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SDDS : pour une dématérialisation RH performante au profit de l’entreprise

le 23 février 2015

A l’heure où l’évolution légale impacte aussi bien le travail des DRH que la fonction RH elle-même avec des réformes comme la DSN (déclaration sociale nominative), le compte personnel de formation ou le compte pénibilité, l’Association SDDS est, depuis l’origine, de tous les combats pour la simplification au profit de l’entreprise. Regroupant les éditeurs de logiciels de paie et les prestataires de services informatiques spécialisés en paie et GRH, elle œuvre sans relâche auprès des pouvoirs publics et des entreprises pour promouvoir une dématérialisation des données performante et réellement simplificatrice. Entretien sur le vif avec l’énergique président de l’Association SDDS, Romain Hugot.

 

Vous présidez l’Association SDDS. Pouvez-vous nous présenter cette association ?

Elle est née de deux volontés, qui n’ont finalement pas été majeures dans son activité jusqu’à présent : d’une part, normaliser les déclarations ; d’autre part, dénoncer une certaine forme de concurrence public/privé. En fait, l’Association a par la suite travaillé quasi exclusivement sur la mise en œuvre des lois et des reformes, afin de les rendre applicables et cela au bénéfice de l’entreprise. La démarche vise à ce que les effets secondaires de l’évolution légale ne soient pas pires que le mal ou le dysfonctionnement que celle-ci vise à traiter. Voilà pourquoi les objectifs initiaux de SDDS sont très vite devenus secondaires, l’Association se consacrant à la concrétisation intelligente des nouveaux textes, à leur bonne réalisation.

 

Quels sont les objectifs que vous poursuivez ?

Notre objectif principal est le bien-être des clients de nos adhérents, les éditeurs. Nous sommes très sensibles à ce que la charge administrative des clients soit allégée, car ils ont autre chose à faire que de changer de logiciel et les éditeurs ont suffisamment de nouvelles fonctionnalités à développer pour servir la productivité de leurs clients pour occuper leurs équipes.

 

Quelle méthode et quelles ressources employez-vous pour y parvenir ?

Nous sommes une association d’experts. Nous n’employons pas de permanents, car les sujets sont très pointus et nécessitent, pour être parfaitement appréhendés et traités, une implication personnelle et quotidienne sur le terrain.
Nos actions consistent à dire, formuler, expliquer : au marché, mais aussi aux pouvoirs publics. L’information et la communication sont donc importantes et sur ce plan, nous avons également besoin d’expertise. Mais cette dernière, nous sommes allés la chercher en externe.

 

On entend souvent dire que simplifier est compliqué : le choc de simplification voulu par le gouvernement vous paraît-il un but louable ? La méthode employée vous paraît-elle bonne ?

Le but est louable, même si l’on a par moments de la part de l’état soit une impression de naïveté, soit de démagogie en matière de simplification. Cela prend parfois le pas sur la volonté première de simplifier.
La méthode de l’état n’est pas mauvaise en ce sens qu’ils consultent les acteurs, les experts. Nous regrettons plutôt le manque de détermination, de constance. Il y a même un manque de patience et une certaine précipitation. Enfin les bons interlocuteurs sont bien consultés, mais très souvent trop tardivement quand la « religion » des pouvoirs publics est faite sur le sujet.

 

Quelles sont vos relations avec les pouvoirs publics ? Est-il difficile de s’en faire entendre ?

Le rôle des éditeurs est important car ils sont des facilitateurs pour les entreprises, or ce rôle n’est pas suffisamment pris en compte. L’Etat écoute souvent davantage ceux qui ont une capacité de nuire à l’aboutissement de leur projet plutôt que ceux qui ont la capacité de les aider à le faire aboutir. Mais des années d’effort ont permis à l’Association d’être consultée régulièrement. SDDS est ainsi devenu un interlocuteur incontournable des pouvoirs publics.

 

Quels résultats avez-vous obtenu sur des chantiers comme la DSN ou le compte pénibilité ?

Sur la DSN, notre action a donné des résultats nombreux et concrets : l’intégration de la DMMO dans la DSN dès la phase 1, la priorisation de la DUCS URSSAF dès la phase 2, le report à 6 mois du délai de montée en phase, une échéance d’obligation intermédiaire pour échelonner la charge, un seuil de cotisation annuelles porté à 2 000 000 d’€… Et beaucoup d’autres !
En ce qui concerne le compte pénibilité, nous avons tenu un rôle important en montrant au pouvoir public, à travers la remontée de nombreux cas particuliers, qu’ils s’étaient lancés dans une loi inapplicable. Nous n’avons pas été les seuls à travailler dans ce sens, mais en alertant sur la multitude de cas non prévus, nous avons fortement contribué à faire prendre conscience à l’État de la complexité de la mise en œuvre de cette réforme, sans manifester d’opposition sur le fond, le fond n’étant pas de notre ressort.

 

La DSN va impacter fortement le travail des DRH. Quels conseils leur donneriez-vous pour passer cette étape avec succès ?

La DSN reste un sujet avant tout technique. Le succès dans ce domaine relève d’une bonne gestion de projet, suffisamment anticipée. C’est un sujet « mécanique » qui ne va pas impacter les fondamentaux de l’entreprise. Cependant, les entreprises qui ne se sont pas encore attaquées sérieusement à la question doivent être conscientes qu’elles ont pris un retard qu’il leur sera difficile de rattraper.

 

 Crédit photo : Association SDDS

 

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