Besoins en main d’œuvre en 2022 : les recrutements augmentent, la pénurie de compétences aussi
L’emploi se porte mieux après deux ans de crise : les projets de recrutement sont toujours plus importants, selon la dernière enquête BMO (Besoins en main d’œuvre) de Pôle emploi, que résume une infographie. Mais malgré ce « volume inédit de recrutements », les entreprises ont de plus en plus de mal à dénicher les bons profils et les bonnes compétences.
La reprise économique amorcée en 2021 semble bel et bien se poursuivre. Avec 3 046 000 projets, la dernière enquête BMO (Besoins en main d’oeuvre) de Pôle emploi fait état d’un « volume inédit de recrutements » en 2022. Selon l’infographie qui résume cette étude, ce chiffre est de 12 points supérieur à 2021, et 71 % des projets d’embauche concernent des emplois durables (+ 7 points).
Des entreprises optimistes et qui recrutent
“Les entreprises font preuve d’optimisme”, analyse Pôle Emploi. Près d’un établissement sur 3 envisage de recruter, contre 1 sur 4 en 2021. Selon l’enquête BMO, les recrutements sont en forte hausse « dans la plupart des secteurs », en particulier les services aux particuliers (38 %, + 11 points), les services aux entreprises (24 %, + 11) et le commerce (12 %, + 16).
Dans son infographie, Pôle emploi liste les 10 métiers qui recrutent le plus en 2022. Il s’agit majoritairement de métiers peu qualifiés, ou liés aux services à la personne : viticulteurs et cueilleurs, aides-soignants, serveurs, aides à domicile, agents d’entretien de locaux, professionnels de l’animation socioculturelle, employés de cuisine, ouvriers de l’emballage et manutentionnaires, agriculteurs salariés et employés de libre-service.
L’enquête BMO permet aussi de connaître les projets de recrutement dans le tertiaire et les services aux entreprises. Avec 718 503 projets en 2022, les services marchands représentent 24 % des besoins en main d’œuvre des entreprises françaises. Hors commerce, transports et tourisme, ils regroupent 178 168 projets, et représentent 5,9 % des projets de recrutement. Nombre d’entre eux restent concentrés dans l’Île-de-France (47 %).
Les métiers les plus recherchés sont ceux d’ingénieurs / cadres R&D en informatique (27 715 projets), de développeurs, d’employés / cadres de la banque et des assurances (18 106 projets), d’agents immobiliers (12 385 projets), de cadres commerciaux / marketing (11 990 projets)… et de professionnels des RH et du recrutement (7 640 projets).
Pénurie de candidats et de « profils inadéquats »
Mais si l’emploi se porte bien après deux années de crise, les entreprises font face à une pénurie de compétences toujours plus grande. “Pour 2022, les employeurs anticipent plus de difficultés de recrutement qu’en 2021 (+13 points)”, précise Pôle emploi dans l’infographie qui résume l’étude BMO. Ainsi, 58 % des recrutements sont jugés « difficiles » par les entreprises.
Selon Pôle emploi, la pénurie de candidats reste la principale difficulté de recrutement pour 86 % des recruteurs potentiels, devant « l’inadéquation des profils » (manque d’expérience, de diplôme, de motivation, de compétences, de mobilité, absence de permis), citée par 71 % des employeurs. Viennent ensuite les « conditions de travail » du poste (horaires de travail, conditions générales d’exercice du métier : pénibilité, salaire ; 33 %) et le « déficit d’image » de l’entreprise / secteur / métier (23 %).
Les difficultés de recrutement anticipées par les entreprises concernent 57,9 % des projets d’embauche en 2022 (contre 44,9 % en 2021). Et selon l’étude, « la hausse de la part des projets de recrutements jugés difficiles entre 2021 et 2022 concerne autant les petites structures (de 45 % à 57 % pour les établissements de moins de 10 salariés) que les établissements de plus de 200 salariés. »
Des difficultés de recrutement dans tous les secteurs
Les métiers les plus touchés par ces difficultés de recrutement sont souvent peu qualifiés, ou font partie des secteurs de l’hôtellerie-restauration, de l’industrie, de la santé et de l’aide à la personne. Il s’agit notamment des couvreurs, des carrossiers automobiles, des aides à domicile, des pharmaciens, des plombiers / chauffagistes, des infirmiers, des mécaniciens et des menuisiers.
Dans le tertiaire et les services aux entreprises, les difficultés de recrutement sont là aussi, et se font grandissantes : elles concernent ainsi 58 % des projets d’embauche en 2022, contre 47 % en 2021. Les métiers qui peinent le plus à recruter sont ceux d’ingénieurs et cadres d’administration / maintenance en informatique (78 % de difficultés), d’ingénieurs / cadres R&D en informatique (68 %), de télévendeurs (72 %), d’agents immobiliers (61 %), de cadres de la banque (54 %), et d’employés de la comptabilité (55 %). A contrario, les cadres des RH et du recrutement se trouvent plus facilement, avec un taux de difficultés de 41 %, tout comme les cadres financiers ou comptables (43 %) et les cadres commerciaux / marketing (39 %).
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Source : Pôle Emploi