Qui s’engage dans un recrutement ? Les deux parties enfin !
Finalement qui recrute l’autre ? Le candidat ou l’entreprise ? Entre la marque employeur qui doit donner envie au candidat de s’engager, et le candidat qui doit inspirer la confiance, qui tient les manettes ? Lors d’un recrutement, qui prend le risque aujourd’hui ? Voyons ce qui se passe par le trou de la serrure !
Sommaire
Pour le recruteur, ça donne à peu près ça :
- Je dois éviter le clonage qui peut engendrer une déperdition de talents à long terme, mon vivier doit être riche et varié. En même temps je dois trouver le profil atypique qui fera faire un bond d’innovation à ma boîte, c’est urgent, c’est ma priorité. Mais pas un hurluberlu qui va tout nous bouleverser. Ni un de ces « Gurus » dont je ne comprendrais pas la vision.
- Je dois percer la personnalité prête à accepter le changement, voire à y contribuer et même à le conduire et pourquoi pas à l’inventer ? Sans me prendre ma place, attention !
- Je vais quand même discrètement vérifier son parcours sur le web, il y a toujours des traces intéressantes sur les réseaux sociaux… Qui ne le fait pas, je demande ?!
- J’ai réussi une définition de fonction attirante sans trop lui faire peur sur ses responsabilités ; Il faut qu’il reste 3 ans au moins pour amortir sa formation !
- Je lui présente la mariée sous son meilleur jour, avec enthousiasme, enfin je veux dire « vous n’aurez pas de secrétaire, vous savez vous servir de Word j’imagine… » Et j’ajoute « vous travaillerez dans une ambiance d’échanges conviviaux et modernes en open space … »
- Je la joue cool : le vendredi c’est « casual Friday» mais si vous voulez c’est « casual Friday» tous les jours, alors d’accord « Venez comme vous êtes »!
On voit bien que l’exercice est périlleux, véritable test de leadership, bien illustré par Caroll Alain.
Pour le recruté les critères pour prendre le job sont d’un autre ordre, en caricaturant légèrement :
- Est-ce que ce job va me permettre de continuer la compétition de tennis de table sachant que j’ai deux entraînements par semaine à 19 heures au gymnase de mon quartier, soit à 1h10 du bureau ?
- Est-ce que la filiale chinoise du groupe peut me promettre un poste d’expat’ avec une voiture de fonction dans 18 mois ?
- Est-ce que la cantine est compatible avec les intolérances au gluten ?
- Le salaire ? Mais c’est une misère par rapport à mes besoins !
- Un bureau ? C’est archaïque un bureau…vous connaissez Google ? Ah en open space ? N’y pensez même pas !
- Les horaires ? C’est quoi ça ? La culture générale…Y’a Internet pour ça ! L’orthographe ? C koi ?
- Ah je le vois venir avec ses petites questions ridicules de fin d’entretien « que disent de vous les gens qui vous connaissent bien », « vous vous voyez où dans 15 ans ? », « donnez-moi envie de vous donner ce poste », « quel est le défaut que vous n’avez pas » et « si vous étiez un animal vous seriez ? ». Il y a tellement de littérature sur le sujet que si je voulais ce poste je saurais parfaitement comment répondre, mais voilà, j’ai un petit doute… je me demande si je vais pleinement m’y plaire, si je vais former avec mes collègues un bon groupe pour les « afterwork », et si mon biorythme est en phase avec les habitudes de réunion de l’entreprise… ce n’est pas juste un boulot, comprenez-moi ! J’ai passé la nuit à visionner la saison 4 de Game of Thrones en streaming, ai attrapé un « Latte » dans une tasse en carton en guise de petit déjeuner, je ne vais pas en plus juste pour lui faire plaisir énoncer les banalités de la motivation des années 80 !
Avant on faisait comment ? Vous avez oublié ? On avait des codes simples pour le recrutement :
Du côté du recruteur : des parcours bien balisés, une lettre de recommandation, un bon feeling lors de l’entretien, le plaisir d’accueillir une nouvelle recrue pleine d’enthousiasme et encore malléable pour une longue collaboration.
Et du côté du candidat : un bon CV, un bon piston, un beau costume ou tailleur et hop c’était dans la poche pour 40 ans de parcours tout tracé, et surtout stable!
Alors c’est le recruteur qui va prendre le risque d’employer ce jeune qui n’a même pas éteint son smartphone avant l’entretien ? Il faut le comprendre ce jeune, il attend une réponse pour un autre job dans une filiale au Brésil d’un grand groupe. Ce serait bête de rater l’appel. Chaque poste compte pour arriver à cette carrière rêvée faite de passions enchevêtrées et de bien-être au quotidien, pour ne pas devenir un phasme abruti par le stress au travail comme ses parents !
On ne risque plus, « on gère » ? Chacun aujourd’hui prend sa part de responsabilité pour honorer sa promesse qui est de s’engager à produire de la valeur, de part ET D’AUTRE !
Allez, souriez !
Crédits photo / vidéo : © COME INC Humour Incorporated
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Michèle CÔME
Michèle CÔME a créé COME INC Humour Incorporated pour traiter les sujets majeurs des entreprises avec humour. Pourquoi s’ennuyer avec des présentations PowerPoint quand on peut sourire en construisant ensemble des solutions efficaces et pertinentes ? L’animation de groupes de projets internationaux a été son quotidien pendant plus de 30 ans et elle connaît les grandes entreprises « de l’intérieur »
Celui qui sait rire de lui-même va progresser, car « fun is never a waste of time ! »
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