Revue du web #547, édition spéciale santé mentale : et vous, ça va la tête ? 

À l’occasion de la Semaine de la QVCT et pour conclure notre dossier spécial « Ça va la tête ? La question qu’on ne pose jamais… à tort », notre Revue du Web hebdomadaire est consacrée à la santé mentale. Rien de redondant toutefois, car elle explore ce sujet on ne peut plus crucial sous toutes ses facettes : au travail, dans les établissements scolaires, dans nos usages numériques et même dans nos échanges avec l’intelligence artificielle. Vous apprendrez les gestes de premiers secours en santé mentale, comment la préserver en tant que professionnels des RH ou encore qui des salariés ou des dirigeants sont les plus stressés au travail. Vous serez invités à vous questionner sur la place que l’IA conversationnelle prend dans notre quotidien, mais aussi sur les solutions pour lutter contre la violence chez les adolescents. Au programme également, un chiffre clé qui interroge sur les effets délétères des réseaux sociaux sur notre santé mentale. Et pour conclure en douceur, en hommage à nos valeureux futurs bacheliers, une touche de philosophie… qui rendrait presque « sexy » la santé mentale. 

[SANTÉ MENTALE] Les gestes de premiers secours en santé mentale, selon un secouriste

Qui a dit que les gestes de premiers secours étaient exclusivement réservés aux accidents corporels et autres troubles physiques ? Dans un récent article de Ouest France, un secouriste officiant au sein de l’association Premiers secours en santé mentale (PSSM) partage les bons réflexes à adopter face à un malaise plus insidieux, plus discret et pourtant tout aussi dangereux : la détresse psychologique. Repérer les signaux d’alerte, initier le dialogue, écouter activement, réconforter, orienter vers les bonnes ressources… Un protocole clair, pensé pour le terrain, qui devrait faire partie du kit de base de tout professionnel RH. Un contenu à consommer sans modération. Je lis l’article

[PROFESSIONNELS DES RH] 5 conseils pour préserver votre santé mentale

Écouter tout le monde, absorber les angoisses, répondre présent… et craquer en silence ? Non merci. Dans cet article publié par HelloWork, la psychologue du travail Sophie Cot-Rascol livre 5 conseils concrets pour préserver sa santé mentale quand on est professionnels des RH. Parmi eux : choisir le bon moment pour écouter, poser ses limites, s’appuyer sur un réseau de relais, échanger entre pairs, consulter quand il le faut… La rédaction de Parlons RH vous conseille vivement la lecture de cet article, parce qu’il véhicule un message précieux : on ne peut pas prendre soin des autres sans prendre soin de soi. Et en tant que professionnel RH, vous êtes aussi les garants du bien-être collectif. Préserver votre équilibre mental revient, finalement, à faire œuvre de prévention pour toute l’organisation. Je lis l’article

[CHARGE MENTALE] Les dirigeants d’entreprise sont-ils plus stressés que la moyenne ? 

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la réponse est non. Si être patron, ça use, les dirigeants de PME ne sont pas les plus à plaindre côté santé mentale. C’est ce que révèle une étude de l’EM Lyon, relayée dans un article du média Les Echos. Près de 6 % des dirigeants encourent un fort risque de burn-out, contre 10 % dans la population générale. Mais chez ceux qui sont « dans le rouge », le sentiment d’isolement est massif : plus de 40 % disent ne pas savoir vers qui se tourner. Surprise : leur façon de manager a un impact sur leur santé mentale. Un mode de management très structuré (rôles clairs, objectifs cadrés) serait plutôt bénéfique pour l’équilibre des dirigeants. Comme quoi, les process ne tuent pas toujours l’humain. Parfois, ils le protègent.  Je lis l’article

[INTELLIGENCE ARTIFICIELLE] Qui a besoin d’un psy quand on peut causer à ChatGPT à 1h du mat’ ? 

La semaine dernière, on vous apprenait que certaines personnes entretenaient des relations amoureuses avec ChatGPT, au point d’inquiéter OpenAI. Cette semaine, une enquête de franceinfo.fr met en lumière des témoignages de plusieurs utilisateurs qui se servent de l’IA comme d’un exutoire émotionnel. Stress au boulot, doutes existentiels, conflits relationnels : pour certains, l’intelligence artificielle se transforme en véritable psychologue. Mais ce nouveau « compagnon numérique » a ses limites, et ce n’est pas Freud qui dira le contraire : pas d’esprit critique, des réponses parfois flatteuses à outrance… et zéro cadre thérapeutique. L’illusion de l’écoute peut réconforter, mais aussi biaiser la perception de soi, voire créer une dépendance. Pour la fonction RH, ce sujet soulève une vraie question : et si vos collaborateurs confiaient leur détresse à une IA plutôt qu’à leur entourage, à un professionnel ou à vous-même ? En tout cas, après l’IA-crush et l’IA-psy, la rédaction de Parlons RH se demande bien ce que la relation humain-machine nous réserve d’autre la semaine prochaine ! Je lis l’article

[SOCIÉTÉ] Renforcer la sécurité ou prendre soin de leur santé mentale : quelles solutions contre la montée de la violence chez les jeunes

Montée des violences, agressions, isolement… Le mal-être chez les jeunes est de plus en plus criant. En témoigne le drame glaçant survenu  le 10 juin dernier lorsqu’une surveillante est tuée à la sortie d’un collège de Nogent par un élève de 14 ans. Une tragédie qui ravive les débats sur les réponses à apporter à la violence à l’école. Dans un podcast de Radio France, sociologue, syndicaliste et député se questionnent : faut-il renforcer la sécurité à l’école, ou s’attaquer enfin aux causes profondes ? Un sujet fort, qui fait écho à la série phénomène Adolescence et à l’édito engagé de Manuelle Bermann, rédactrice en chef de Parlons RH, qui invite à regarder la série sous un œil RH. Parce que si le sujet peut sembler éloigner de l’actualité RH, il n’en est rien. Les adolescents d’aujourd’hui sont les salariés de demain. J’écoute le podcast

📊Le chiffre de la semaine : 74 %

C’est le pourcentage de Français touchés par un trouble psychique estimant que les réseaux sociaux apportent plus de problèmes que de solution en matière de santé mentale, selon une enquête de Odoxa pour Doctolib, à l’occasion du Festival Pop & Psy. Un chiffre sans appel, qui vient rappeler l’ambivalence des plateformes sociales : à la fois espace d’expression, de partage et de soutien, mais aussi de comparaison permanente, de surcharge émotionnelle, voire de désinformation. Dans un contexte où la santé mentale devient un enjeu de société majeur, ce chiffre nous interpelle : comment faire en sorte que nos outils numériques soient davantage au service du soin, de l’écoute et de l’inclusion, plutôt que sources d’anxiété ou de détresse ?

💻Le post LinkedIn de la semaine : Philosophy is sexy… pour la santé mentale aussi !

Lundi dernier, des milliers de lycéens planchaient sur l’épreuve de philo du bac. Quelques jours plus tôt, la philosophe Marie Robert, fondatrice de Philosophy is sexy, partageait un post d’une justesse absolue. Un concentré de phrases simples, puissantes, humaines. De celles que l’on devrait entendre plus souvent.

« Je suis là pour toi quand tu veux. »

« Prends ton temps. »

« Si tu tombes, je te rattrape. »

Dans un monde du travail encore trop avare de ces marques de solidarité et parce que la santé mentale de tous doit être préservée dans chaque sphère de nos vies respectives, ces mots font du bien… et devraient circuler plus souvent. Dans nos équipes, dans les bureaux, dans notre quotidien. En cette semaine de la QVCT, ce post résonne fort. Parce que, comme l’écrit Marie Robert : « C’est l’amour qui fait sens. »