tribunes

Qui s’engage dans un recrutement ? Les deux parties enfin !

le 01 octobre 2014

Finalement qui recrute l’autre ? Le candidat ou l’entreprise ? Entre la marque employeur qui doit donner envie au candidat de s’engager, et le candidat qui doit inspirer la confiance, qui tient les manettes ? Lors d’un recrutement, qui prend le risque aujourd’hui ? Voyons ce qui se passe par le trou de la serrure !

 

Pour le recruteur, ça donne à peu près ça :

 

  • Je dois éviter le clonage qui peut engendrer une déperdition de talents à long terme, mon vivier doit être riche et varié. En même temps je dois trouver le profil atypique qui fera faire un bond d’innovation à ma boîte, c’est urgent, c’est ma priorité. Mais pas un hurluberlu qui va tout nous bouleverser. Ni un de ces « Gurus » dont je ne comprendrais pas la vision.
  • Je dois percer la personnalité prête à accepter le changement, voire à y contribuer et même à le conduire et pourquoi pas à l’inventer ? Sans me prendre ma place, attention !
  • Je vais quand même discrètement vérifier son parcours sur le web, il y a toujours des traces intéressantes sur les réseaux sociaux… Qui ne le fait pas, je demande ?!
  • J’ai réussi une définition de fonction attirante sans trop lui faire peur sur ses responsabilités ; Il faut qu’il reste 3 ans au moins pour amortir sa formation !
  • Je lui présente la mariée sous son meilleur jour, avec enthousiasme, enfin je veux dire « vous n’aurez pas de secrétaire, vous savez vous servir de Word j’imagine… » Et j’ajoute « vous travaillerez dans une ambiance d’échanges conviviaux et modernes en open space … »
  • Je la joue cool : le vendredi c’est « casual Friday» mais si vous voulez c’est « casual Friday» tous les jours, alors d’accord « Venez comme vous êtes »!

 

On voit bien que l’exercice est périlleux, véritable test de leadership, bien illustré par Caroll Alain.

 

Pour le recruté les critères pour prendre le job sont d’un autre ordre, en caricaturant légèrement :

 

  • Est-ce que ce job va me permettre de continuer la compétition de tennis de table sachant que j’ai deux entraînements par semaine à 19 heures au gymnase de mon quartier, soit à 1h10 du bureau ?
  • Est-ce que la filiale chinoise du groupe peut me promettre un poste d’expat’ avec une voiture de fonction dans 18 mois ?
  • Est-ce que la cantine est compatible avec les intolérances au gluten ?
  • Le salaire ? Mais c’est une misère par rapport à mes besoins !
  • Un bureau ? C’est archaïque un bureau…vous connaissez Google ? Ah en open space ? N’y pensez même pas !
  • Les horaires ? C’est quoi ça ? La culture générale…Y’a Internet pour ça ! L’orthographe ? C koi ?
  • Ah je le vois venir avec ses petites questions ridicules de fin d’entretien « que disent de vous les gens qui vous connaissent bien », « vous vous voyez où dans 15 ans ? », « donnez-moi envie de vous donner ce poste », « quel est le défaut que vous n’avez pas » et « si vous étiez un animal vous seriez ? ». Il y a tellement de littérature sur le sujet que si je voulais ce poste je saurais parfaitement comment répondre, mais voilà, j’ai un petit doute… je me demande si je vais pleinement m’y plaire, si je vais former avec mes collègues un bon groupe pour les « afterwork », et si mon biorythme est en phase avec les habitudes de réunion de l’entreprise… ce n’est pas juste un boulot, comprenez-moi ! J’ai passé la nuit à visionner la saison 4 de Game of Thrones en streaming, ai attrapé un « Latte » dans une tasse en carton en guise de petit déjeuner, je ne vais pas en plus juste pour lui faire plaisir énoncer les banalités de la motivation des années 80 !

 

Avant on faisait comment ? Vous avez oublié ? On avait des codes simples pour le recrutement :

 

Du côté du recruteur : des parcours bien balisés, une lettre de recommandation, un bon feeling lors de l’entretien, le plaisir d’accueillir une nouvelle recrue pleine d’enthousiasme et encore malléable pour une longue collaboration.

Et du côté du candidat : un bon CV, un bon piston, un beau costume ou tailleur et hop c’était dans la poche pour 40 ans de parcours tout tracé, et surtout stable!

Alors c’est le recruteur qui va prendre le risque d’employer ce jeune qui n’a même pas éteint son smartphone avant l’entretien ? Il faut le comprendre ce jeune, il attend une réponse pour un autre job dans une filiale au Brésil d’un grand groupe. Ce serait bête de rater l’appel. Chaque poste compte pour arriver à cette carrière rêvée faite de passions enchevêtrées et de bien-être au quotidien, pour ne pas devenir un phasme abruti par le stress au travail comme ses parents !

 

On ne risque plus, « on gère » ? Chacun aujourd’hui prend sa part de responsabilité pour honorer sa promesse qui est de s’engager à produire de la valeur, de part ET D’AUTRE !

 

Allez, souriez !

 

 

Crédits photo / vidéo : © COME INC Humour Incorporated

______________________________________________________________

Michèle CÔME

Michèle CÔME a créé COME INC Humour Incorporated pour traiter les sujets majeurs des entreprises avec humour. Pourquoi s’ennuyer avec des présentations PowerPoint quand on peut sourire en construisant ensemble des solutions efficaces et pertinentes ? L’animation de groupes de projets internationaux a été son quotidien pendant plus de 30 ans et elle connaît les grandes entreprises « de l’intérieur »

 

Celui qui sait rire de lui-même va progresser,  car « fun is never a waste of time ! »

 

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Delestrade Carole2014-10-22 16:44:11
excellent !!!!! j'adore!!
BRUN Jérôme2014-10-08 10:46:01
Bonjour, Je trouve ce commentaire un peu sévère... Les recruteurs, devant la quantité parfois astronomique de cv's qu'ils reçoivent, sont contraints d'avoir des méthodes de lecture rapide afin de pouvoir déceler rapidement les cv's à retenir. Les mots clefs ont donc logiquement leur importance... Cela souligne tout l'intérêt de mettre à jour régulièrement son cv et de l'adapter (en changeant les mots clefs) aux offres auxquelles on répond... Il n'en demeure pas moins que certains recruteurs manquent un peu de tact et/ou de diplomatie et/ou de politesse... Mais à leur décharge, le temps n'est pas toujours un allié et pousse souvent à mettre de coté certaines attitudes au profit du résultat à atteindre..à savoir trouver la perle rare dans un laps de temps minimum..
Poupat Julie2014-10-08 10:31:09
Je trouve la description du candidat plutôt immature et gamine alors que l'on est loin de se poser ce genre de questions lorsque l'on postule à un emploi. Cette vision infantile que vous faites du candidat n'engage pas tellement de débat sérieux sur les motivations qui nous poussent à postuler et les réelles motivations que l'on a lorsque l'on postule. Quand on postule, on imagine que l'on va passer 70% de son temps au travail et que l'on souhaite qu'il nous plaise, car on va s'y investir, construire, changer, travailler. Et c'est donc très important pour nous de choisir le bon employeur. On se pose pas tellement la question de si l'on a un bureau blanc, un mac ou pc, et si l'on pourra toujours regarder GOT jusqu'à 4 heures ....
Thomas Chardin2014-10-08 11:22:54
Cet article et cette vidéo ne sont pas à prendre au premier degré. Parfois, pour dénoncer certains travers ou dysfonctionnements, nous avons tout intérêt à les porter aux nues benoîtement.
Michèle COME2014-10-08 11:19:21
Ah Poupat si tous les candidats étaient comme vous ! C'est pour avoir vu et vécu des scènes similaires que j'ai grossi à dessein le trait, c'est le propre de l'humour, n'est-ce pas? Ce n'est pas pour autant un constat définitif, heureusement ! La proposition d'une fonction qui a du sens d'un côté et l'engagement sur le contenu du poste de l'autre c'est le parfait équilibre qu'on recherche tous/
Michèle COME2014-10-07 21:56:09
Merci Vincent pour cette remarque, je croyais pourtant avoir agrafé également le recruteur dans cette caricature, mais vous me fournissez ainsi de quoi inspirer ma prochaine vidéo, à suivre...! Michèle Côme
Vincent2014-10-07 17:54:52
Et, comme d'habitude, on expose les 'tares présumées' du candidat... Parlons un peu des VRAIES TARES des recruteurs: - les recruteurs lisent les CV en DIAGONALE et ne s'intéressent qu'aux mots-clés, les 3/4 me reproposent des postes de programmeurs alors que je n'ai plus pondu une ligne de code en 8 ans! - le recruteur est MALPOLI! Pour 450 candidatures, moins de 40 réponses... les 'recruteurs tout puissants' ont du penser que ma valeur ne méritait MEME PAS une réponse. Donc, c'est bien beau de 'casser' du candiat, mais regardez-vous un peu dans le miroir!
Thomas Chardin2014-10-08 11:03:05
Bonjour Vincent, Merci pour votre message. Il s'agit bien d'une caricature qui met en exergue certains travers. Ces derniers sont, à mon sens, tout à fait justifiés par l'expérience. C'est vrai qu'il n'y a pas UNE vérité... mais presque autant que de candidats et de recruteurs. Pour ce deuxième acteur incriminé, vous trouverez dans notre blog d'autres articles traitant directement des recruteurs.

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