Ce que les collaborateurs n’osent pas dire aux DRH
À la faveur de la COVID-19, un nouveau lien s’est tissé entre les collaborateurs et les DRH. Malgré cette nouvelle proximité et des relations directes, ils ne se disent pourtant pas tout. Les collaborateurs se censurent beaucoup comme le montre ce sondage réalisé par Zety.
Les problèmes personnels et de collègues
La vie personnelle reste étanche à l’entreprise. Cela même si, pour les DRH, la connaissance de certaines situations peut aider à mieux accompagner le collaborateur concerné. Et ce sont celles qui peuvent impacter le plus la concentration et l’implication dans les missions confiées qui font l’objet d’une très forte rétention d’information. En réponse à la question « De quels problèmes n’oseriez-vous pas parler à votre DRH? », les répondants citent :
- je suis en pleine rupture : 95 %
- je suis en plein divorce : 92 %
- un proche est décédé : 86 %
L’omerta est encore plus forte quand il s’agit de communiquer sur des situations qui concernent des collègues. La liste des problèmes qui ne remonteraient pas jusqu’aux DRH montre que les collaborateurs font bien la distinction entre ce qui mérite un signalement, car cela impacte le travail, et les autres cas qui n’ont pas à être évoqués. Ainsi, ils ne parleraient pas :
- du comportement d’un collègue hors du bureau : 95 %
- du comportement d’un collègue sur les réseaux sociaux : 94 %
- d’un collègue travaillant beaucoup trop : 92 %
- d’un collègue montrant son orientation politique : 91 %
- de problèmes avec l’accoutrement d’un collègue : 90 %
- d’un collègue venant au travail malade, fréquemment : 90 %
- d’un collègue ayant des relations avec le manager : 85 %
- d’un collègue ne respectant pas les horaires : 84 %
- d’un collègue ayant une mauvaise hygiène : 79 %
- d’un collègue regardant de la pornographie au travail : 68 %
- d’un collègue venant ivre au travail : 64 %
- de problèmes interpersonnels entre collègues : 63 %
- de problèmes interpersonnels avec le manager : 57 %.
Le silence tombe sur les harcèlements et les discriminations
Dès lors qu’il s’agit de délits, les langues commencent à se délier, confirmant une tendance palpable dans l’opinion publique. Ainsi, les collaborateurs n’évoqueraient pas :
- être victimes de harcèlement sexuel : 36 %
- être témoins de harcèlement sexuel : 38 %
- être témoins de discrimination au travail : 43 %
- un collègue volant des biens de l’entreprise : 60 %
- un collègue sous l’influence de la drogue : 62 %.
Ces réponses récoltées par Zety auprès de 949 personnes montrent qu’il reste de la méfiance chez les collaborateurs vis-à-vis de la fonction RH. Pour eux, les contacts avec les équipes RH concernent majoritairement les difficultés en termes de salaires ou d’avantages sociaux (82 % des répondants). Toutes les autres situations où les DRH peuvent être consultées sont minoritaires, faute d’une réelle confiance :
- demander l’annulation d’une décision prise par un manager : 32 %
- voir sa demande de promotion ignorée : 28 %
- avoir des conseils sur son cv : 24 %
- avoir des conseils juridiques : 18 %.
Source : Zety