Premier emploi RH : entre contradictions et désillusions !
HRcareers, une plateforme exclusivement dédiée à l’emploi et à la formation en ressources humaines et droit social, a réalisé une étude sur le premier emploi dans les ressources humaines. 300 professionnels ont partagé leurs expériences : visiblement, entre contradictions et désillusions, l’arrivée sur le marché du travail ne se ferait pas sans difficultés.
Sommaire
Un niveau d’expérience de 2-3 ans requis dès le premier emploi !
À peine sortie de la formation, les jeunes diplômés font face à une première difficulté : pour décrocher leur premier emploi, ils doivent avoir une expérience de 2-3 ans comme bagage professionnel alors qu’ils viennent tout juste de sortir de formation !
Ce critère de sélection qui leur est imposé ne concerne que les postes qu’ils jugent « intéressants » : les jeunes RH s’obligent donc à accepter un poste en deçà de leurs ambitions de départ.
« Je considère qu’il y a peu de postes RH ouverts aux jeunes diplômés. Beaucoup d’offres d’emploi sont adressées à des publics expérimentés (minimum 3 ans d’expérience mais bien souvent 5 ans quand il s’agit de postes à responsabilités, type RRH). Je me suis aperçu que quelques entreprises, suite aux quotas de salariés en alternance et aux risques de pénalités financières, réservent certains postes pour des salariés en alternance, ne permettant pas de postuler à un CDI ».
Ce qui est également montré du doigt, ce sont les formations qui ne seraient pas en phase avec le marché de l’emploi selon le panel interrogé :
« Une formation en master peu adaptée aux besoins du marché (master très orienté stratégie RH) alors que les besoins sont plus opérationnels (paie par exemple). Beaucoup de candidats, donc énormément de concurrence. Manque d’expérience malgré stages et alternance ».
À noter toutefois que 29% des jeunes diplômés ont trouvé leur premier emploi avant même d’être diplômé ! Il s’agit majoritairement d’étudiants qui ont été reconduits dans les entreprises où ils ont effectués leur stage/alternance. Pour les autres, le temps d’attente se situe entre 1 à 3 mois en moyenne.
CDD : un contrat de travail en voie de surpasser le CDI ?
Si 42% des postes RH se font avec un CDI, l’étude souligne que le CDD prend une place de plus en plus importante puisqu’il représenterait 40% des contrats signés pour le premier emploi des jeunes diplômés RH ! Un CDD qui peut être renouvelé et servir de longue période d’essai au lieu des 6-8 mois prévu dans le cadre d’un CDI. Aziz BOUSTIL, dirigeant d’HR Careers, précise également qu’en 2013 « les embauches sous contrat à durée déterminée (CDD) ont représenté 83,6% du total des recrutements en France. Et la durée moyenne des contrats était de 10 jours ».
Loin derrière le CDI et le CDD, on retrouve l’intérim et le volontariat international en entreprise (VIE), qui représentent respectivement chacun 9% et 2% des contrats signés.
Des disparités selon les spécialités RH
Si la fonction RH couvre un large secteur d’activités, certaines spécialités sont plus facilement accessibles pour les jeunes diplômés RH que d’autres. On retrouve dans le top 3 : le recrutement (28%), l’administration du personnel (18%) et la formation (15%).
Rémunération : un écart de 20-25% entre la promesse faite à l’école et la réalité du marché du travail
Une fois le premier emploi trouvé, le dernier élément de surprise pour les jeunes diplômés RH, c’est le niveau de rémunération.
« Les rémunérations qui nous avaient été communiquées lors de mon master étaient loin de celle que j’ai touché pour mon 1er emploi. Dommage que ces formations se sentent obligées de mettre en avant de telles rémunérations pour attirer des étudiants ».
Selon l’étude, la rémunération annuelle brute moyenne se situe à 25,4 K €. Si on rentre dans les détails, un diplômé touchera environ 26.1K€ brut/an s’il a un niveau bac+4/5 et 23.9K€ pour un niveau bac+2/3. Le panel interrogé note une vraie différence de 20 à 25% entre ce que leur a dit à l’école et ce que le marché du travail leur propose ! Dans une interview donnée à RH Advisor, Aziz BOUSTIL précise que les salaires connaissent une tendance à la baisse et que 9 % des jeunes professionnels RH sont recrutés au Smic !
Néanmoins, cet écart est pris avec relativité :
« Il ne faut pas hésiter à démarrer sur un poste qui parait moins intéressant, en terme de missions et/ou de rémunération. Une fois en poste, miser davantage sur son réseau pour évoluer que sur le poste en lui-même. Un collaborateur, employeur, client, partenaire,… aura un poids beaucoup plus efficace que la fiche de poste ou le CV »
Retrouvez l’étude complète d’HR Careers « 1er emploi dans la fonction ressources humaines et droit social » avec un édito de Frédéric MISCHLER, HR Innovations & Transformations Business Partner et lauréat de la Souris d’Or 2014 (ANDRH).
Crédit photo : © detailblick – Fotolia.com
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