Après le Covid-19, retour à la normale pour les DRH ?
Pour les DRH, la question centrale est de savoir si les salariés et les employeurs ont envie de revenir à la situation antérieure à la crise du Covid-19 et au confinement du 17 mars ou s’ils aspirent et peuvent s’engager à changer radicalement de mode de travail.
La réponse est complexe, les entreprises pouvant, tout autant que les salariés, avoir des envies différentes.
Le confinement a été pour de nombreuses entreprises un incroyable accélérateur de changement, la démonstration de capacités d’initiatives et d’adaptation insoupçonnées.
Il a aussi créé des espérances parfois utopiques d’une révolution du travail, d’un mai 68 post-épidémique.
Cette épreuve partagée a mis en évidence la fragilité des organisations, installé une modestie nouvelle devant les événements, un besoin d’humanité dans les rapports sociaux.
Certains salariés ont pris goût au mode télétravail qui peinait à s’imposer depuis vingt ans. Ils ne veulent plus du métro-boulot-dodo, aspirent à une vie à la campagne parfois fantasmée. Des entreprises voient aussi dans le télétravail un facteur de réduction des coûts. Dans ce cas, il y a adéquation entre les désirs des salariés et celui de l’entreprise.
Si l’entreprise veut revenir à un mode de travail plus traditionnel, elle devra expliquer avec quelques précautions que le temps des réunions en pyjama est révolu.
Mais il y a aussi ceux qui ont souffert du confinement, par insuffisance de culture numérique, ou en raison de conditions matérielles et familiales au domicile plus contraintes. Ceux-là aspirent peut-être à un retour à un schéma de travail classique.
Dans tous les cas, les DRH auront à gérer ceux qui auront été concernés directement par la pandémie, déstabilisés par un mode de vie imposé, atteints dans leurs équilibres familiaux. Le besoin d’écoute et de soutien, de proximité à rétablir, de convivialité, n’aura jamais été aussi fort.
Concilier les rêves des salariés et les réalités des entreprises, s’occuper des situations individuelles, pour les DRH, n’est-ce-pas clairement un retour à la normale ?