Recrutement 2025 : intentions en baisse, difficultés persistantes

Marche arrière. Après une année 2024 sous tension, 2025 ouvre un nouveau chapitre pour le marché de l’emploi. Les intentions d’embauche repartent à la baisse, inversant la dynamique des dernières années. Un signal fort, qui redessine les contours du recrutement en France. Moins de recrutement rime-t-il avec moins de difficulté ? Les petites structures sont-elles plus touchées que les grandes ? Quels secteurs prévoient de recruter le plus ? Réponses avec cette infographie réalisée par France Travail.
Un recrutement sur deux s’annonce compliqué en 2025
L’année 2025 démarre avec une tension toujours palpable sur le marché du travail : les intentions d’embauche reculent, mais les difficultés de recrutement, elles, persistent. Les entreprises prévoient 2,4 millions de projets de recrutement, une baisse importante de 12,5% par rapport à 2024. Ce repli peut s’expliquer par un climat économique incertain, un environnement géopolitique toujours instable, et donc des arbitrages budgétaires plus serrés. Mais attention à ne pas crier trop vite au désengagement : moins de projets, certes, mais toujours autant de tensions sur le terrain.
La preuve : un projet d’embauche sur deux est toujours jugé difficile par les employeurs. 50,1% exactement. En clair, recruter reste un vrai parcours du combattant, même avec un volume d’embauches en baisse. On notera tout de même une légère amélioration par rapport à l’an dernier : la part des recrutements jugés difficiles recule de 7,3 points. Un signal encourageant, mais qui ne suffit pas à effacer les tensions structurelles. Dans bien des secteurs, le recrutement reste un jeu d’équilibriste, où il faut composer avec des viviers clairsemés, des exigences de plus en plus marquées de la part des candidats et des processus parfois encore trop rigides pour séduire les talents.
Les intentions d’embauche en recul : une baisse portée par les petites structures
Moins d’entreprises prévoient d’embaucher en 2025. La part des établissements engagés dans des projets de recrutement passe de 28,2% à 24,1% en un an. Soit une chute de 4,1 points qui pèse lourd dans la balance et explique en grande partie la baisse globale de 12,5% des intentions d’embauche cette année.
Mais cette baisse ne touche pas tout le monde de la même manière. Ce sont surtout les petites structures qui lèvent le pied. Les entreprises de moins de 10 salariés affichent une chute de 16,3% de leurs projets de recrutement, suivies de près par celles de 10 à 49 salariés (-15%). Chez les établissements intermédiaires (50 à 199 salariés), la tendance est un peu moins marquée (-10,3%), et seules les grandes entreprises (200 salariés et plus) sortent la tête de l’eau, avec une timide hausse de 1,4%.
Derrière ces chiffres se cache une réalité bien connue : en période de doute ou d’instabilité, ce sont les TPE et PME qui subissent le plus les soubresauts du marché. Moins de marges de manœuvre, plus de prudence, et souvent une dépendance plus forte à la conjoncture immédiate. À l’inverse, les grandes structures semblent mieux armées pour maintenir ou relancer leurs plans d’embauche, sans doute grâce à une vision plus stratégique et des ressources plus solides.
Le secteur des services concentre l’essentiel des projets d’embauche
Une domination nette. En 2025, plus de 6 projets de recrutement sur 10 concernent le secteur des services.
Avec 41,2% des projets, les services aux particuliers conservent leur statut de moteur de l’emploi, malgré une baisse de 8,4% par rapport à 2024. Ces métiers du soin, de l’accompagnement, de la proximité continuent de répondre à la demande… mais peinent, eux aussi, à recruter. Même tendance du côté des services aux entreprises (11,6% des projets), qui enregistrent un repli significatif de 15,2%.
Et ailleurs ? L’industrie chute de 16,5%, le commerce de 13%, l’agriculture de 10,5% et c’est la construction encaisse la plus forte baisse avec -22%. Ce secteur historiquement créateur d’emplois voit ses projets d’embauche s’effriter nettement. Résultat : seuls trois secteurs (services aux particuliers, aux entreprises et commerce) concentrent près des deux tiers des projets, avec une dynamique globale orientée à la baisse.
Ce glissement vers les services traduit une évolution de fond, où la valeur ajoutée, les emplois et les enjeux RH se déplacent peu à peu vers l’humain, l’interaction et la relation client. Mais attention : concentration ne veut pas dire simplification. Même dans les services, la tension reste vive, les profils recherchés rares, et les exigences de plus en plus pointues.
En résumé, 2025 s’annonce comme une année de recrutements plus sélectifs, plus tendus, mais pas moins stratégiques. Moins de volumes, plus de complexité : les entreprises vont devoir redoubler d’agilité pour attirer les bons profils… dans un marché qui continue de se transformer.

Source : France Travail