Transformation du monde professionnel : l’emploi est menacé ?
2018 : l’année du changement, l’année de la transformation, l’année du digital. Le monde du travail traverse une période de transition sans équivoque. Le numérique crée de l’emploi, mais en fait également disparaître, et les salariés en subissent les conséquences. Ipsos a effectué une étude sur les transformations du monde professionnel à la demande de l’AFPA (l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes). Faisons le point sur l’opinion des salariés et leurs connaissances en matière de formation professionnelle.
Sommaire
« Le monde professionnel connaît une transformation sans précédent dans l’histoire »
Les Français sont unanimes, 93 % des actifs âgés de 18 à 65 ans sont d’accord avec cette formulation. L’année 2018 va changer le monde tel que nous le connaissons. L’emploi est menacé par notre avancée technologique et nos nouveaux modes de vie. Si l’on considère que la majorité des jeunes se forment pour les métiers de demain, il y a fort à parier que les plus expérimentés ne seront plus aptes à exercer leur métier dans les années à venir. Ainsi, dans le contexte d’une menace pour leur propre emploi, les Français sont prêts à changer. Significativement, 82 % déclarent être prêts à suivre une formation pour se préparer aux nouveaux métiers, 80 % à changer d’entreprise et 75 % à changer de métier. Ces chiffres révèlent une volonté d’adaptation face à cette période transitoire. Changer, oui, mais dans une moindre mesure, seuls 33 % envisagent de créer leur propre activité ou entreprise.
L’information, LA véritable menace de l’emploi ?
Seulement 28 % des actifs se sentent « suffisamment armés professionnellement » pour faire face aux mutations actuelles du monde du travail, tandis que 31 % des actifs considèrent que leur entreprise est prête à les affronter. On en déduit un cruel manque de confiance dans leur capacité à s’adapter à l’évolution de notre société. Ce manque de confiance ne pourrait-il pas être corrigé par un meilleur accès à l’information sur la formation professionnelle ?
En effet, 48 % des 2 273 actifs interrogés pointent du doigt l’accessibilité à l’information. On note l’importance d’un chiffre : 52 % de ces actifs disposent d’un revenu annuel foyer inférieur à 24 000 €. Dans cette même catégorie, 56 % ne considèrent pas l’information sur la formation comme étant très claire. Il est intéressant de noter qu’à l’inverse, les actifs disposant d’un revenu annuel foyer supérieur à 36 000 € sont satisfaits de l’accessibilité et de la clarté de l’information sur la formation. Le niveau de vie et le niveau d’études seraient donc des facteurs clés quant à l’accès à la formation. Faire appel à la formation revient en général de la demande de l’employé. N’ayant pas connaissance de ses droits en matière de formation, un travailleur au salaire modeste se retrouve avec des compétences limitées et ne peut évoluer, encore moins se préparer à la digitalisation de son métier.
Une réforme très attendue par les Français
La réforme de la formation professionnelle est au cœur des négociations. A un mois de sa date de clôture programmée, la négociation entre partenaires sociaux sur la réforme s’enlise. Syndicats et patronats ont accepté de revoir de fond en comble le système de formation actuel, jugé inefficace. A ce titre, les actifs ont de fortes attentes concernant la réforme, ils souhaitent :
- 20 % : un système souple prenant en compte toutes les situations professionnelles (chômages, etc.) ;
- 19 % : pouvoir se former pendant leur temps de travail ;
- 13 % : que l’accès à la formation soit simplifié ;
- 11 % : avoir le choix de la formation suivie et de l’organisme de formation ;
- 11 % : des formations qui préparent à changer de métier ;
- 9 % : des droits individuels à la formation.
La priorité est à l’accessibilité de la formation, en entreprise comme ailleurs, ainsi qu’à la possibilité de se former pendant le temps de travail. Nous l’évoquions précédemment, les actifs sont volontaires pour se former, mais à condition d’être accompagnés par leur entreprise. Il faut mieux communiquer sur les droits à la formation et permettre aux actifs de choisir celle qui correspond le plus justement à leurs attentes et leurs besoins. 2018 est une année de réforme, les résultats des négociations se font attendre avec impatience tandis que l’avenir de l’emploi reste incertain.
Source : Actualité de la formation et étude complète de Ipsos
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