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Porter une nouvelle vision de la santé au travail

le 04 décembre 2024
Porter une nouvelle vision de la santé au travail

La santé au travail ne peut plus être reléguée au second plan. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la souffrance au travail se dégrade depuis des années, nourrissant un absentéisme galopant. Plus de 2,5 millions de jours d’arrêt sont déclarés chaque année en France, soit une hausse de 23 % entre 2019 et 2023. Les chiffres pour 2024 s’annoncent encore plus alarmants. Les causes ? Problèmes de santé mentale, maladies cardiovasculaires, addictions, surpoids, cancers… Personne n’est épargné.

C’est un sujet individuel, organisationnel et sociétal. 100 % des Français sont concernés, tout comme 100 % de la population active. Les jeunes, les seniors et les femmes sont les plus durement touchés. Et ce fléau ne connaît ni secteur, ni taille d’entreprise. Même si, bien évidemment, il y a des secteurs plus touchés que d’autres. Mais aucun n’est épargné. Ces sujets ont également des enjeux financiers et économiques, avec un coût de l’absentéisme et de la santé au travail trop important et trop souvent mal apprécié.

Alors, pourquoi si peu de mobilisation ?

Comprendre la santé autrement

Nous devons sortir de cette vision dépassée selon laquelle « être en bonne santé » signifie simplement « ne pas être malade ». C’est une idée simpliste qui freine toute démarche proactive.

Il est également urgent de redéfinir les risques professionnels. Si certains secteurs sont confrontés à des dangers physiques évidents, les risques invisibles – mais tout aussi dévastateurs – touchent une majorité de travailleurs : stress chronique, épuisement professionnel, sédentarité, inactivité physique, mauvaise alimentation et troubles du sommeil. Ces nouveaux risques exigent une réponse forte des entreprises.

L’article L.4121-1 du Code du travail est pourtant clair : « L’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent :

1° Des actions de prévention des risques professionnels ;
2° Des actions d’information et de formation ;
3° La mise en place d’une organisation et de moyens nécessaires. »

Mon constat est clair : il y a des entreprises qui ne font absolument rien dans ce sens.

La science : l’alliée du changement

Les preuves scientifiques abondent : adopter un seul comportement de vie sain peut réduire de 15 % le risque de développer des maladies graves. Des programmes de gestion du stress réduisent significativement l’anxiété et la dépression. Quant aux thérapies cognitivo-comportementales, elles sont reconnues pour prévenir des troubles mentaux courants, améliorer le sommeil et modifier durablement les habitudes alimentaires.

Les entreprises ont donc une responsabilité : transformer ces données en actions concrètes et agir ainsi sincèrement pour une prévention qui sauve des vies.

Les RH : les moteurs du changement

En tant qu’ancienne DRH, je vois l’entreprise comme un levier incontournable. Les RH ont un rôle clé, mais manquent cruellement de soutien et de moyens. Les budgets dédiés à la santé des collaborateurs restent souvent dérisoires. Ils sont bien en deçà de ceux consacrés à la formation, au coaching ou au team building.

Pourtant, la santé est un pilier fondamental, autant que le développement des compétences. Une collaboration entre RH et dirigeants, fondée sur une compréhension partagée des enjeux, est essentielle pour placer la santé au cœur des stratégies d’entreprise.

Une nouvelle vision de la santé

Mon message est clair : il faut cesser de dissocier la santé. Les piliers de notre santé sont indissociables : stress, sommeil, alimentation, activité physique, relations sociales façonnent directement notre santé globale, mentale et physique.

Malheureusement, ils sont rarement pris en compte dans leur globalité, contribuant ainsi à l’explosion des maladies mentales et physiques.

En réalité, une véritable stratégie de santé globale doit intégrer ces piliers au quotidien des collaborateurs. Il ne suffit plus d’organiser quelques ateliers ponctuels. Ou de mettre à disposition un panier de fruits ou une salle de repos… il s’agit de parler santé ! Et d’accompagner un changement durable, basé sur la science et guidé par un triptyque incontournable : informer, former et accompagner.

Vers une santé globale en entreprise

Le concept de santé globale, tel que défini par l’OMS, devrait être la pierre angulaire des politiques de santé en entreprise : « un état de complet bien-être mental, physique et social, et pas uniquement l’absence de maladie ou d’infirmité ».

Chez Kanda Health, nous aidons les entreprises à adopter cette vision. Nous avons développé le seul modèle qui intègre la santé comme un tout indissociable (santé mentale ET santé physique).

Nous allions humain, science et technologie pour aider les gens à vivre mieux et plus longtemps.

Je crois profondément au besoin de démocratiser l’accès à la santé, y compris dans la prévention. Notre application digitale est proposée à 100 % des collaborateurs. Toute personne peut être accompagnée de façon ultra-personnalisée, en fonction des moments de vie qu’elle traverse.

Puis, je crois aussi à la nécessité de démocratiser via des campagnes de sensibilisation (digitales et/ou physiques) et des ateliers pratiques comme ceux que nous organisons, qui sont des catalyseurs pour la prise de conscience.

Évidemment, construire une stratégie de santé globale n’est pas intuitif. C’est pour ça que Kanda Health accompagne de A à Z dans l’identification des besoins spécifiques, avant de mettre en place des actions concrètes qui s’intègrent parfaitement dans la DUERP, les plans QVCT et les démarches RSE. Car améliorer la santé des collaborateurs, c’est aussi renforcer la responsabilité sociale de l’entreprise.

Prendre soin de soi ne devrait pas être un luxe, mais une responsabilité partagée. La santé au travail est un droit, un levier de performance et un pilier indispensable pour l’avenir des entreprises, à la fois sur leurs enjeux économiques et leurs enjeux managériaux. En tout cas, je vais continuer avec mon entreprise, Kanda Health, à construire un futur où la santé fait partie intégrante de la vie professionnelle.

Crédit photo : Shutterstock / JLco Julia Amaral

Crédit photo : Amélie Marzouk



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