Covid-19 : les jeunes diplômés face à la crise sanitaire
En cette année 2020 marquée par une pandémie mondiale sans précédent, être jeune diplômé n’a rien d’une sinécure ! Malgré les efforts de certaines entreprises pour les accueillir, conscientes de leurs devoirs vis-à-vis de la jeunesse, seuls 16 % de ceux qui recherchaient un emploi en mars en ont trouvé un. Pourtant, les jeunes diplômés restent relativement optimistes pour les mois à venir. Gros plan sur leurs difficultés et leur état d’esprit avec cette infographie conçue par le spécialiste de l’intérim spécialisé Walters People.
Sommaire
L’entrée des jeunes diplômés dans la vie active retardée par la crise
Comment les jeunes diplômés vivent-ils la crise sanitaire ? Pour le savoir, Walters People a interrogé en août dernier 425 jeunes dotés de moins de trois ans d’expérience.
Premier enseignement, les impacts de la pandémie de Covid-19 étaient déjà bien visibles au moment de l’enquête : sur l’ensemble des répondants recherchant un emploi depuis mars, ils ne sont que 16 % à avoir pu intégrer le monde du travail durant la crise.
Certes, il n’est pas toujours évident de décrocher un premier emploi dans notre pays : 48 % des sondés indiquent ainsi avoir eu des difficultés à trouver leur premier emploi parce que les offres s’adressaient à des profils plus expérimentés. Mais c’est bien la crise de Covid-19, pour 70 % de ceux qui n’ont pu trouver de poste, qui a retardé ou empêché leur entrée dans la vie active.
Plus généralement, débusquer un premier emploi à l’issue de sa formation s’avère plus compliqué qu’en 2019. Il y a un an, à la même période, plus d’un étudiant sur trois trouvait son premier job avant la fin de sa formation, contre un étudiant sur quatre actuellement. Un chiffre qui s’explique largement par l’impossibilité d’obtenir des stages en entreprise durant le confinement, et bien entendu le gel des plans de recrutement dans de nombreuses organisations.
Un optimisme variable selon les secteurs
En 2019, 85 % des jeunes diplômés affirmaient être confiants quant au marché de l’emploi. Cet optimisme a été malmené par la crise, mais ils sont tout de même 67 % à rester confiants vis-à-vis des opportunités professionnelles dans leur activité. 61 % des répondants vont jusqu’à estimer que les opportunités seront nombreuses ou très nombreuses dans les prochains mois.
Cet optimisme n’est cependant pas égal d’un secteur d’activité à l’autre. C’est dans la Comptabilité, l’Expertise comptable, l’Audit et la Finance que la confiance atteint son plus haut niveau (79 %). La Bancassurance tire elle aussi son épingle du jeu (69 %).
Les optimistes sont sensiblement moins nombreux (56 %) dans les secteurs des RH, de la paie, du Marketing et de la Communication. Les coupes sévères dans les budgets de communication et de marketing dues à la crise n’ont évidemment pas échappé aux étudiants spécialisés dans ces domaines.
En ce qui concerne la rémunération, la lucidité semble de mise : 25 % des répondants ne s’attendent pas à une évolution dans ce domaine, et 21 % anticipent une baisse de celle-ci. Seuls 25 % des professionnels dotés de moins de trois ans d’expérience pensent bénéficier d’une augmentation de salaire dans les mois à venir.
Quid des critères d’attractivité et de fidélisation des jeune diplômés ?
L’infographie de Walters People met également en relief les critères d’attractivité et de fidélisation des jeunes diplômés. Si les deux premiers critères d’attractivité restent, sans surprise, l’intérêt des missions et la rémunération, les critères de fidélisation cités par les répondants sont les suivants :
- l’ambiance de travail (63 %)
- la rémunération (45 %)
- les opportunités d’évolution (37 %)
Dans le contexte anxiogène que nous connaissons, où le télétravail « n’est pas une option » pour les entreprises qui ont la possibilité d’y recourir, il est intéressant de noter que l’ambiance de travail est le premier élément de fidélisation des jeunes diplômés, loin devant la rémunération et les possibilités d’évolution ! La leçon à en tirer, pour les DRH et le management, est qu’ils ont tout intérêt à maintenir un lien de convivialité fort, et à multiplier pour cela les opportunités d’échange au sein des équipes, s’ils veulent conserver leurs jeunes talents auprès d’eux.
Pour conclure sur une note d’optimisme, intéressons-nous à un aspect encourageant de cette infographie : la capacité de la jeunesse à rester mobile et à faire de nouveaux projets. Ainsi, 64 % des répondant indiquent qu’ils seraient prêts, en temps de crise, à accepter une offre dans un autre secteur que le leur. De plus, 19 % des jeunes diplômés ont développé de nouveaux projets depuis le début de la crise ou accéléré leur projet de changement de poste ! En résumé, si le couvre-feu interdit aux jeunes diplômés de se retrouver pour sortir ou faire la fête, la crise n’est pas venue à bout de leur énergie et de leur volonté d’avancer. Ouf.