Bilan professionnel 2020 : pour une gestion des compétences d’envergure
La loi Avenir du 5 septembre 2018, grâce aux ajustements prévus lors de l’entretien et du bilan professionnels, renforce le devoir d’employabilité des entreprises envers leurs salariés. Au-delà des nouvelles obligations légales pour l’employeur, c’est surtout une belle opportunité d’améliorer le suivi des parcours collaborateurs ainsi que l’évolution des compétences. Indispensable au cœur d’un marché du travail en grande mutation !
Sommaire
Bilan professionnel nouvelle version : tenez-vous prêts pour 2020 !
Depuis le 5 mars 2014, l’employeur a l’obligation de réaliser, auprès de chaque salarié tous les six ans, un bilan de ses entretiens professionnels (tous les deux ans). L’objectif ? S’assurer qu’il a bien eu droit à, au moins, deux des trois actions suivantes :
- le suivi d’au moins une action de formation
- l’acquisition d’une certification par la formation ou par une VAE
- l’obtention d’une progression professionnelle ou salariale.
Dans le cadre de la loi Avenir du 5 septembre 2018, le bilan professionnel bouge… impliquant de nouvelles contraintes pour l’employeur ! La périodicité reste la même mais les modalités de revue du parcours collaborateur sont plus encadrées avec la nécessité de mener un récapitulatif plus formalisé. En effet, cet échange donne lieu à la rédaction d’un document dont une copie est remise au salarié. Surtout, il permet de s’assurer que le salarié a bien bénéficié au cours des 6 dernières années des entretiens professionnels prévus et qu’il a suivi au moins une action de formation.
Côté échéances, quelques souplesses existent. Jusqu’au 31 décembre 2020, de manière transitoire, vous pourrez mener le bilan professionnel de deux manières différentes : soit en appliquant la règle issue de la loi du 5 mars 2014, soit en appliquant la règle issue de la loi du 5 septembre 2018.
Bilan professionnel : et si c’était l’opportunité d’améliorer votre gestion des compétences ?
Ce nouveau cadre demeure plus contraignant pour l’employeur. Pourtant, ce volet de la loi Avenir offre surtout la possibilité aux équipes RH de repenser les parcours collaborateurs et d’améliorer la gestion des compétences. Deux leviers d’actions RH essentiels alors que les attentes salariales évoluent et que le marché du travail est en plein chambardement. Nous y voyons trois opportunités majeures :
- Le bilan professionnel “nouvelle version” est une chance pour repositionner la formation dans un rôle plus stratégique. Encore très “métier” et court terme, l’apprentissage professionnel doit évoluer vers une optique plus long terme au service de l’employabilité des salariés. En effet, Muriel Pénicaud le précisait lors du lancement de la loi : « L’enjeu […] est d’établir un accès plus simple, plus rapide, plus vaste et plus juste à l’atout majeur du XXIe siècle : les compétences ». Il s’agit donc de bâtir « un socle » de compétences comportementales (« 4 C* » : créativité, esprit critique, communication et coopération), digitales ou encore techniques pour et avec les salariés grâce à des points de rencontres tels que le bilan professionnel.
- Les différents entretiens professionnels couplés au moment du bilan participent à une expérience collaborateur plus “dynamique”. En effet, ces moments d’échange remettent en question l’engagement tacite établi entre l’entreprise et le salarié. Chaque collaborateur analyse les engagements qu’il prend avec son employeur tout au long de la relation d’emploi. Cet engagement tacite est donc réévalué de façon bilatérale beaucoup plus régulièrement. Le bilan professionnel est donc l’occasion idéale de faire un point d’étape sur le ressenti et les perceptions des salariés quant à la promesse employeur et d’évaluer l’adéquation entre projet de l’entreprise et celui du collaborateur. Puis, d’agir en conséquence !
- Ces points de contact plus formalisés sont également un formidable outil pour cartographier les compétences internes clés (digital, innovation…) et mieux les faire grandir (formation…). À l’heure où l’entreprise doit constamment innover pour survivre, détecter les potentiels internes, les accompagner et les valoriser devient un moteur de croissance unique pour gagner la bataille de la concurrence. Le bilan professionnel devient alors un pilier de votre GPEC pour bâtir une organisation agile, innovante et compétitive.
S’extraire d’une vision contrainte du bilan professionnel grâce au digital !
Le suivi des entretiens et du bilan oblige l’employeur à faire preuve de plus de vigilance et de rigueur quant au suivi des parcours professionnels individuels.
Pour assurer la conformité des processus, la digitalisation des entretiens devient indispensable ! Cela permet de dématérialiser la gestion administrative des entretiens (convocations, formulaires, envoi de la synthèse écrite…), de mettre en place un système d’alertes et de suivi de l’obligation, d’offrir une analyse optimisée pour les RH et les managers… Une fois cette “brique” mise en place, un outil tel que le SIRH apporte une vision consolidée et dynamique des compétences. Un recul nécessaire au pilotage d’une politique RH qui a du sens et qui se place au service de la performance durable de l’entreprise.
[*] Les compétences du 21e siècle, Octobre 2018, Jérémy Lamri, Michel Barabel, Olivier Meier