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Solidarité des entreprises et des collaborateurs : la RSE en action !

le 19 juin 2018
Solidarité des entreprises et des collaborateurs : la RSE en action !

À partir des années 1990, le législateur promulgue plusieurs lois visant à accompagner les entreprises dans leurs efforts en faveur de la RSE, via certaines incitations fiscales notamment. Des fondations d’entreprises au mécénat de compétences, des RTT solidaires à l’arrondi sur salaire, comment les organisations mais aussi leurs collaborateurs se sont-ils emparés de ces dispositifs innovants et solidaires ? C’est ce qu’explore notre infographie de la semaine, réalisée par la coopérative Ça me regarde. 

 

Fondations d’entreprises : l’ère du « joujou du PDG » a vécu !

Créées par la loi du 4 juillet 1990 [1], les fondations d’entreprise ont pour but de réaliser ou de contribuer à une œuvre d’intérêt général à caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel ou concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique, à la défense de l’environnement naturel, à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises.

Longtemps, ces fondations ont semblé dépendre du bon vouloir du PDG, celui-ci choisissant où investir en fonction de ses goûts personnels, sans souci particulier des enjeux sociétaux. Mais la situation a changé : selon une étude du cabinet EY et Des entreprises pour la Cité en 2016, elles participent désormais directement de la stratégie globale des entreprises, contribuant plus spécifiquement à leur stratégie RSE.

Les fondations d’entreprises privilégient les domaines d’intervention suivants :

  • l’éducation (58 % des structures interrogées) ;
  • l’action sociale (49 %) ;
  • l’insertion professionnelle (43 %) ;
  • la culture et le patrimoine arrivant en quatrième position.

Comme le révèle l’infographie de la SCOP Ça me regarde, leur nombre a explosé, passant de 293 en 2011 à 400 en 2017, tout comme leurs budgets annuels moyens (1,2 M€ en 2016).

 

Mécénat des entreprises : une diversification des formats et des types d’entreprises engagées

Un pourcentage est éloquent : au sein des 14 % d’entreprises mécènes répertoriées en France en 2016 (environ 170 000 structures), 72 % sont des TPE ! L’évolution est majeure, le mécénat ayant longtemps relevé essentiellement des grands groupes.

Au-delà d’un budget en augmentation constante depuis 2010 (3,5 Md€ en 2016), les types de dons se diversifient, comme en témoignent les déclarations faites à l’administration fiscale – le mécénat d’entreprise donnant lieu à des réductions d’impôt. On observe ainsi :

  • que 80 % des dons concernent du mécénat financier ;
  • que 12 % relèvent du mécénat de compétences ;
  • 8 % des dons étant dédiés à du mécénat en nature.

Encadré par la loi Aillagon de 2003 (qui modifie la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association, la loi du 23 juillet 1987 sur le développement du mécénat et le Code général des impôts – CGI), le mécénat de compétences mérite qu’on s’y arrête : des collaborateurs volontaires peuvent faire don de leur expertise professionnelle ou personnelle à des structures d’intérêt général locales, en accord avec leur employeur. Ce don est réalisé sur leur temps de travail, avec maintien du salaire par l’entreprise, qui aura droit à une réduction fiscale conséquente à déduire de son IS.

Selon les chiffres KOEO, la progression du nombre d’heures dédiées en 2017 est stupéfiante, puisqu’elle équivaut au nombre d’heures que les collaborateurs y avaient consacré entre 2009 et 2013 !

Or, pour chacun des acteurs, le bénéfice est notable :

  • Les associations trouvent des ressources opérationnelles alternatives ;
  • Les entreprises nourrissent leur démarche RSE ;
  • Les collaborateurs oeuvrent concrètement de façon solidaire.

 

RTT ou congés solidaires : l’implication exponentielle des collaborateurs

De 10 chantiers solidaires organisés par Ça me regarde en 2012-13 à 51 en 2017, l’impact des « rencontres » entre collaborateurs de l’entreprise et associations va croissant. Près de 1800 collaborateurs ont d’ailleurs choisi de prendre des RTT solidaires, offrant un ou plusieurs jours de RTT au profit de l’intérêt général. Si les associations y trouvent leur compte en étant épaulées par des professionnels motivés heureux de pouvoir partager leur expérience et leur expertise, ces derniers ainsi que leurs organisations y trouvent des sources d’inspiration à exploiter en fonction de leurs problématiques, la cohésion des collaborateurs en sortant souvent renforcée.

Quant au congé solidaire, créé par l’association Planète Urgence avec le soutien du ministère des Affaires étrangères et désormais développé par d’autres associations, il permet à un salarié ou un agent d’une collectivité de s’engager auprès d’une association à l’étranger pendant ses congés personnels. Selon notre infographie, 60 % des collaborateurs sont soutenus dans cette démarche par leur entreprise via une prise en charge des frais de la mission sur place. Depuis 2000, 8000 citoyens ont pris un congé solidaire.

 

Arrondi sur salaire : l’acculturation progresse

Sans doute le moins connu des dispositifs que l’on vient d’évoquer, l’arrondi sur salaire a permis de récolter 1,2 M€ depuis sa création, 329 entreprises y ayant adhéré ! Le principe en est simple : chaque mois, les collaborateurs peuvent choisir de verser les centimes de leur salaire, ou un ou deux euros, à l’association de leur choix. L’employeur peut doubler ce don s’il le souhaite. Parmi les entreprises engagées dans ce dispositif, on trouve notamment Accenture, ADP, la Française des Jeux ou la MAIF.

 

Si la solidarité des entreprises et des collaborateurs augmente et booste la démarche RSE des organisations, nombre d’entre elles peinent à l’envisager comme faisant partie intégrante de leur ADN. Mais la dynamique est en marche et la quasi-totalité des entreprises devraient saisir l’impact direct de ce type de dispositifs sur la rétention de talents ou leur engagement. Trouver du sens dans son parcours professionnel est devenu un principe non négociable pour la grande majorité des collaborateurs.

 

[1] Mise en oeuvre : Décret d’application n°91-1005 du 30 septembre 1991.

 

Solidarité en entreprise : la démarche RSE en action !



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