Égalité professionnelle : un défi loin d’être relevé chez les cadres

L’égalité professionnelle ne devrait plus être un combat. Elle devrait être une évidence, un socle sur lequel toutes les carrières se construisent librement, sans barrières ni biais. Pourtant, derrière les discours lisses et les déclarations de principe, les inégalités continuent de se glisser dans les parcours, les salaires et les carrières. Où en est-on vraiment aujourd’hui ? À compétences égales, les écarts de salaire et de responsabilités persistent-ils ? Être mère pénalise-t-il encore une carrière ? Réponses avec cette infographie réalisée par Carenews, d’après un baromètre publié par l’Apec en février 2025.
Même compétences, moins de salaire et de responsabilités
Les inégalités salariales persistent, même en 2025. Aujourd’hui encore, un homme cadre touche en médiane 56 000€ par an, contre 50 000€ pour une femme. L’écart grimpe ainsi à 12% sur l’ensemble des profils. Et si on compare à profil identique, l’écart ne disparaît pas : il reste de 7%. Autrement dit, même avec les mêmes compétences, les mêmes diplômes et la même expérience, les femmes continuent d’être moins rémunérées que leurs homologues masculins. La réalité frappe : la parité salariale n’est pas un acquis, c’est un combat en cours.
Et du côté des responsabilités, l’équilibre est lui aussi loin d’être atteint. 42% des hommes cadres exercent des fonctions managériales, contre 38% des femmes. Et quand il s’agit de piloter de grosses équipes (plus de 10 personnes), l’écart se creuse encore : 21% des hommes y accèdent, contre seulement 12% des femmes. Le plafond de verre n’a pas disparu, il s’est juste rendu plus subtil. Pourtant, donner accès aux postes à responsabilités est l’une des clés pour accélérer l’égalité réelle dans les entreprises.
Ambitions équivalentes, obstacles inégalement partagés
Quand on parle d’ambition professionnelle, les écarts de genre s’effacent presque : 56% des hommes et 53% des femmes déclarent vouloir évoluer vers un poste supérieur. La soif de progression est là, des deux côtés. Pourtant, sur le chemin de l’ascension, les embûches ne sont pas les mêmes.
Un chiffre qui en dit long : 37% des répondants ont déjà été témoins de propos ou de comportements sexistes. En clair, l’égalité d’accès aux opportunités continue de se heurter à des attitudes et des réflexes d’un autre âge.
La situation familiale est elle aussi loin d’être neutre dans les processus de recrutement. Seulement 6% des pères ont eu le sentiment d’avoir été pénalisés pour leur situation familiale. Chez les mères, ce chiffre grimpe à 21%. La parentalité, quand elle est féminine, reste perçue comme un « risque » par certains recruteurs, freinant encore l’égalité professionnelle.
L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ne se décrète pas, elle se construit, chaque jour, sur le terrain. Les ambitions sont là, les compétences aussi. Ce qui manque encore, ce sont des environnements de travail réellement équitables, débarrassés des biais, des préjugés et des plafonds invisibles. Tant que les écarts de salaire, d’accès aux responsabilités et les discriminations liées à la parentalité persisteront, nous ne pourrons pas parler de progrès. Refuser la banalisation des inégalités, c’est refuser une société où le genre conditionne toujours l’avenir professionnel. Il est temps d’agir, vraiment.

Source : Carenews