Recrutement : En 2022, les DRH ont de grands projets, mais les moyens leur manquent
Après deux années de crise sanitaire, comment se projettent les RH pour 2022 en matière de recrutement ? Leurs priorités ont-elles changé par rapport à 2021 ? Sont-ils bien armés pour recruter et fidéliser les talents ? Selon l’infographie qui résume la dernière étude Ifop x Le Figaro Recruteur sur l’état d’esprit des recruteurs, ces derniers ont « une forte volonté de recruter et de fidéliser »… mais aussi « des moyens limités ». Ainsi, en 2022, ils ne pourront bien souvent s’appuyer ni sur la hausse des rémunérations, ni sur le télétravail pour attirer ou garder des talents.
Des DRH optimistes, mais qui redoutent de ne pas réussir à recruter suffisamment : tel est le constat de l’étude Ifop x Figaro Recruteur réalisée en janvier 2022 auprès de 400 dirigeants et responsables RH, et qui vient d’être dévoilée. Selon cette enquête qui porte sur l’état d’esprit des recruteurs après deux années de crise sanitaire, ces derniers ont « une forte volonté de recruter et de fidéliser, mais des moyens limités ».
L’infographie qui résume l’étude est éloquente. D’un côté, 83% des décideurs RH s’estiment « optimistes » concernant la situation de leur organisation, 33 % constatent une amélioration de l’activité globale de leur entreprise, et 19 % un meilleur engagement chez leurs collaborateurs (+7 points par rapport à 2021). Mais du point de vue du recrutement en revanche, 30 % estiment que la situation s’est détériorée (+8 points).
Rémunérations, télétravail : Les entreprises à la traine pour attirer les candidats
« Des décideurs qui veulent fidéliser et recruter… mais le peuvent-ils vraiment ? », s’interroge Figaro Recruteur. Optimistes donc, les DRH sont 28 % à prévoir d’augmenter leurs effectifs en 2022 (+9 points), en particulier dans les structures de plus de 100 salariés (42%), et le secteur des services (35%).
Mais côté recrutement, alors que 81 % croient en leur capacité à fidéliser leurs salariés, ils sont 36 % à anticiper des difficultés potentielles pour attirer des candidats. « De la même manière, la confiance en leur aptitude à trouver les profils recherchés devient minoritaire, passant de 65% en 2021 à 47% aujourd’hui (-18 points) », indique l’étude.
A noter que près de 4 décideurs sur 10 ne comptent pas augmenter les salaires cette année (1), et que 53 % déclarent que leur entreprise n’a pas fait évoluer la politique de télétravail depuis mars 2020 et n’a toujours pas d’accord spécifique sur le sujet. Deux tendances qui « risquent d’impacter leurs capacités à retenir les meilleurs collaborateurs dans un contexte de sortie de crise sanitaire, et alors que s’agite le spectre d’une ‘grande démission’ à la française », analyse Figaro Recruteur.
Nouvelles formes de recrutement et de formation : les priorités des DRH en 2022
Les priorités des DRH ont-elles changé par rapport à 2021 ? Selon l’infographie qui résume l’enquête de l’Ifop et de Figaro Recruteur, ils étaient principalement focalisés sur « le bien-être des collaborateurs et la sécurité sanitaire » dans le contexte de la pandémie de Covid-19, mais désormais, leur objectif principal est de « fidéliser et d’attirer de nouveaux talents, dans la perspective d’une sortie de crise. »
La sauvegarde de l’emploi (21 %) et le maintien de la culture d’entreprise et de l’engagement des collaborateurs (16%) restent prioritaires. Mais en 2022, « le développement de nouvelles formes de recrutement apparaît comme le 3ème challenge RH » (11 %, +9 points), suivi de la formation des collaborateurs (10 %) et de la revalorisation du sens de l’activité de l’entreprise (9 %). « Ces tendances semblent répondre en partie aux doutes des décideurs RH quant à leurs capacités à trouver les profils recherchés et à attirer les candidats », peut-on lire dans l’étude.
(1) Pour les 61% qui le prévoient, l’enveloppe d’augmentation est de 1,4% en moyenne ; une prévision qui ne rattrape pas l’inflation
Source : Figaro Recruteur