un environnement mêlant IA, réalité augmentée, et plateformes immersives. Et leur regard sur l’entreprise sera sans concession : engagement climatique réel, inclusion visible, éthique assumée. Pas de triche possible.
Face à ces nouvelles générations, les professionnels des RH ont un rôle clé à jouer dès maintenant. C’est vous d’anticiper ces évolutions pour transformer en profondeur l’organisation du travail. Repenser la gestion des carrières vers des parcours plus individualisés, développer un management réellement participatif, intégrer durablement la technologie au cœur des pratiques RH… Autant de leviers stratégiques pour attirer, engager et fidéliser durablement ces futurs talents.
La bonne nouvelle ? Vous, professionnels des RH, êtes déjà outillés pour relever ce défi : votre sensibilité aux interactions humaines, votre capacité à donner du sens et votre faculté à accompagner les transformations vous placent idéalement au centre de cette évolution majeure. En anticipant dès aujourd’hui les attentes des générations Z et Alpha, vous ne subissez pas le changement, vous le pilotez. Vous construirez ainsi une organisation prête à accueillir sereinement les talents de demain.
4. Hybridation du travail : retour au bureau ou… en arrière ?
Outre-Atlantique, les géants de la tech font marche arrière sur le télétravail : Google, Amazon ou encore Meta, pour ne citer qu’eux, exigent désormais plus de présence au bureau, allant jusqu’à conditionner la sécurité de l’emploi au retour physique des salariés. Cette tendance pourrait-elle débarquer en France ? Probablement pas, et surtout pas sans conséquence.
Une chose est sûre : la suppression du télétravail serait une énorme erreur stratégique. L’hybridation n’est plus une faveur ponctuelle, c’est une norme attendue, un levier majeur d’attractivité et de fidélisation. Pour preuve, selon l’Apec, 82 % des cadres refuseraient un emploi sans possibilité de télétravail régulier. 50 % seraient même prêts à quitter leur employeur s’ils perdaient cette liberté.
Une nuance importante : l’hybridation n’est pas sans risque. Elle brouille parfois les frontières entre vie personnelle et professionnelle et peut rendre certains talents clés plus invisibles pour leur employeur. en d’autres termes, plus vulnérables aux sollicitations extérieures. Collaborer loin du bureau traditionnel (dans un coworking ou à l’étranger) offre certes de la flexibilité, mais multiplie aussi les opportunités de débauchage.
Alors, quelle voie choisir ? Certainement pas celle d’un retour forcé à 100 % en présentiel, qui provoquerait immanquablement une vague de départs. La solution se trouve plutôt dans un équilibre subtil : permettre une flexibilité maximale… en personnalisant l’expérience collaborateur. Télétravail, nomadisme professionnel, voire télétravail à l’étranger : les professionnels des RH ont tout intérêt à inventer et à expérimenter ces nouveaux modèles..
L’objectif est clair : retenir les collaborateurs clés, leur offrir la liberté dont ils ont besoin, tout en conservant le lien indispensable au collectif.
En assumant pleinement l’hybridation, vous saurez faire de votre entreprise un employeur moderne, attractif et capable de fidéliser durablement ses meilleurs talents.
5. Peut-on vraiment concilier performance économique et santé des équipes ?
Érigée en grande cause nationale en 2025 par le gouvernement français, la santé mentale au travail est aujourd’hui incontournable. Et demain ? Si les salariés en ont pris conscience, l’entreprise reste pourtant un lieu souvent hostile : selon une enquête ralisée par moka.care, 30 % des collaborateurs disent évoluer dans un environnement professionnel peu respectueux, un sur trois a été victime ou témoin de harcèlement moral, et plus d’une femme salariée sur trois a déjà fait un burn-out au cours des cinq dernières années. Le constat est sans appel : malgré les progrès, la réalité reste alarmante.
Les conséquences sont très concrètes pour les entreprises : absentéisme, perte d’efficacité, démissions en cascade… mais aussi baisse de productivité liée à une santé mentale fragile (en particulier chez les moins de 35 ans). Résultat : 16 % des collaborateurs ont déjà quitté leur poste pour préserver leur santé psychologique, un chiffre qui grimpe chez les jeunes générations.
Alors, concilier santé des équipes et performance économique est-il vraiment possible ? Non seulement c’est possible, mais c’est devenu indispensable. Pour vous, professionnels des RH, la question ne se pose plus : il faut dépasser les tabous et instaurer une politique ambitieuse de prévention et d’accompagnement.
Cela passe d’abord par une évolution radicale du management. Aujourd’hui, plus de la moitié des managers perçoivent encore les troubles psychiques comme un problème. Il est donc urgent de les former à l’écoute, au repérage précoce des signaux faibles et à une gestion bienveillante des équipes.
Ensuite, la fonction RH doit intégrer des indicateurs liés au bien-être dans leur pilotage stratégique. Mesurer régulièrement l’état psychologique des équipes, agir dès les premiers signes de fragilité, et promouvoir un environnement de travail respectueux ne sont plus des « bonus », mais des leviers indispensables d’attractivité et de fidélisation.
Enfin, il faut l’affirmer clairement : investir dans la santé mentale n’est pas un coût, c’est une stratégie gagnante. Les entreprises qui mettent vraiment en place ces démarches constatent rapidement un engagement accru, une performance durable et une fidélisation renforcée des talents. L’avenir du travail sera humain, ou ne sera pas performant.
Le Future of Work sera hybride, technologique, flexible… et profondément humain. Aujourd’hui, il n’est plus question de seulement réagir. Il faut incarner le changement, dès maintenant, pour construire l’entreprise performante et durable de demain. Professionnels des RH, vous avez déjà relevé bien d’autres défis : nul doute que vous réussirez ceux-là haut la main.
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