Santé mentale : une priorité reconnue, un quotidien encore difficile

Érigée en tant que grande cause nationale par le gouvernement en 2025, la santé mentale s’impose aujourd’hui comme un sujet central en entreprise. Les salariés en prennent conscience, les tabous tombent, mais où en est réellement le monde du travail ? La prise de conscience est-elle enfin là ? L’environnement professionnel est-il suffisamment bienveillant ? Et surtout, quel est l’impact concret de la santé mentale sur la performance et la rétention des talents ? Réponses avec l’infographie réalisée par moka.care.
Santé mentale au travail : une priorité (enfin) reconnue par les salariés !
Depuis toujours, la santé mentale était l’un des sujets glissés sous le tapis du monde du travail et, plus globalement, de la société. Sans surprise, le travail arrive en tête des facteurs qui impactent la santé mentale des Français. Devant les relations familiales et le contexte économique. Bonne nouvelle : les mentalités évoluent. 9 salariés français sur 10 considèrent désormais que c’est un véritable enjeu de société et attendent des mesures concrètes de la part de leur employeur. En 3 mots : place à l’action !
Autre évolution majeure : 78% des salariés ne voient plus les troubles de santé mentale comme un signe de faiblesse. C’était un obstacle, jusque-là infranchissable, essentiel à surmonter pour briser les tabous et encourager une parole plus libre en entreprise.
Et les jeunes générations ? Elles sont particulièrement concernées : un salarié de moins de 35 ans sur deux a déjà consulté un psychologue ou un psychiatre. Elles assument pleinement le sujet et bousculent ainsi les mentalités en entreprise. Résultat : nos jeunes talents incitent à une prise en charge plus ouverte de la santé mentale.
Un monde du travail encore trop hostile pour les salariés
On aimerait dire que l’entreprise est un espace sain et bienveillant pour tous. Mais la réalité est tout autre : trois salariés sur dix ne travaillent pas dans un environnement respectueux. Et ce n’est pas qu’un ressenti : un salarié sur trois a déjà été confronté à des violences verbales, et autant ont vécu ou été témoins de harcèlement moral. Quand le climat de travail est toxique, les conséquences sont immédiates : stress, mal-être, perte de motivation… voire effondrement total.
Les femmes subissent encore plus durement l’impact du travail sur leur santé mentale. Elles sont deux fois plus nombreuses que les hommes à ressentir un état dépressif lié à leur activité professionnelle. Et le burn-out ? Là encore, l’écart est frappant : 35% des femmes ont déjà craqué sous la pression au cours des cinq dernières années, contre 21% des hommes. Charge mentale plus lourde, discriminations, harcèlement plus fréquent… L’entreprise doit se poser les bonnes questions et agir concrètement.
Serrer les dents et encaisser ? 53% des managers pensent que les personnes souffrant de troubles psychiques posent forcément des problèmes au travail. Conséquence directe : un salarié sur deux préfère taire ses difficultés de peur d’être perçu comme incompétent ou fragile. Briser le silence, former les managers, instaurer une vraie politique de prévention : il est urgent de changer la donne. Parce que le bien-être des salariés, ce n’est pas un luxe, mais un levier de performance et de rétention des talents.
Quand la santé mentale fragilise l’entreprise : moins d’efficacité, plus d’absences et de démissions
La santé mentale ne se limite pas au bien-être des individus : elle impacte directement la performance et la rétention des talents. Lorsqu’elle vacille, c’est toute l’organisation qui en pâtit. Près de la moitié des salariés, 47%, ont déjà constaté une baisse d’efficacité dans leur travail en raison de leur état psychologique. Un phénomène encore plus marqué chez les moins de 35 ans : 56% d’entre eux admettent avoir vu leur productivité chuter.
L’absentéisme est un autre signal d’alerte. 36% des salariés ont déjà dû s’arrêter plusieurs jours à cause de leur santé mentale. Et dans les RH, où la pression est particulièrement forte, ce chiffre grimpe à 45%. Preuve, s’il en fallait une, que ceux qui accompagnent les autres dans l’entreprise ne sont pas épargnés par la charge mentale et le stress.
Parfois, l’impact est encore plus radical : la rupture avec l’entreprise. 16% des salariés ont déjà pris la décision de démissionner pour préserver leur santé mentale. Un chiffre qui double chez les moins de 35 ans par rapport aux plus de 50 ans, signe que les nouvelles générations n’hésitent plus à quitter un environnement toxique.
Les entreprises commencent à prendre la mesure de l’enjeu : deux tiers d’entre elles ont déjà mis en place au moins un dispositif pour protéger la santé mentale de leurs salariés. Un petit pas pour l’Homme… qui reste insuffisant face à l’ampleur du problème. La prise de conscience est là, la parole se libère, mais les attentes des collaborateurs sont claires : il faut aller plus loin. Un climat de travail sain, une meilleure prévention, des managers formés… Ce n’est plus un « nice to have », mais une priorité absolue. Car au-delà du bien-être individuel, l’efficacité, la fidélisation et l’attractivité des entreprises sont en jeu.

Source : moka.care