Revue du web #542 : bureaux debout, sexisme (très) ordinaire et (in)égalité des chances

Embarquez dans notre train de la Revue du web, qui revient cette semaine avec 5 actualités RH à ne pas rater. Premier arrêt : les bureaux debout. Solution miracle contre la sédentarité ou fausse bonne idée ? On enchaîne avec une réflexion inspirante d’Isabelle Barth sur les soft skills : encensées, surexploitées… et parfois toxiques si elles sont mal exploitées. Du côté de l’égalité, les femmes attendent encore le respect de base au bureau, pendant que certains hommes pensent que la question du sexisme est réglée. Ambiance. Les jeunes salariés, eux, réclament le droit de vivre leur parentalité sans culpabilité. Un souhait, à défaut d’être toujours entendu. On termine avec un défi RH de notre ère hybride : comment faire vivre une culture d’entreprise… quand tout le monde bosse chez soi ? Et le chiffre de la semaine ? Il pique, mais tout n’est pas perdu (car il cache aussi une envie massive de changement). Bonne lecture !
[SANTÉ AU TRAVAIL] Et si rester debout au travail n’était pas si bon pour la santé ?
On a longtemps vu les bureaux debout comme la parade parfaite à la sédentarité au travail. Fini les journées vissé sur sa chaise, bonjour la forme olympique… ou pas. Une étude australienne, menée auprès de plus de 83 000 personnes, vient bousculer les idées reçues : rester debout trop longtemps ne ferait pas tant de bien que ça et pourrait, au même titre que la position assise, nuire à la santé cardiovasculaire. Alors quoi ? Ni assis, ni debout ? Futura-Sciences nous révèle que le vrai secret tiendrait en un mot : bouger. Étirements, déplacements, changement de posture… la variété, c’est la vie. Je lis l’article
[COMPÉTENCES] La face obscure des soft skills
On les encense, on les exige, on les inscrit dans toutes les offres d’emploi. Les soft skills seraient devenues le Graal de la réussite pro ! Depuis les années 90, elles portent la promesse d’un retour de « l’Humain au travail ». Qui oserait dire non ? Dans une vidéo passionnante pour Xerfi Canal, Isabelle Barth nous invite à regarder aussi l’envers du décor. Car ces compétences douces, quand elles sont mal utilisées, peuvent faire mal. Très mal. Injonctions culpabilisantes et très orwelliennes, survalorisation des profils « lisses », boomerangs émotionnels, jugements subjectifs… En bref, quatre risques majeurs à ne pas sous-estimer. Le message d’Isabelle Barth est limpide : pas question de jeter les soft skills, non ! Plutôt les manier avec prudence. Éthique et expertise sont les deux conditions pour qu’elles révèlent le meilleur… sans glisser vers le pire. Je lis l’article
[ÉGALITÉ HOMMES-FEMMES] « Ma grande », « miss » : le sexisme à (encore) la vie dure en entreprise
Les chiffres sont là, implacables : 77% des femmes salariées disent encore subir régulièrement blagues, remarques déplacées ou décisions teintées de sexisme. C’est ce que révèle le baromètre 2025 du sexisme dit « ordinaire » de l’AFMD, présenté par 20 minutes. Ce n’est pas qu’une affaire de mots. Ces propos, parfois déguisés en « gentilles plaisanteries », ont de lourdes conséquences : tenues vestimentaires bannies, frein à la prise de parole, autocensure dans les candidatures, voire stratégies d’évitement. Le plus troublant ? Ce décalage saisissant entre les perceptions : pendant que les femmes vivent ces situations au quotidien, beaucoup d’hommes estiment que l’égalité est (déjà) acquise. Dans cette réalité à deux vitesses, des initiatives comme #StOpE, portée par l’AFMD et plus de 300 organisations engagées, viennent rappeler que la tolérance zéro n’est pas qu’un slogan. La route est encore longue. Mais chaque mot compte. Chaque silence aussi. Je lis l’article
[PARENTALITÉ] Les jeunes salariés ne veulent plus sacrifier leur vie de parents
Finies les remarques sur les horaires ou les blagues gênantes (oui, vous connaissez la n°1 : “tu as pris ton aprèm ?”) ? Une nouvelle génération de salariés, jeunes parents en tête, refuse de sacrifier sa vie familiale sur l’autel de la performance : plus d’un parent de moins de 35 ans sur deux est prêt à quitter son job si l’entreprise ne soutient pas sa parentalité. Et 14% l’ont déjà fait. Oui, déjà. Et pour cause, la parentalité reste un angle mort des politiques RH, malgré les bouleversements post-Covid. Flexibilité, soutien moral, solutions de garde… les attentes sont claires. Mais elles peinent à se traduire concrètement, en particulier pour les jeunes mamans… et pour ces papas, encore trop peu nombreux, qui s’impliquent mais préfèrent le faire en douce, télétravail aidant. La Génération Z ne veut plus jongler entre deux vies parallèles, pro et perso. La rédaction de Parlons RH vous conseille cet article éclairant de l’Opinion, alors que la volatilité des talents est toujours d’actualité. Oui, ignorer ce tournant majeur, c’est prendre le risque de voir les talents filer. Je lis l’article
[CULTURE D’ENTREPRISE] Culture d’entreprise et télétravail : mission impossible ? Pas si sûr.
Plus de pause-café, plus de discussions à la volée, plus d’open space : le télétravail bouleverse les repères culturels des entreprises. Mais faut-il pour autant faire le deuil du collectif ? Pas du tout. Dans son article, Dynamique-Mag nous prouve qu’une culture d’entreprise peut très bien s’épanouir à distance, à condition de repenser les fondamentaux. Formaliser les règles sans tout figer. Manager par la clarté plutôt que par la présence. Réaliser un onboarding avec du concret, pas seulement des visios. À la clé : des repères solides, des rituels cohérents, une vraie dynamique d’équipe… sans contact physique. Vous l’aurez compris, la culture ne disparaît pas avec le bureau : elle change de terrain. Et si on apprenait à la lire dans les livrables plutôt que sur les murs de l’entreprise ? Je lis l’article
📊 Le chiffre de la semaine : 10%
C’est la part des Français qui estiment vivre dans un pays où chacun a réellement sa chance d’accéder aux mêmes opportunités que les autres, quels que soient son origine sociale, son genre, son âge, son handicap ou encore son lieu de résidence… Seulement 10%. Un chiffre, révélé à l’occasion du Festival UNIQUES par une étude d’Occurrence – Groupe Ifop pour Diversidays et France Travail, qui fait l’effet d’un électrochoc. Mais vous connaissez les Français ! Loin de la résignation, ce sondage montre par ailleurs une envie farouche de changement : 78% des Français souhaitent une promotion active de la diversité en entreprise. Parce que derrière les mots « égalité des chances », il y a des réalités encore bien inégales. Mais aussi un espoir tenace de bâtir, enfin, une société juste. Pas juste sur le papier. Juste dans les faits.
💻 Le post LinkedIn de la semaine : un coup de gueule salutaire ?
« Madame la RH a encore parlé… ». Cette petite phrase, mi-blague mi-reproche, en dit long sur ce que vivent encore trop de pros RH. Dans ce post, Camille Guilbault met les mots justes sur un malaise silencieux : celui d’un métier qu’on caricature, qu’on redoute parfois, qu’on critique souvent — surtout quand il rappelle les règles du jeu. Elle ne demande pas d’être applaudie. Ni même d’être aimée. Ce qu’elle réclame, c’est plus fondamental : du respect, de l’écoute, de la considération. Parce qu’elle aussi fait partie du collectif. Parce qu’elle aussi a besoin d’un climat sain pour faire son job : protéger les équilibres, même quand ça frotte. Un post qui dit tout haut ce que beaucoup taisent encore. Et qui pose une vraie question : comment poser un cadre clair sans devenir la cible silencieuse du bureau ?
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