Service de santé au travail : les entreprises sont-elles satisfaites de leur action durant la crise ?
La COVID-19 a bouleversé l’organisation des entreprises et leurs obligations en matière de santé au travail. Les échanges avec le service de santé au travail ont été diversement appréciés. L’infographie d’actuEL RH résume les principaux enseignements d’une étude de Harris Interactive pour Présanse.
Sommaire
De l’obligation à adhérer à l’usage d’un service de santé au travail
La crise sanitaire a placé la santé au travail en priorité absolue. Ce qui a d’ailleurs provoqué de nombreuses fermetures administratives en amont, pendant et après le confinement. Et depuis le confinement, chaque entreprise a organisé et adapté le protocole sanitaire à son contexte. Pour l’aider, elle a pu faire appel au service de santé au travail (SST). Ce dernier est obligatoire, quelle que soit la taille de l’entreprise. Une alternative est possible : créer un service interne à l’entreprise, adhérer à un service interentreprises.
Selon l’étude de Harris Interactive pour Présanse synthétisée dans une infographie par actuEL RH, 74 % des entreprises interrogées se déclarent satisfaites de l’action des services de santé au travail durant la crise. Cependant, ce bon chiffre est à nuancer. Seulement 60 % des entreprises de moins de 10 salariés partagent cette satisfaction. Dit autrement, les services interentreprises suscitent plus de critiques. Peut-être parce qu’ils n’ont pas forcément été proactifs : 27 % des entreprises disent avoir été à l’initiative pour entrer en contact avec leur SST. Et 2 entreprises sur 3 disent avoir eu un échange. Et dans le même temps, des TPE surtout dans le commerce, la restauration, les transports ou encore dans l’hébergement signalent aucune interaction. Ces profils étonnent, car certains ont été en première ligne pendant le confinement et ont eu à mettre en place rapidement un protocole sanitaire.
Les SST consultés pour des questions non liées à la COVID-19
En fait, l’étude montre que les échanges avec les SST ont majoritairement concerné des sujets non liés à l’épidémie de la COVID-19. Seule une entreprise sur trois indique avoir sollicité son SST pour gérer le coronavirus. Pour celle de moins de 50 salariés, la proportion augmente à une TPE sur deux. Cela étant, les SST se sont montrés à la hauteur des enjeux posés par la crise sanitaire : 81 % des entreprises estiment être satisfaites par la réponse apportée à leur question en lien avec l’épidémie, dont 43 % très satisfaites.
Ces retours sont importants pour en comprendre l’impact sur la performance économique de l’entreprise. En effet, la réponse a joué un rôle important pour le maintien ou la reprise d’activité dans 1 entreprise sur 2 !!! Les SST ont déployé tous leurs compétences et centres de ressources. Ce fut essentiellement du conseil sur le déploiement des mesures sanitaires (68 %), du suivi médical avec la mise en place de visites médicales (51 %), du relais d’information à travers des webinars ou lettre internet (47 %) et de l’accompagnement psychologique et social (16 %).
La lecture de ces chiffres résumés dans l’infographie apporte plusieurs enseignements. D’abord, elle prouve l’utilité réelle et concrète des SST dans la gestion de la crise et le développement de l’entreprise. Ensuite, on peut s’inquiéter du défaut d’un dialogue avec toutes entreprises. Il livre une explication au phénomène que les entreprises restent le premier foyer de risque de contamination (près d’un tiers des clusters selon les données gouvernementales), au moment de publier cet article. Enfin, les TPE, qui sont les moins structurées en matière RH, ont beaucoup plus besoin d’un SST et pourtant, une part importante n’a pas saisi cette opportunité pour organiser le maintien ou la reprise de leur activité, en particulier dans le retail, et plus précisément les métiers de l’hôtellerie et de la restauration.