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Revue du web #550 : micro-scheduling, workation et ghosting

le 11 juillet 2025
Revue du web #550 : micro-scheduling, workation et ghosting

Au programme de la Revue du web qui prend un léger accent anglais cette semaine : on commence avec une étude qui épingle les pratiques de recrutement quelque peu irritantes : entre ghosting, promesses survendues et réponses automatiques, l’expérience candidat tourne trop souvent à la déception. Côté organisation, le micro-scheduling promet monts et merveilles aux adeptes de la productivité… avant de les pousser légèrement à bout. À l’approche des vacances, certains optent pour la workation : une nouvelle façon de bosser entre deux baignades. Un bon bol d’air. On enchaîne avec un sujet aussi sensible qu’essentiel : faut-il parler de son salaire à ses collègues ? Transparence ou discrétion, le débat reste ouvert. Puis cap sur l’engagement au travail, qui ne disparaît pas mais évolue : confiance, utilité collective et quête de sens redessinent les contours du lien entre salariés et entreprises. Et pour finir, un chiffre qui alerte : 87% des femmes ménopausées ont déjà ressenti une gêne au travail liée à leurs symptômes. Il est temps d’en parler. Have a good reading !

[RECRUTEMENT] La recette d’une mauvaise expérience candidat

L’EM Normandie, en partenariat avec le collectif « SAV du recrutement », a mené une étude inédite, relayée cette semaine par HelloWork. Objectif : mettre des mots sur les frustrations des postulants tout au long du processus de recrutement. Résultat ? Une liste d’ingrédients qui donnent un sérieux goût amer à l’expérience candidat. On y trouve le ghosting, qui consiste à laisser les futures recrues sans réponse ni considération. La réponse automatique, perçue comme impersonnelle et vide de sens, est également citée par les répondants. A ce cocktail détonant s’ajoutent les postes survendus, qui créent un décalage entre la promesse et la réalité, et le manque de clarté sur les critères de sélection, qui alimente la défiance. À la lecture des 70 témoignages recueillis, une chose est sûre : ce gâteau-là ne passe plus. Je lis l’article

[MANAGEMENT] Chaque minute compte… jusqu’à l’overdose ?

Connaissez-vous le micro-scheduling, cette méthode venue des pays anglo-saxons ? Elle consiste à planifier sa journée à la minute près. Une réunion de 12h à 12h28, un mail à traiter entre 15h03 et 15h17… Sur le papier, c’est tentant : tout est cadré, rien n’est laissé au hasard. Dans Courrier Cadres, deux expertes en gestion du temps, Diane Ballonad Rolland et Laurence Einfalt, décortiquent cette tendance qui promet de soulager la charge mentale mais pourrait bien se retourner contre ses pratiquants. À vouloir tout anticiper, on finit par ne plus laisser aucune place aux imprévus, pourtant inévitables dans le quotidien professionnel. Résultat : frustration, pression inutile et une intensification du travail qui frôle parfois l’épuisement. Moralité : mieux vaut une organisation souple qu’un planning à la seconde près. Je lis l’article

[QVCT] Workation : quand les vacances s’invitent dans les visioconférences

Travailler les pieds dans le sable et le regard perdu entre deux palmiers ? C’est l’idée derrière le concept de “workation”, contraction de work et vacation, qui séduit de plus en plus de Français et notamment les 18-34 ans, selon une étude Ipsos présentée sur le site de France Info. Télétravailleurs, freelances ou digital nomads s’organisent pour allier dossiers urgents et apéros en terrasse, en jonglant tant bien que mal entre réunions, gestion des enfants et déconnexions (plus ou moins volontaires). Bien sûr, il y a parfois quelques accros : appel client interrompu par une vendeuse de poisson frais ou perturbé par le fond sonore d’un camping un peu trop animé. Cependant, pour ceux qui s’y prêtent, ce mode de travail permet aussi de rester efficace, tout en s’offrant un bon bol d’air. Une façon comme une autre de prolonger l’été sans poser de RTT. Je lis l’article

[RÉMUNÉRATIONS ET AVANTAGES SOCIAUX] « Combien tu gagnes ? »

En entreprise, les discussions sur le salaire ressemblent souvent à un numéro d’équilibriste : on évoque des fourchettes, on glisse des “à peu près”, on élude d’un trait d’humour ce qu’on ne veut pas vraiment dire. Cet article publié sur le site de 20 Minutes nous interpelle : faut-il vraiment continuer à jouer à cache-cache avec nos fiches de paie ? Parler de rémunération n’a rien d’anodin. Ce n’est pas tant le montant qui dérange que les réactions qu’il déclenche : comparaisons, tensions, sentiment d’injustice. Alors que les écarts salariaux se creusent souvent à coups de négociation ou de concours de circonstances, la transparence, aussi louable soit-elle, peut mettre à mal l’équilibre collectif si elle n’est pas accompagnée d’une vraie réflexion sur l’équité. Non, un salaire n’est pas un simple chiffre : c’est aussi une reconnaissance, une place dans l’équipe, un poids symbolique. Avant d’entamer la conversation, mieux vaut savoir pourquoi on veut l’avoir et ce qu’on est prêt à en faire. Je lis l’article

[EXPÉRIENCE COLLABORATEUR] Les nouvelles frontières de l’engagement au travail

L’engagement au travail évolue, à mesure que les salariés cherchent à rééquilibrer la place qu’il occupe dans leur vie. Oui, l’attachement à l’employeur s’effrite. Non, l’engagement n’a pas disparu pour autant. Il se redessine autour de trois dynamiques : d’abord, la (re)construction d’une relation de confiance, fragilisée par une culture verticale et rigide du contrôle. Ensuite, la quête de sens collectif, à travers le concept d’entreprise élargie : les collaborateurs attendent de leur organisation qu’elle agisse sur des enjeux sociaux ou environnementaux, et souhaitent pouvoir y contribuer. Enfin, un besoin de respiration, hérité de la période Covid et de ses confinements prolongés, pousse à remettre le temps long au cœur des priorités, loin de l’urgence permanente. La rédaction de Parlons RH vous recommande la lecture de cet article de Viuz, qui décrypte avec justesse les nouveaux ressorts de l’engagement au travail et les attentes émergentes des collaborateurs. Je lis l’article

📊 Le chiffre de la semaine : 87%

C’est la part des femmes ménopausées déclarant avoir ressenti au moins une gêne au travail liée aux symptômes de la ménopause, selon une étude exclusive menée par OpinionWay pour Astellas. Bouffées de chaleur, troubles du sommeil, fatigue, sautes d’humeur… autant d’effets invisibles et pourtant bien présents dans le quotidien professionnel. Le plus alarmant ? Une femme sur quatre préfère taire ces symptômes, de peur d’être discriminée. Par ailleurs, même si deux tiers des femmes jugent légitime d’en parler, plus de la moitié n’en parlent à personne dans leur entreprise. À cela s’ajoutent remarques déplacées, moqueries ou blagues sexistes, subies par 52% d’entre elles. Si le tabou persiste, c’est surtout parce que le sujet est encore aujourd’hui, en 2025, minimisé, voire tourné en dérision. Il est plus que temps que les entreprises s’en saisissent.

💻 Le post LinkedIn de la semaine : génération « sandwich », génération oubliée ?

Élodie Gentina met en lumière ces 40-55 ans, majoritairement des femmes, pris en étau entre enfants à charge, parents vieillissants et vie professionnelle à plein régime. Une charge invisible, mais bien réelle, qui pèse lourd sur leur équilibre et leur carrière. Épuisement émotionnel, arbitrages permanents, usure de compassion : les salariées « pivots » paient le prix fort de cette double – voire triple – vie. Face à cette génération « sandwich », souvent passée sous les radars, une question s’impose : quel rôle l’entreprise est-elle prête à jouer ?

Illustration : Shutterstock / Volodymyr TVERDOKHLIB



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