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Pour une véritable égalité professionnelle, les entreprises ne doivent pas oublier leurs salariés parents

le 03 mars 2022
Pour les DRH, l'enjeu n°1 de leur politique QVT est l'égalité professionnelle. Mais elle doit inclure tous les salariés, dont les parents.

Selon une étude OpinionWay x Les Petits Chaperons Rouges, 94% des DRH estiment que l’enjeu n°1 de leur politique QVT est l’égalité professionnelle. Mais pour être réellement efficace, l’égalité au travail doit inclure tous les salariés. Notamment les parents, encore souvent oubliés dans les politiques RH.

Malgré les incitations des pouvoirs publics (allongement du congé paternité, aides fiscales…), et la mise en lumière par la crise du Covid des inégalités professionnelles que subissent les salariés parents, certaines entreprises n’osent toujours pas se lancer pour accompagner la parentalité. Parfois par peur que cela soit vu comme du favoritisme.

Pourtant, accompagner ses parents salariés est indispensable pour assurer des conditions de travail égalitaires et donner les mêmes chances à chacun de s’épanouir et de s’investir dans sa carrière. Il n’y a pas d’égalité ni de QVT convenable pour les salariés parents s’ils ne sont pas accompagnés dans leurs besoins liés à la parentalité. 

De la même façon que les entreprises répondent aux besoins spécifiques d’une partie de leurs salariés dans des moments de vie qui impactent la sphère professionnelle (par exemple en accompagnant le handicap, la maladie ou le départ à la retraite), elles doivent faire de l’accompagnement de la parentalité une de leurs priorités. En effet, la parentalité, si elle n’est pas accompagnée par l’entreprise, peut être un facteur d’inégalité professionnelle à 2 niveaux : entre parents et non parents d’une part, entre hommes et femmes d’autre part.

Accompagner les salariés parents pour rétablir l’égalité professionnelle

L’arrivée d’un enfant bouleverse l’organisation du travail et la conciliation vie professionnelle et familiale. La crise du Covid l’a bien mis en évidence : gérer de front vie familiale, personnelle et professionnelle relève parfois du défi pour les parents. Leur vie familiale impacte leur vie professionnelle beaucoup plus fortement que pour les salariés sans enfants. Ils sont moins sereins, moins disponibles, plus stressés, plus fatigués, avec une charge mentale plus élevée ; ce qui affecte leur efficacité au travail et par conséquent la performance de l’entreprise.

La parentalité n’a malheureusement pas le même impact sur les hommes et les femmes. En effet, ce sont le plus souvent les mères qui compensent le plus l’impact de la vie personnelle sur la vie professionnelle. D’ailleurs, 84 % des femmes estiment que la maternité est un frein à leur carrière. (1) 

Comme l’explique Esther Duflo, Prix Nobel d’économie 2019, dans son livre Économie Utile pour des temps difficiles : « Même dans un pays progressiste (…) où il n’existe pratiquement pas de différence au départ entre les salaires des hommes et des femmes, l’arrivée d’un enfant crée à long terme un écart d’environ 20%. (…) Le fait d’avoir un enfant pénalise lourdement les femmes sur le marché du travail, et explique une large part de l’écart de salaire qui subsiste les économies avancées. »

Égalité au travail : faciliter l’accès aux places en crèche, un levier indispensable

La recherche d’un mode de garde est une source de stress importante chez les salariés qui deviennent parents. Avoir un mode de garde stable, durable et flexible est la condition indispensable pour pouvoir reprendre le travail. En France, 50% des parents n’auraient pas trouvé de place en crèche sans leur employeur. (2) Et 80% des mères estiment que la recherche d’un mode de garde est un parcours du combattant (3). 

Les entreprises peuvent agir en réservant des places en crèches. Il existe des réseaux qui grâce à leur maillage important (4), permettent aux entreprises de réserver des places pour leurs salariés, à proximité de leur domicile et avec des horaires flexibles. Cette solution est parfaitement adaptée aux nouveaux modes de travail hybride. Pour les collaborateurs, les avantages sont nombreux : gain de temps sur les transports, fatigue et stress moins importants. Pour l’entreprise, les bénéfices sont grands, en matière de performance individuelle et collective. Leurs salariés parents sont plus sereins, plus disponibles, plus investis et finalement plus motivés et productifs.

Aide à la parentalité : les DRH ont un rôle à jouer

Afin de garantir à tous des conditions de travail optimales et égalitaires, les DRH ont un rôle à jouer. Ils doivent accompagner les salariés parents (notamment pour trouver un mode de garde fiable), et laisser de côté leurs craintes quant au coût d’une telle aide. En effet, pour inciter les employeurs à réserver des places en crèche privée aux salariés parents pour favoriser l’égalité homme-femme, l’État accorde aux entreprises deux aides fiscales qui allègent de plus de 75 % la facture d’une place en crèche : le crédit d’impôt famille (CIF) et la réduction d’impôt sur les sociétés (IS). Une place en crèche privée revient donc à environ 300 euros par mois. Et pour le parent, le prix est le même que pour une place en crèche municipale ou associative.

Offrir à tous ses salariés les mêmes chances au travail en prenant en compte les moments de la vie personnelle et familiale qui impactent la vie professionnelle comme la parentalité : telle est la clé d’une politique d’entreprise qui favorise l’égalité professionnelle. Il est donc indispensable que les dirigeants accompagnent leurs salariés parents.

Demain, les politiques de QVT et d’égalité professionnelle devront offrir un panel de services personnalisés et adaptés aux besoins de chaque salarié ; selon leurs besoins et leurs moments de vie. Parmi ces services : un accès facilité à un mode de garde situé au plus près du domicile pour les parents.

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(1) Selon l’enquête « Prendre en compte la parentalité au travail » réalisée par le conseil supérieur de l’égalité professionnelle en 2018, 84 % des femmes estiment que la maternité est un frein à leur carrière.

(2) Baromètre de satisfaction 2020 de par la FFEC (Fédération Française des Entreprises de Crèches).

(3) Les modes de garde – Enquête 2020, La boîte rose

(4) À titre d’exemple, Les Petits Chaperons Rouges ont un réseau de 450 crèches, partout en France.



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