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Discriminations à l’embauche : toujours aussi présentes en 2021

le 08 septembre 2021
discrimination 2020

Quels sont les différents comportements et remarques que peuvent subir les candidats lors d’un entretien d’embauche ? L’étude de l’Ifop pour Météojob réalisée en avril 2021 auprès de 4 000 salariés français âgés de plus de 18 ans, nous en apprend un peu plus sur les critères de discriminations à l’embauche.

Discriminations à l’embauche : 21% des femmes l’ont expérimenté lors de la décision finale

Les discriminations sont présentes dès le début du processus de recrutement. 8% des interrogés ont déjà subi une discrimination simplement à leurs demandes d’aide à la recherche d’emploi (Pôle emploi… ). Plus le candidat avance dans le recrutement, plus il est discriminé sur son âge, son genre, sa religion, son physique, sa situation familiale ou encore son origine ethnique. 

Les femmes sont d’ailleurs plus discriminées que les hommes dans le processus de recrutement. 21% des femmes ont déjà été discriminées lors du processus de décision finale d’embauche (suite à un entretien), contrairement à 16%, pour les hommes. Les auteurs de ces discriminations sont à 35% :

  • le responsable du service des ressources humaines, 
  • suivi de près par le futur responsable hiérarchique à 33%. 

On compte notamment les intermédiaires de l’emploi (Pôle emploi, agence d’emploi, cabinet de recrutement…) à 14%. 

La religion, l’origine et le milieu social sont amplement concernés

La religion est l’un des premiers critères de discrimination. 52% des musulmans ont déjà été victimes de discrimination lors d’un entretien d’embauche. C’est aussi le cas pour 21% de protestants, 19% de catholiques. Pour autant être athée ne protège pas des discriminations puisque 18% des candidats sans religion en ont déjà été victimes.

La religion n’est pas le seul critère de discrimination. L’origine géographique, le prénom ou nom de famille, l’accent ou encore l’origine ethnique ou culturelle rentre aussi en jeu. Nombreux sont les candidats ayant fait l’objet de propos déplacés ou de remarques désobligeantes à l’égard de ces critères lors d’un entretien d’embauche : 

  • Origine géographique : 9%,
  • Prénom ou nom de famille : 9%,
  • L’accent : 8%,
  • Origines ethniques ou culturelles : 7%.

Pourtant, près d’un tiers des interrogées ayant été victimes de discrimination sur leurs origines géographiques, leurs accents… sont restés au sein de l’entreprise les ayant discriminés. 

Situation familiale des candidats : une cause de discriminations à l’embauche

L’exposition à des propos discriminatoires lors d’un entretien sur la situation personnelle d’un candidat est toujours d’actualité. Au cours d’un entretien d’embauche, le statut parental fait l’objet de remarques désobligeantes, notamment pour 14% des interrogés ayant des enfants, contre 6% n’ayant pas d’enfant.  Certaines questions sont beaucoup plus demandées aux femmes. Par exemple :

  • Avez-vous des enfants ?
  • Comptez-vous avoir prochainement un nouvel enfant ?
  • De quelle façon vos enfants sont gardés pendant vos horaires de travail ?
  • Vos responsabilités familiales pourrait-elle altérer vos disponibilités ?

Le genre du candidat reste un critère qui ferme des portes. Au total, 23% des femmes ont déjà été victimes de discriminations lors d’un entretien d’embauche. Les discriminations liées à l’orientation sexuelle sont elles aussi présentes. 10% des homosexuel(le)s ont déjà subi des discriminations lors d’un recrutement.

Par ailleurs, l’appartenance à un syndicat et / ou un parti politique, est un facteur de recrutement discriminant qui peut être pris en compte. 40% des candidats appartenant à un parti politique déclarent avoir déjà fait l’objet de discriminations.

Trop jeune, trop vieux, pas assez bien coiffé…

Nombreux sont les candidats ayant fait l’objet de propos ou de remarque désobligeantes vis-à-vis de leurs âges ou de leurs physiques :

  • Trop jeune : 17%,
  • Âge trop avancé : 11% ,
  • Corpulence : 9%,
  • Handicap réel ou supposé : 6%,
  • Antécédents médicaux : 5%.

L’âge est un facteur qui compte pour les recruteurs : 34% des candidats ayant moins de 30 ans ont déjà subis des discriminations vis-à-vis de leurs âges. Il en va de même pour 18% des seniors (50-59 ans).

S’agissant du handicap, 27% des interrogés en situation de handicap, déclarant avoir été victimes de propos inappropriés, suivi de près par les candidats en situation d’obésité (20%). Certains recruteurs font même comprendre aux candidats que leur embauche est conditionnée par :

  • Un changement physique tel que la coiffure, le maquillage … (9%),
  • Porter une tenue plus sobre (7%),
  • Une perte de poids : (7%),
  • Ou encore une mise en avant des « atouts » physiques auprès des clients / usagers (7%).

Les discriminations à l’embauche peuvent toucher n’importe quel actif. Pourtant certaines candidatures sont encore traitées suivant des critères sélectifs injustifiés ou illégaux, tel que les origines, l’âge ou encore l’apparence. Pour rappel, les personnes physiques encourent, pour discrimination à l’embauche, jusqu’à 45 000 € d’amendes et trois ans de prison. Et pour les personnes morales, la sanction peut atteindre jusqu’à 225 000€, ainsi qu’une possible interdiction d’exercer.

Source : Cleverconnect



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