Former pour transformer durablement
Les problèmes sont connus, les solutions existent, mais les entreprises temporisent. Un effort soutenu de formation aux enjeux du développement durable s’impose, pour Arnaud Herrmann, président d’EcoLearn.
Sommaire
1. Entreprises et salariés mesurent-ils le défi du développement durable ?
Il y a une dynamique à deux vitesses. De nombreux professionnels prennent conscience de l’ampleur des enjeux. Ils se reconvertissent, se forment, tentent de faire bouger les lignes en interne. Du côté des entreprises, c’est beaucoup plus lent. On a vu émerger une vague de sensibilisation comme avec la fresque du climat. Mais l’élan de formation tarde à s’enclencher. Notamment chez les dirigeants, qui ont trop souvent une vision tronquée ou biaisée de ces enjeux.
2. Quelles dimensions du développement durable vont le plus transformer les organisations ?
Il est dangereux d’isoler les sujets : ils sont tous interconnectés. On parle beaucoup du climat, mais les enjeux sociaux, de biodiversité ou de ressources impactent en bloc les entreprises. Celles-ci vont à terme transformer en profondeur leurs modèles : fabriquer et vendre différemment des produits conçus autrement ; arbitrer les décisions ou répartir la valeur différemment en impliquant plus de parties prenantes, à commencer par les salariés. Il s’agit de comprendre et d’anticiper au plus vite ces mécanismes !
3. Quels sont les principaux freins à lever pour faire bouger les choses ?
La situation est paradoxale. Nous comprenons bien les problèmes et les pistes d’action, les moyens sont mobilisables, et pourtant rien ne bouge. Il y a un refus d’obstacle, une situation de blocage systémique et collective. Une forme de déni mêlée à la peur de l’inconnu.
Pour sortir de l’impasse, le levier formation me paraît fondamental : chacun dans l’entreprise doit comprendre les enjeux ESG auxquels il est confronté, les risques et opportunités associés, et apprendre à modifier son métier en conséquence. On parle d’un tsunami de compétences durables qu’il faut déployer à tous niveaux dans les prochaines années. Les soft skills seront tout aussi importantes : la coopération, le courage, l’esprit critique, l’innovation en « dehors du cadre »… C’est un challenge formidable pour la fonction RH.
4. En quoi EcoLearn aide-t- il les entreprises à atteindre leurs objectifs de développement durable ?
EcoLearn est un organisme de formation, qui a le statut de société à mission. Nous proposons des parcours pour la plupart certifiants aux professionnels pour intégrer la durabilité au cœur de leur métier. Nous apportons le cadre et les outils pour structurer une stratégie de transformation.
Pour les entreprises, nous déployons des formations sur mesure et des ateliers permettant de croiser les enjeux business et de développement durable, l’objectif étant toujours le passage à l’action.
5. Quelle sera selon vous LA tendance 2025 en matière de développement durable ?
Sans surprise, je dirais la mise en œuvre de la CSRD, qui monte en puissance et va s’étendre à un très grand nombre d’entreprises en 2025, souvent peu matures sur les sujets RSE. Ce pourrait être une belle opportunité pour créer un déclic, à condition d’en faire un exercice stratégique et non comptable.
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Stéphane a développé son appétence pour la création de contenus au cours de plusieurs expériences variées, en start-up et en agence. Passionné par l’univers des ressources humaines, tout particulièrement par la marque employeur et le recrutement, il officie chez Parlons RH en qualité de Content Manager. À la suite de sa licence Économie-Gestion, il obtient un Master 2 en Communication et Management du sport à l’ESG Management School de Paris.
