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Salariés boomerang : comment récupérer les anciens talents ?

le 27 septembre 2022
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Un nombre croissant de démissionnaires regrettent d’avoir quitté leur ancienne entreprise, et représentent une ressource intéressante pour les entreprises, en cette période de guerre des talents. Selon une infographie d’UKG, pour récupérer ces « salariés boomerang », il suffirait bien souvent de faire « le premier pas » en leur direction.

Alors que la tendance est à la « grande démission » et au « quiet quitting », d’autres phénomènes commencent à être observés, au sortir de la crise du Covid-19 : le retour de salariés « boomerang » dans leur entreprise d’origine, et les regrets d’autres démissionnaires quelques mois après avoir changé d’organisation.

Ainsi, comme nous le montre la dernière infographie d’UKG, qui résume une étude internationale réalisée début 2022 par l’éditeur de solutions RH de gestion des temps et activités, si l’on assiste en France, comme dans d’autres régions du monde, à une vague de démissions (1), 60 % des démissionnaires déclarent toutefois « qu’ils étaient mieux dans leur emploi précédent ».

Des démissionnaires qui partent souvent sur un coup de tête

Selon UKG, qui s’est intéressé à la façon dont les collaborateurs sur le départ étaient partis, les salariés français ont tendance à « prendre rapidement » la décision de démissionner : 53 % étaient « vaguement » en recherche d’emploi avant de quitter leur poste, et 59 % le « restent toujours après ».

Que recherchaient-ils ? Parfois un nouvel emploi dans le même secteur, souvent le même emploi dans une nouvelle entreprise. Ils sont notamment à la recherche d’opportunités d’évolution professionnelle, avec la possibilité de télétravailler et un meilleur équilibre des temps de vie. La plupart des démissionnaires interrogés par UKG pointent aussi du doigt le manque « d’entretiens réguliers », chez leur ancien employeur, portant sur leurs attentes et leur ressenti, ainsi qu’une écoute insuffisante de la part de leurs managers, et des programmes de formation inadaptés.

Les salariés français seraient-ils des « démissionnaires en série » ? Selon l’infographie d’UKG, 40 % de ceux qui ont quitté leur entreprise pour une autre fin 2021 envisagent aujourd’hui de changer à nouveau d’emploi, et 49 % ont même quitté « plusieurs » jobs pendant la pandémie, entre mars 2020 et janvier 2022. La plupart nourrissent désormais des regrets : 63 % pensent avoir démissionné « trop vite », et 65 % , des collaborateurs français « expriment une volonté de revenir si l’opportunité se présentait ».

Toutefois, si à l’échelle internationale, 20 % des démissionnaires ont réintégré le poste qu’ils avaient quitté pendant la crise du Covid-19, ils ne sont que 13 % en France à l’avoir fait.

Raisons du départ : Un « fossé » entre la perception des managers et des démissionnaires

L’étude d’UKG permet de délimiter plusieurs « particularités » chez les salariés boomerang :

  • ceux qui reviennent dans leur ancienne entreprise sont souvent des cadres, des managers ou des seniors ;
  • ils sont souvent de sexe masculin (deux fois plus d’hommes que de femmes) ;
  • ils étaient « indécis » avant leur départ, 30 % d’entre eux déclarant « avoir eu du mal à partir » ;
  • ils sont souvent partis pour des « raisons familiales et personnelles », avant l’envie de « changer de décor » ou celle de trouver davantage de flexibilité.
  • ils sont « trop pressés », 64 % ayant aujourd’hui « l’impression d’être partis trop vite ».

« Il existe un fossé entre la perception des managers et celle des collaborateurs ayant choisi de partir », observe Rémi Malenfant, directeur de l’expérience client et de l’innovation chez UKG. Dans l’esprit des chefs d’équipe, les motifs de démission de leurs collaborateurs sont, outre le salaire, des raisons liées à leur situation familiale, à leur charge de travail, à de faibles opportunités de carrière, et plus globalement, un « sentiment de frustration ». Mais de leur côté, les salariés indiquent surtout être partis, outre la rémunération, en raison d’une « absence de reconnaissance ou de sentiment d’appartenance ». Viennent ensuite des « mésententes » avec la hiérarchie, ou une culture d’entreprise « laissant à désirer ».

Écouter et faire le premier pas vers les salariés boomerang

Comment, à l’avenir, convaincre les salariés sur le départ de rester, et ceux qui sont partis de revenir ? UKG conseille aux managers de faire preuve d’un dialogue « ouvert et franc », d’être davantage à leur écoute, de les encourager à « faire preuve de transparence en termes de recherches d’emploi », de leur montrer qu’ils « agissent pour apporter des changements », et enfin, de « garder le contact » avec ceux qui sont partis.

L’étude indique que les démissionnaires sont nombreux à « aspirer à une seconde chance » : « aux managers de faire le premier pas. 62 % des interrogés pensent avoir de bonnes chances d’être réintégrés, mais seuls 26 % se sont rapprochés de leurs anciens employeurs. Si la plupart des managers (72 %) restent persuadés que les démissionnaires envisageront de revenir dans l’année suivant leur départ, un grand pas pour les réintégrer consiste simplement à chercher à reprendre contact », recommande l’éditeur.

Et côté DRH ? « Si les salariés boomerang sont moins nombreux en France qu’ailleurs en Europe, c’est sans doute parce qu’en France, on attache beaucoup d’importance à la loyauté, et qu’il y a beaucoup d’a priori sur ceux qui démissionnent, que les managers considèrent comme moins dignes de confiance une fois partis. Il s’agit d’un sujet à travailler d’urgence avec les managers, pour casser ce manque de confiance, en cette période de guerre des talents, où les anciens collaborateurs constituent une ressource précieuse », conclut Rémi Malefant.

(1) Selon les dernières statistiques de la Dares, fin 2021 et début 2022, le nombre de démissions a atteint un niveau historiquement haut, avec près de 520 000 démissions par trimestre, dont 470 000 concernant des CDI.

Source : UKG



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