infographies RH

Émotions au travail : la majorité des salariés sont stressés, mais le cachent

le 15 novembre 2022

Faut-il montrer ses émotions au travail, ou au contraire les cacher ? Topformation s’intéresse au sujet dans une infographie, qui nous apprend notamment que très peu de salariés discutent de leur stress avec leurs managers, et encore moins avec les RH. L’occasion aussi de dresser un état des lieux des émotions au travail.

« Les émotions ne s’arrêtent pas aux portes du bureau », constate Topformation, dans une infographie qui croise plusieurs études, menées par la Dares, l’ADP Research Institute, l’Institut Think et Quantum Workplace. L’idée selon laquelle avoir une « attitude professionnelle » au travail consisterait à créer une barrière entre nos problèmes personnels et notre vie en entreprise « est aujourd’hui fortement remise en question, par les chiffres inquiétants du stress au travail notamment », note le site dédié à la formation professionnelle.

La majorité des salariés ressentent du stress au travail chaque semaine

L’infographie reprend notamment un chiffre de l’étude « People at Work 2022 » d’ADP : 64 % des salariés français déclarent ressentir du stress au travail au moins une fois par semaine. « Derrière ce phénomène, ce sont un ensemble d’émotions qui s’additionnent jusqu’à créer un trop-plein : la fatigue, l’anxiété, la contrariété… Autant d’émotions sur lesquelles les entreprises ne peuvent plus se permettre de fermer les yeux si elles souhaitent concilier performance et bien-être au travail », observe Topformation.

« L’état des lieux des émotions au travail » dressé par le site nous apprend que selon une étude de l’Institut Think, les « ressentis les plus courants » en entreprise sont :

  • La concentration, la confiance en soi, l’énergie, la motivation et le calme pour les ressentis positifs ;
  • La fatigue, l’anxiété / stress, la contrariété, la tension et la colère pour les ressentis négatifs.

L’infographie souligne en outre que les émotions « diffèrent » entre managers et salariés. Ainsi, les chefs d’équipe sont plus souvent enthousiastes au travail (44 %, contre 35 %), tandis qu’a contrario, ils sont plus stressés (53 % contre 43 %) et éprouvent davantage une sensation de mal-être au travail (62 %, contre 48 %).

Globalement, la balance émotionnelle des professionnels (ratio entre les ressentis positifs et négatifs) est positive pour une petite majorité des salariés (55 %), et à l’équilibre pour 15 % d’entre eux. « Un chiffre encourageant qui ne doit pas occulter les 30 % restant, dont la balance émotionnelle négative peut témoigner d’une situation de souffrance au travail », indique Topformation.

65 % des salariés cachent leurs émotions au travail

L’infographie nous montre par ailleurs que 40 % des salariés pensent que le stress impacte négativement leur travail.  » Des collaborateurs stressés délivreront un travail de moins bonne qualité, seront plus sujets à l’absentéisme et moins susceptibles de rester dans l’entreprise, engendrant un risque de turn-over important qui augmente les coûts liés au recrutement », note le site dédié à la formation professionnelle.

Enfin, Topformation reprend les résultats de l’enquête « Conditions de travail » menée en 2019 par la Dares : 65 % des salariés déclarent cacher leurs émotions en entreprise (par obligation ou par choix). Toutefois, « la santé mentale devient un sujet central pour les jeunes générations », qui se disent « de plus en plus à l’aise » pour soulever un problème de bien-être au travail : 82 % des 18 – 34 ans se disent prêts à soulever un point entravant leur QVT, contre 69 % des plus de 55 ans.

Dans le même temps, un salarié sur trois constate que son employeur « ne prend aucune mesure » pour améliorer son bien-être mental ; tandis qu’ils préfèrent discuter de leur stress avec leurs amis ou collègues (29 %), plutôt qu’avec leur manager (15 %) ou les RH (9 %).

« Il est important de souligner qu’aucune émotion n’est en elle-même négative. Certaines sont désagréables voire douloureuses à ressentir, mais toute émotion est avant tout une information à prendre en compte. Le risque à trop vouloir refréner ses émotions est de créer un trop-plein qui peut mener jusqu’à la dépression ou au burnout », explique Topformation.

« Les jeunes sont plus à l’aise pour parler de leurs ressentis, ouvrant la voie à des politiques actives de prévention des risques psychosociaux et d’amélioration de l’environnement de travail par les employeurs. Mais le chemin est encore long : d’après ADP, moins de la moitié des salariés reçoivent du soutien de la part de leur manager lorsqu’un problème affecte leur santé mentale », ajoute le site. Lorsque des initiatives sont prises par l’employeur pour prendre en compte les émotions au travail et diminuer les ressentis négatifs, il s’agit « principalement de la mise en place d’une communication plus fréquente » avec les salariés (26 %) et d’un droit à la déconnexion garanti » (18 %).

In fine, Topformation rappelle que les entreprises sont « tenues par le Code du travail d’évaluer les risques psychosociaux qui pèsent sur leurs employés » et de mettre en place des actions de prévention, d’information et de formation pour les réduire. « Mais le travail des managers et professionnels des ressources humaines est rendu difficile par la généralisation du télétravail. À travers les écrans, les signaux de mal-être des employés sont moins visibles, et il est moins évident de se rendre compte de leur charge de travail ou de leur niveau de stress », ajoute le site.

« Les émotions sont la force la plus puissante sur le lieu de travail »

L’infographie revient enfin sur l’intelligence émotionnelle, en tant que « future compétence clé » en entreprise. Selon Statista, 36 % des cadres pensent que l’intelligence émotionnelle deviendra une compétence indispensable d’ici un à trois ans. En outre, si avant la crise du Covid-19, seuls 20 % des dirigeants seniors estimaient que l’intelligence émotionnelle était importante pour le développement d’une entreprise, ils sont aujourd’hui 69 % à partager cette opinion, d’après une étude de l’entreprise Verizon.

Et si les émotions devenaient un atout en entreprise plutôt qu’une faiblesse ? « D’après Mark Brackett, chercheur en psychologie et fondateur du Centre sur l’intelligence émotionnelle de l’Université de Yale, les émotions sont la force la plus puissante sur le lieu de travail : elles sont souvent contagieuses et favorisent la réussite professionnelle. Bien sûr, il n’est pas question de les laisser exploser sans aucun contrôle, mais de faire preuve d’intelligence émotionnelle en cherchant à les comprendre, ainsi que celles des autres », conclut Topformation.

Décoder ses émotions et les exprimer de manière intelligible ne va pas pour autant de soi. Selon l’infographie, 80 % de la génération Y (1984-1996) pense que le coaching et la formation sont « les méthodes les plus efficaces » pour acquérir des compétences en intelligence émotionnelle.

Source : TopFormation.fr



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