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Qu’est-ce que les… green skills ?

le 30 avril 2025
Qu’est-ce que les… green skills ?

Dans un monde professionnel en constante évolution, le vocabulaire RH peut parfois sembler complexe. La rubrique INDEX RH a pour objectif de décrypter les grands vocables et concepts de la gestion des RH. Tous les mois, retrouvez une définition claire, accompagnée d’une mise en contexte, de chiffres clés et de conseils. Ce mois-ci : les green skills.

Face à l’urgence climatique, nous ne pouvons plus faire semblant de ne pas voir. Gouvernements, citoyens, organisations : tout le monde est appelé à agir. Et du côté des entreprises, justement, il est urgent d’adopter des pratiques plus responsables et à embarquer l’ensemble des collaborateurs dans cette dynamique. Cela passe par la création d’emplois verts, l’évolution des métiers vers des approches plus durables, ou encore l’intégration des fameuses “green skills” dans les parcours internes.

Aussi appelées “compétences vertes” ou “green comp”, les « green skills » désignent l’ensemble des aptitudes qui permettent de réduire l’empreinte carbone, de gérer durablement les ressources et d’adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Elles sont techniques (bilan carbone, énergies renouvelables, réglementation environnementale…) mais aussi transversales : vision systémique, éthique, capacité de décision éclairée. Bref, elles redessinent le monde du travail, à vitesse grand V.

Aujourd’hui, impossible d’y échapper : les green skills gagnent du terrain dans les offres d’emploi, tous secteurs confondus. Selon LinkedIn, trois types d’emplois se dessinent : les emplois verts, qui nécessitent des compétences environnementales ; les emplois en transition, qui les encouragent fortement ; et les autres. Mais une chose est sûre : demain, quel que soit le métier, les green skills feront partie du package.

Les 6 avantages des green skills pour les entreprises

1. Aligner l’entreprise sur ses engagements RSE

Développer les green skills permet à l’entreprise de donner du corps à ses engagements environnementaux. Plus question de se contenter de promesses ou de campagnes de communication : les compétences vertes traduisent concrètement la stratégie RSE sur le terrain. Elles engagent l’ensemble des collaborateurs dans une dynamique authentique. Résultat : la crédibilité de l’entreprise auprès de ses clients, de ses partenaires et de ses futurs talents est au vert.

2. Renforcer l’employabilité des collaborateurs

Dans un monde du travail en pleine mutation, la maîtrise des green skills devient un facteur clé d’employabilité. Former ses équipes, c’est leur donner les moyens de s’adapter aux nouvelles exigences économiques et environnementales. Mais pas seulement ! C’est aussi une bonne manière de renforcer leur sentiment de sécurité professionnelle, terreau d’une relation durable entre l’entreprise et ses collaborateurs.

3. Attirer et fidéliser les nouvelles générations

Les jeunes pousses de la Génération Z (et bientôt, celles de la génération Alpha) sont de plus en plus exigeantes vis-à-vis de l’impact social et environnemental des entreprises. Miser sur les green skills est une opportunité unique d’afficher clairement ses valeurs et de proposer un cadre de travail en phase avec les aspirations des nouvelles générations. En intégrant la transition écologique au cœur des parcours professionnels, l’entreprise devient plus attractive et nourrit sa capacité à fidéliser ses meilleurs éléments.

4. Anticiper les évolutions réglementaires

CSRD, taxonomie verte, reporting extra-financier… Ces termes vous parlent ? Si oui, tant mieux car ils deviendront très vite incontournables pour toutes les entreprises. Face à la multiplication des exigences environnementales et sociales, les green skills servent de tuteurs pour anticiper les obligations légales et éviter les sanctions. S’emparer de ces compétences, c’est se donner une longueur d’avance dans un contexte réglementaire de plus en plus complexe et exigeant.

5. Accompagner la transformation des métiers

La transition écologique transforme déjà les métiers existants, souvent sans faire de bruit. Si bien que lorsqu’on s’en aperçoit, il est déjà trop tard. Adapter les pratiques, élargir les missions, faire émerger de nouvelles expertises devient indispensable pour rester en phase avec les exigences d’un marché en mutation. Ne pas attendre que les compétences soient obsolètes, mais engager l’évolution au bon rythme : voilà le levier pour maintenir l’activité de l’entreprise et préserver sa compétitivité face à la concurrence.

6. Mobiliser l’intelligence collective pour accélérer la transition

La transition écologique ne se joue pas en solo. Multiplier les compétences vertes, c’est aussi créer de nouvelles synergies entre les métiers, les équipes, les expertises. Chaque collaborateur devient acteur de la transformation, en cultivant, à son échelle, les réflexes et les pratiques qui font avancer le collectif. Résultat : l’entreprise innove, accélère sa transition et installe durablement l’écologie au cœur de son organisation.

Les 6 erreurs à éviter en matière de green skills

1. Limiter les green skills aux métiers techniques

“Seules les équipes R&D, production ou environnement sont concernées par la transition”. Attention, penser cela est une erreur stratégique. Aujourd’hui, toutes les fonctions doivent intégrer une part de responsabilité écologique dans leurs pratiques. Communication, achats, RH, finance : chaque service a un rôle à jouer pour faire avancer l’entreprise vers un modèle plus durable. Ne pas l’intégrer, c’est condamner l’initiative à rester marginale.

2. Confondre sensibilisation et montée en compétences

Un atelier de sensibilisation ou une fresque du climat, oui, ça nous ouvre les yeux. Est-ce que cela suffit à changer durablement les comportements ? Non, assurément. Développer de vraies compétences environnementales, c’est aller plus loin : acquérir des réflexes opérationnels, maîtriser de nouveaux outils, comprendre les impacts concrets de son activité. La transition se gagne sur le terrain, pas en salle de réunion.

3. Traiter les green skills comme une mode passagère

Parier sur les green skills juste pour « suivre la tendance », c’est comme investir dans une entreprise qui fabrique des hand spinner : un phénomène éclatant… mais oublié aussi vite qu’il est apparu. Ce n’est pas une option marketing, mais une transformation profonde des métiers et des compétences. Intégrer les compétences vertes dans les parcours de formation, dans les référentiels métiers et dans la gestion des talents est indispensable pour construire une trajectoire solide et durable.

4. Cloisonner les initiatives

Multiplier les actions ponctuelles sans stratégie globale, c’est prendre le risque d’aboutir à un feu de paille. La transition écologique ne peut pas reposer sur quelques initiatives isolées ni sur un cercle restreint d’experts. Pour que les green skills prennent racine durablement, il faut aligner les objectifs, faire circuler les savoirs, encourager la collaboration entre les métiers. C’est en mobilisant l’intelligence collective que l’entreprise fait de la transition écologique un projet vivant et partagé.

5. Oublier de cartographier les compétences existantes

Difficile de viser juste quand on ignore d’où l’on part, non ? C’est l’erreur que commettent beaucoup d’entreprises, qui oublient de réaliser un état des lieux précis avant de se lancer. Identifier les compétences déjà présentes, repérer les écarts à combler et faire émerger des relais internes, voilà les premières étapes à respecter pour construire un plan d’action crédible et efficace.

6. Ne pas suivre l’évolution des besoins en compétences

Déployer les green skills n’est pas un chantier que l’on clôture après une campagne de formation. En réalité, comme tout chantier qui se respecte, il ne se termine jamais, parce que les besoins évoluent aussi vite que les enjeux environnementaux. Comment rester en phase avec les réalités du terrain ? En actualisant régulièrement les cartographies de compétences, en identifiant les nouvelles expertises qui émergent et en faisant évoluer les parcours professionnels en conséquence. C’est la condition pour garder un temps d’avance.

Chiffres clés

  • Il y aura 241 millions de postes vacants dans le domaine des green skills d’ici 2030, contre seulement 67 millions en 2024 (Market Research Report) ;
  • 65 % des jeunes de 18 à 30 ans sont prêts à renoncer à postuler dans une entreprise qui ne prend pas assez en compte l’environnement (Harris Interactive) ;
  • Pourtant, seules 13 % des entreprises anticipent un futur besoin en compétences vertes (Apec).

Pour aller plus loin

  • Green skills : ces « compétences vertes » indispensables des entreprises durables (Lefebvre Dalloz Compétences) ;
  • [WEBINAR] Et si les RH devenaient le moteur de la transition écologique ? (Parlons RH) ;
  • Le développement durable, sujet éminemment RH (Parlons RH).

Crédit photo : Shutterstock / violetkaipa



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