Revue du web #539 : burn-out, semaine de 3,5 jours et CV… créatifs

Entre signaux d’alerte sur le burn-out, expérimentation sociale dans la restauration, réflexion de fond sur le rôle stratégique des RH et pratiques (pas toujours très nettes) du recrutement, les 5 publications de cette Revue du web vous embarquent au cœur des grandes mutations du monde du travail. On commence par un état des lieux inquiétant mais nécessaire : le mal-être au travail ne se cache plus, il se lit dans les indicateurs RH. Puis direction Narbonne, où un restaurant teste la semaine de 3,5 jours : un vrai bol d’air pour les équipes. Côté DRH, on s’interroge : comment leur permettre d’incarner pleinement l’expérience collaborateur ? Spoiler : il faut aussi prendre soin d’eux. Dans le champ de la RSE, la lutte contre le gaspillage alimentaire s’impose comme un enjeu stratégique économique, écologique et d’image. Et pour finir, un petit tour du côté des CV un peu trop… créatifs. Sans oublier notre chiffre de la semaine, qui nous rappelle que les seniors ont encore bien trop souvent le sentiment de ne pas exister dans l’entreprise. Et le post LinkedIn de Noémie Guerrin, à lire absolument, pour en finir avec les idées reçues sur le burn-out.

[SANTÉ AU TRAVAIL] Burn-out : quand les indicateurs RH tirent la sonnette d’alarme

Si vous pensiez que le mal-être au travail se lisait uniquement dans les visages fatigués, détrompez-vous : il s’imprime aussi noir sur blanc dans les stats. Absentéisme qui grimpe, turnover qui s’emballe, engagement en chute libre… Les signaux sont là, il suffit de savoir où regarder. Cet article proposé par Les Éditions Tissot vous montre comment décrypter ces signaux faibles et agir avant que le climat social ne se dégrade totalement. Oui, des leviers existent pour freiner l’épuisement pro et remettre un peu d’oxygène dans l’organisation. Spoiler : si vous ne faites rien, l’addition peut être salée. Mais il n’est pas trop tard pour agir ! Je lis l’article

[MARQUE EMPLOYEUR] Et si on parlait de la semaine de travail de 3 jours et demi ?

Et si la semaine de 4 jours était déjà has-been avant même de s’imposer en France ? À Narbonne, un restaurant bouscule les codes avec une organisation encore plus ambitieuse : 3 jours et demi de travail, 3 jours et demi de repos, sans sacrifier ni le salaire ni le temps de travail. Un pari osé présenté par Louis Privat, le fondateur de l’établissement, sur Radio France. Objectif : redonner du souffle à une profession qui étouffe, fidéliser les jeunes talents et repenser l’équilibre vie pro / vie perso… Les Grands Buffets ont décidé de sortir de la routine en repensant le temps de travail au profit des salariés. Une initiative audacieuse qui pourrait bien inspirer au-delà des cuisines. Je lis l’article

[EXPÉRIENCE COLLABORATEUR] Comment faire de vos DRH des locomotives de l’expérience collaborateur ?

Qui mieux que la Direction des Ressources Humaines pour porter l’expérience collaborateur ? Elle est au cœur des relations humaines, connaît les coulisses de l’entreprise, et gère les moments les plus délicats du parcours salarié. C’est aussi la seule fonction qui ne peut pas appeler au secours, et dont il faut pourtant prendre soin pour en faire une véritable locomotive de l’expérience collaborateur. Comment ? Groupes de parole, sparring partner, formation à la sociologie… autant de leviers concrets développés par Dominique Podesta, ex-DRH groupe multi-secteurs aujourd’hui Partner chez Louis Dupont, dans cet article de Courrier Cadres que la rédaction de Parlons RH vous recommande vivement. On y trouve des conditions de succès claires et actionnables pour remettre la DRH au centre du jeu. Je lis l’article

[RSE] Comment réduire le gaspillage alimentaire en entreprise ?

Le gaspillage alimentaire ne se résume pas à des restes de buffet ou des sandwichs oubliés : cet article de Bpifrance nous apprend que près de 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année, dont une part significative directement imputable aux entreprises. Et les conséquences ne sont pas anecdotiques : perte économique directe, impact écologique massif et image de marque dégradée. À l’heure où chaque kilo de denrées perdues coûte cher – financièrement, écologiquement, socialement – certaines entreprises prennent le sujet à bras-le-corps. Balance connectée, culture anti-gaspi, logistique agile, partenariats solidaires… Les solutions concrètes existent, et elles transforment le rebut en ressource. En bonus ? Une image renforcée auprès des collaborateurs comme des clients, et des indicateurs RSE qui retrouvent du sens. Je lis l’article

[RECRUTEMENT] CV : créatif ou carrément fictif ?

Inventer un diplôme, gonfler ses responsabilités ou transformer un trou de six mois en « année sabbatique de réflexion stratégique » : plus d’un Français sur deux (55%) l’a déjà fait sur son CV. Et non, ce n’est pas qu’une histoire de bluff de fin de promo. Selon une enquête menée par Preply, le site du Parisien.fr nous révèle que les petits arrangements avec la vérité vont parfois jusqu’au faux emploi pur et simple. Si certains enjolivent pour séduire, d’autres le font aussi pour esquiver les discriminations ou tenter de gommer un parcours cabossé. Mais attention : ce jeu de dupes peut vite se retourner contre les candidats. Une fausse expérience, ça ne tient pas toujours face à un recruteur un peu curieux… Je lis l’article

📊 Le chiffre de la semaine : 50%

Ce chiffre claque comme un rappel à l’ordre : 50% des salariés de plus de 50 ans affirment avoir déjà subi des relations de travail dévalorisantes. Pas juste une fois. Pas en début de carrière. Non, récemment. Manque de reconnaissance, formations oubliées, clichés tenaces sur leurs prétendues lacunes numériques ou leur supposée rigidité… L’âgisme en entreprise reste trop souvent toléré, voire banalisé. Pourtant, les lignes commencent – timidement – à bouger. Certaines entreprises ouvrent enfin les yeux et intègrent cette question dans leurs politiques de diversité. Mais il va falloir passer à la vitesse supérieure. Parce qu’un collaborateur de 55 ans qui se sent ringardisé, ce n’est pas une relique du passé : c’est un gâchis de talents bien réel, aujourd’hui.

💻 Le post LinkedIn de la semaine : Non, un burn-out ne se soigne pas à coups de siestes et de tisanes

Dans un post aussi clair qu’indispensable, Noémie Guerrin démonte une idée tenace : non, le burn-out n’est pas une grosse fatigue qu’on soigne avec un week-end off ou une pause thé vert. C’est un effondrement complet, qui demande bien plus qu’un peu de repos. Accompagner un burn-out, c’est offrir du temps, du soin, de l’écoute. Mais c’est surtout interroger le système : les charges démesurées, la culture du « toujours plus », le déni des signaux faibles. Ce n’est pas le salarié qu’il faut réparer, c’est l’organisation qu’il faut transformer. Un post à partager largement, surtout si vous pensez que « ça ira mieux lundi ».

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