« Voir la fonction RH de façon positive et enthousiaste »
La vingtième édition du salon Solutions RH de Paris se tiendra du lundi 18 au mercredi 20 mars à la Porte de Versailles. Sylvain Arquié, PDG d’Infopromotions et organisateur de l’événement, nous donne son point de vue sur les tendances, les enjeux et les évolutions des pratiques RH.
Le métier de DRH est au cœur de mutations législatives mais aussi technologiques et organisationnelles, qui impactent le monde du travail. C’est dans ce contexte que le salon Solutions RH accueillera, pendant 3 jours, plus de 7 000 professionnels RH. Ils pourront y rencontrer 200 exposants et participer à 40 conférences théoriques et ateliers pédagogiques. Cette vingtième édition a pour objectif de répondre aux préoccupations actuelles des DRH. Cinq questions à son organisateur, Sylvain Arquié.
Parlons RH : En quelques mots, quelles seront les principales tendances RH dont il sera question au cours du salon ?
Sylvain Arquié : Les SIRH, qui sont notre thématique de prédilection, auront cette année encore une place importante, tout comme le management et la gestion des talents, de plus en plus liés à la technologie. La formation, le coaching et le développement personnel seront eux aussi très présents. Le salon sera l’occasion pour tout l’écosystème RH de découvrir les tendance et perspectives dans tous ces domaines.
Ce salon intervient dans la cadre d’évolutions législatives importantes, parmi lesquelles la loi sur la formation professionnelle, publiée au Journal Officiel du 5 mars 2014. Quels impacts auront, selon vous, ces changements sur la fonction RH ?
Il est vrai que cette réforme sera sans doute très commentée lors du salon (en particulier avec la session de Training Orchestra qui portera sur cette thématique), car elle va donner au DRH un rôle de plus en plus important. Il sera davantage encore l’interface entre la stratégie de l’entreprise et les aspirations des collaborateurs. Car ces derniers auront plus que jamais besoin d’être informés et guidés. D’autres nouvelles lois vont elles-aussi influer sur le travail au quotidien des DRH, comme le contrat de génération, la mise en place de la déclaration sociale nominative (DSN) ou encore le compte pénibilité.
Ces changements législatifs sont également accompagnés par une grande évolution technologique, qui nous conduit à une digitalisation de la fonction RH. Ainsi, tous les éditeurs SIRH présents cette année au salon proposeront des solutions en Saas. Il faut également ajouter à cela deux tendances organisationnelles qui prennent de l’ampleur : l’externalisation et la mutualisation des services RH en CSP. Elles donneront d’ailleurs lieu à deux conférences, l’une organisées par Cegedim SRH, l’autre par Sopra – Hr Access. Tous ces paramètres amèneront progressivement les ressources humaines à travailler en mode collaboratif avec leurs prestataires, mais aussi leurs partenaires traditionnels que sont les managers opérationnels, les DAF et les DSI.
La fonction RH sera-t-elle également impactée par des facteurs endogènes : internes à l’entreprise ?
Oui, les ressources humaines sont de plus en plus liées à la stratégie business de l’entreprise, et cela se vérifie d’autant plus en période de difficultés économiques, comme nous le vivons actuellement. Nous avions déjà observé cette tendance lors de l’édition 2008, mais aussi en 2001. Lors d’une crise, les entreprises mettent à rude épreuve la fonction RH à la fois pour ajuster au plus juste leur budget, mais aussi pour communiquer des changements stratégiques de l’entreprise auprès des salariés.
Des évolutions dans le comportement et les attentes des collaborateurs doivent-elles aussi être prises en compte par les ressources humaines ?
Les salariés issus de la génération Y, qui s’installent lentement mais sûrement dans le monde de l’entreprise, ont un rapport au travail qui les distinguent de leurs aînés. Avec eux, et sous leur impulsion, le télétravail se développe, et pas seulement pour des entreprises porteuses de métiers nomades. Les solutions mobiles et les réseaux sociaux d’entreprise (RSE) se multiplient eux aussi, car ils correspondent tout à fait au comportement quotidien de cette génération digitale. Le « Bring Your Own Device » (BYOD) se développe également : dans les années à venir, de plus en plus de collaborateurs travailleront avec leurs propres mobiles, tablettes, etc. Les DRH doivent prendre en considération ces tendances dans leurs déclinaisons opérationnelles au sein de l’entreprise.
En quelques mots, comment définiriez-vous les bénéfices clients que pourra apporter le salon à ses visiteurs ?
En premier lieu, ce rendez-vous est l’occasion de networkings et d’échanges fructueux entre collègues DRH. La possibilité de rencontrer plus de 200 exposants offre aussi un benchmark utile sur les ressources humaines, qui permettra aux visiteurs de considérer la fonction RH de façon plus positive et enthousiaste. Le troisième bénéfice est l’updating, en live, de nombreuses innovations dans toutes les pratiques RH : durant ces 3 jours, plus de 65 annonces « produits ou services » seront dévoilées en avant-première. Et je me permets d’ajouter un quatrième bénéfice : une vision internationale des pratiques RH, avec une présence accrue des professionnels venus de Belgique, de Suisse, du Canada ou encore des pays du Maghreb.
Propos recueillis par Olivier Dubrana le 11 mars 2014.