Formation 2025 : IA, RSE, talents… les défis des décideurs formation

La formation n’a jamais été autant au cœur des enjeux RH. Fidéliser, anticiper, innover, transformer… tout passe par là. Quels sont les enjeux de formation pour les décideurs en 2025 ? Comment mieux gérer les talents à l’échelle intergénérationnelle ? Et côté RSE, quels types de formations déployer pour passer des intentions aux actes ? Réponses avec l’infographie réalisée par Centre Inffo, sur la base du Baromètre 2025 de la formation professionnelle de Lefebvre Dalloz Compétences.

Gérer les talents : enjeu n°1 de la formation en 2025

Pas de surprise : en tête des priorités pour les décideurs formation, c’est la gestion des talents et la fidélisation des salariés qui raflent la mise avec 71%. Dans un contexte où les démissions s’enchaînent et où la quête de sens des salariés chamboule les repères classiques, investir dans la formation devient une arme redoutable. Former, c’est montrer qu’on mise sur ses équipes, qu’on leur offre des perspectives, et ça, ça change tout en matière de rétention.

Pas loin derrière, 57% des répondants s’inquiètent du financement de la formation. Avoir envie de former, c’est bien, mais encore faut-il pouvoir le faire sans dépasser le budget. L’enjeu ? Trouver le bon équilibre entre ambition pédagogique et réalité financière. 

La GEPP (Gestion des emplois et des parcours professionnels) arrive juste après, avec 56% des décideurs qui veulent anticiper les métiers de demain. Les métiers évoluent à toute vitesse, certains disparaissent, d’autres émergent, et il faut préparer les équipes à pivoter. Mieux vaut prévenir que subir. Et ça, les RH l’ont bien compris.

Au rayon des nouvelles technologies, et c’est assez surprenant, la digitalisation et l’intelligence artificielle ne mobilisent « que » 34% des décideurs. Et pourtant, l’IA s’invite partout, y compris dans la formation. Scénarios adaptatifs, coaching virtuel, automatisation des parcours… la révolution est en marche.

Enfin, la transition écologique ferme le top 5 avec 26%. Un chiffre encore timide, mais qui devrait grimper rapidement. Car former aux enjeux environnementaux, c’est aussi préparer l’entreprise aux futures normes, aux attentes sociétales, et à une pression RSE qui va aller crescendo.

Gestion des talents : le défi intergénérationnel à ne pas rater

La gestion des talents ne concerne pas uniquement les juniors hyperconnectés ou les profils tech très recherchés. Aujourd’hui, les professionnels des RH doivent jongler avec plusieurs générations, chacune avec ses attentes, ses codes… et surtout ses forces. Résultat : 70% des décideurs misent sur le partage des connaissances et des bonnes pratiques pour faire le lien entre les âges.

Mais l’inclusion ne s’arrête pas là. Pour 35% des répondants, il faut aller plus loin en développant un environnement de travail inclusif, où chaque génération trouve sa place sans être caricaturée. Parce que non, les seniors ne sont pas réfractaires au changement, et les jeunes ne sont pas tous volatils. Il suffit de leur offrir le bon cadre.

Et pour créer du lien, certains misent sur des programmes concrets : 28% évoquent la mise en place de mentorat intergénérationnel. Une manière simple mais efficace de faire collaborer des profils qui, sur le papier, n’auraient peut-être jamais échangé. À peine un quart (25%) des décideurs vont jusqu’à travailler activement sur l’amélioration de la collaboration entre les générations. Encore un effort à faire de ce côté-là.

Le chiffre qui fait grincer des dents ? 89% des décideurs avouent ne pas avoir de dispositifs spécifiques pour former les seniors. C’est énorme. Et c’est un signal d’alerte : ignorer ces talents, c’est se priver d’une ressource précieuse, expérimentée, et souvent très impliquée. Bref, il est temps de casser les idées reçues et de remettre les seniors au cœur de la stratégie de formation.

RSE et formation : entre bonnes intentions et angles morts

Côté RSE, les décideurs ne restent pas les bras croisés. 53% prévoient de lancer des formations de sensibilisation sur des sujets concrets : gestion des déchets, changement climatique, consommation responsable… Bref, l’idée, c’est d’éveiller les consciences et d’ancrer des réflexes durables dans le quotidien des équipes.

Le digital, lui, continue sa percée : 45% optent pour des modules e-learning. Rapide à déployer, accessible à tous, et souvent plus flexible, le format a de quoi séduire. Et tant mieux, car sur ces sujets, la répétition et la variété des supports marquent les esprits.

Plus pointu, 40% des décideurs vont jusqu’à proposer des formations réglementaires : devoir de vigilance, bilan carbone, etc. D’ailleurs, 38% comptent accompagner la mise en œuvre concrète d’une démarche RSE, notamment via les normes comme ISO 2600. Le but ? Faire de la RSE un levier structurant, pas juste un sujet de com’.

Et pour sortir des sentiers battus, 33% misent sur des formats plus interactifs : ateliers de réflexion, serious games, fresques du climat… Des dispositifs qui font appel à l’intelligence collective et créent un vrai engagement. Un bon moyen de faire bouger les lignes sans ennuyer les équipes.

Mais voilà le hic : 74% des décideurs n’ont pas prévu de mesurer l’impact environnemental de leurs formations. Un paradoxe. On forme sur la RSE, mais sans savoir si ces formations, elles-mêmes, sont alignées avec les objectifs qu’elles défendent. Autrement dit : il reste un bout de chemin pour que la RSE s’infiltre partout.

Entre gestion des talents, inclusion intergénérationnelle et ambitions RSE, la formation est sur tous les fronts. Les intentions sont là, les priorités sont claires. Mais entre budgets serrés, seniors oubliés et impact environnemental non mesuré, le chemin est encore semé d’embûches. L’objectif est clair : former mieux, plus juste… et surtout, en réponse aux défis de demain.

Source : Centre Inffo