“Le Festival RH : deux jours pour souffler, se reconnecter et retrouver du plaisir à faire son métier”

Le Festival RH revient pour une deuxième édition. Deux jours au vert pour se retrouver entre pairs et prendre du recul sur une fonction en pleine mutation. Pas de stand, pas de badge : ici, on mise sur les échanges et une ambiance détendue. Pourquoi avoir choisi de parler du Present of Work, plutôt que de courir après le Future of Work ? Quelles sont les nouveautés cette année, côté formats, contenus et intervenants ? D’où vient cette volonté de créer un rendez-vous à part ? Entretien avec Maud Grenier, ex-DRH aujourd’hui entrepreneuse et formatrice, également co-fondatrice de “Le Temple RH”, qui organise la deuxième édition du Festival RH en France, en partenariat avec Parlons RH.

L’année dernière, vous aviez cité le temps comme l’enjeu RH majeur de demain. Est-ce toujours le cas ou un autre défi a pris le dessus ?

Un an plus tard, je maintiens que c’est toujours un sujet clé : il faut du temps pour se former à l’IA, du temps pour structurer sa “machine RH”, du temps pour piloter les projets… Bref, le temps, je dirais même le manque de temps, continue de peser sur la fonction.

En revanche, si je devais pointer un autre enjeu devenu particulièrement pressant cette année, ce serait la santé mentale et physique des professionnels des RH eux-mêmes. C’est une fonction sous tension : pas assez de temps, pas assez de formation, pas assez de budget et, forcément, pas toujours les moyens de se sentir bien dans son propre rôle. On parle souvent de “prendre soin” des collaborateurs, mais qui prend soin de celles et ceux qui tiennent la corde au quotidien ?

C’est aussi pour cela que le Festival RH existe : pour leur offrir un moment à eux. Deux jours pour souffler, se reconnecter, découvrir de nouvelles pratiques, faire des rencontres inspirantes. Deux jours pour, tout simplement, reprendre un peu de souffle.

La première édition du Festival RH a marqué les esprits. Qu’est-ce qui vous a le plus touchée ou surprise dans les retours des participants ?

Deux choses m’ont profondément marquée dans les retours des participants. La première, de manière très concrète : le succès des ateliers. C’est ce qui a le plus séduit. Plus encore que les tables rondes, ce sont les formats participatifs, en petits groupes, qui ont remporté tous les suffrages. Les gens avaient envie de passer à l’action, de tester, de co-construire, de se connecter autrement. Cette année, on a donc choisi de renforcer cette dimension : plus d’ateliers, moins de formats tables rondes, pour répondre à cette soif de concret et de proximité.

Et puis il y a un retour plus inattendu, plus… sensible. Beaucoup ont parlé d’amour. Pas l’amour romantique, mais quelque chose de profondément humain : de la bienveillance, de la chaleur, du respect, des échanges vrais. Les participants étaient tout simplement heureux d’être là. Pour moi, c’est la plus belle récompense. J’étais évidemment stressée avant l’événement et ce qui s’est exprimé sur le terrain, c’était exactement la vision que je portais. Alors oui, c’est un succès. Et une victoire du cœur.

Qu’est-ce qui change cette année ? Nouveaux formats, nouvelles thématiques, nouvelle ambiance ?

L’an dernier, le Festival RH avait lieu dans une ferme. Une ambiance roots, authentique et pleine de charme mais pas sans contraintes logistiques. Pour cette deuxième édition, place à un nouvel écrin : le Château Barthélémy, en Île-de-France. Un lieu au cœur de la nature, avec un lac, une forêt, des espaces variés, à la fois ouverts, couverts et aménagés, qui nous permettent de proposer une expérience plus confortable, tout en gardant cet esprit décontracté.

Du côté des contenus, plusieurs nouveautés viennent enrichir la programmation. La tente dédiée à la santé mentale et physique, qui avait déjà attiré plus d’une centaine de participants l’an dernier, revient en version XXL. Toujours en partenariat avec Kenda Health, elle proposera de l’équi-coaching, du yoga, de la danse, des conseils en alimentation : une approche globale du bien-être, qui part d’une conviction simple : le corps et l’esprit sont indissociables.

Autre nouveauté de taille : une tente dédiée au recrutement et à la marque employeur. Elle accueillera des figures bien connues du secteur comme Pierre-André Fortin, Guillaume Alexandre ou encore Léo Bernard, ainsi que nos partenaires We Feel Good, Ideuzo, Jarvi.

Côté formats, là aussi, il y a du changement. Exit les tables rondes classiques. Cette année, place à des interviews longues de DRH, pour aller plus en profondeur sur un sujet, avec une parole vraiment incarnée. Parmi les intervenants attendus : Vincent Cano (DRH d’Alma) sur la gestion RH comme un produit, Valérie Bernard (DRH de Deezer) autour de ses échecs et réussites, Jérôme Friteau (DRH de la CNAV), Geoffrey Fournier (DRH de Snow Group) ainsi que plusieurs responsables diversité et inclusion, notamment le vendredi. L’idée : laisser à chacun le temps d’explorer un thème, d’entrer dans le détail, de créer un vrai lien avec le public.

Et bien sûr, les ateliers seront plus que jamais à l’honneur : pas moins de huit par matinée et après-midi, soit une trentaine sur les deux jours. C’est une vraie montée en puissance et une réponse concrète à l’envie des participants de passer à l’action.

Ajoutez à cela quelques moments forts comme le spectacle de Com’ en Couleurs, la présence de Catherine Testa, d’Édouard Pick (CEO de Clinitex), des animations festives avec les Recruiteurs In Da House, un “Questions pour un champion” en live et vous obtenez deux jours pensés pour faire bouger les lignes tout en s’amusant. Du fond, de la forme, du fun, et beaucoup d’humanité.

Le « Present of Work » reste la thématique du festival. Pourquoi ce choix, à contre-courant du discours dominant sur le « Future of Work » ?

Le Future of Work, c’est vrai, est sur toutes les lèvres. Moi, je me pose une question : dans un monde aussi instable que le nôtre, peut-on vraiment anticiper quoi que ce soit avec certitude ? Qui aurait pu prévoir, en l’espace de quelques années, une pandémie mondiale, une guerre en Europe ou encore l’explosion de l’IA générative ? Je pense que le monde est imprévisible et, de fait, le travail l’est tout autant.

C’est précisément pour cela que nous avons choisi de parler de Present of Work. Dans la fonction RH, il est essentiel de se concentrer sur notre quotidien. Les vrais sujets. Ceux auxquels les RH sont confrontés ici et maintenant et pour lesquels ils ont besoin de solutions concrètes, activables rapidement.

Le Festival RH a été pensé dans cet esprit : proposer des outils, des méthodes, des idées directement utiles. La programmation reflète cette vision. La matinée du jeudi est consacrée au pilotage de la RH comme un produit. S’approprier les méthodes agiles, adopter une logique de roadmap, structurer ses rituels d’équipe, s’inspirer des pratiques issues de la tech ou du product management. Autre moment fort de cette première matinée, les compétences clés à développer : pilotage budgétaire, droit social, communication, posture de business partner, management Montessori, marque employeur, alliance avec les managers… Autant de briques concrètes pour renforcer la boîte à outils RH.

L’après-midi, place à la gestion du chaos. Oui, le chaos est souvent le quotidien des professionnels des RH. Gestion des conflits, confiance en soi, charge mentale, feedback difficile, survie en terrain toxique, syndrome du “secrétariat des managers”… là encore, on aborde les sujets sans filtre, avec des solutions applicables.

Et le vendredi, nous mettrons l’accent sur deux thématiques majeures : la diversité & inclusion, parce que les reculs constatés aux États-Unis commencent à gagner du terrain en Europe, et bien sûr l’impact de l’IA sur les pratiques RH.

Cinq grands axes, un seul objectif : armer la fonction RH pour faire face, aujourd’hui, à la réalité du terrain.

En quoi Le Festival RH, selon vous, incarne ce que devrait être la « nouvelle norme » des événements RH ?

Je pense qu’il faut de tout pour tout le monde. Des événements comme HR Tech, plus axés sur les outils, ont toute leur place dans l’écosystème. Et c’est tant mieux. Mais en tant que DRH, j’ai longtemps ressenti un manque : celui d’un lieu où l’on puisse simplement être soi, rencontrer ses pairs et échanger dans un cadre plus libre et plus humain. Un événement où on peut à la fois apprendre, respirer et se sentir compris. C’est de cette frustration qu’est né le Festival RH.

Ce que ce format incarne, à mes yeux, c’est une nouvelle manière d’aborder les événements RH. Moins de badges, plus de regards. Il n’y a pas de stand, pas de carte de visite à distribuer, pas d’équipe Sales sur place. Nos partenaires, eux, s’impliquent autrement : en animant des ateliers, des conférences, des échanges. Ils créent du lien, plutôt que de faire du chiffre. Les participants le sentent : ici, l’attention est recentrée sur l’individu, pas sur la transaction.

Ce positionnement correspond aussi à une nouvelle réalité : celle d’une fonction RH en pleine transformation culturelle. On voit émerger une nouvelle génération de professionnels, plus connectés, plus créatifs, plus à l’aise avec les codes du digital. Le monde B2B n’est plus imperméable à celui de l’influence sur les réseaux sociaux : il s’ouvre à de nouvelles formes de collaboration.

Est-ce que ce modèle deviendra la norme ? Peut-être. Peut-être pas. De toute manière, ce n’est pas le but. Ce qui compte, c’est que chacun trouve l’espace qui lui ressemble. Et que la fonction RH, dans toute sa diversité, ait enfin des formats d’événements à son image.

Pour terminer : si vous deviez convaincre un RH de venir, en une phrase, que lui diriez-vous ?

Appuyez sur pause, fermez l’ordinateur et venez vivre deux jours rien que pour vous : des rencontres, de l’inspiration et du lien, loin du quotidien, tout près de l’essentiel.

Avec le Festival RH, Vivez une expérience unique les 2 & 3 octobre 2025. Réservez votre place dès maintenant !