Prêts pour l’entretien vidéo différé ?

Qui n’a jamais eu à subir le supplice d’un entretien de recrutement raté, que ça soit par téléphone ou en personne ? Ce moment où recruteur comme candidat savent dès les premières minutes que « ça ne va pas le faire » mais, par courtoisie, vont jusqu’au bout de l’exercice. Mais ça c’était avant… l’entretien vidéo différé !
Loin d’être un phénomène de mode, l’utilisation des entretiens vidéo de recrutement se démocratise. Un rapport réalisé par Right Management montre que 18% des candidats ont passé un entretien vidéo de recrutement en 2012, soit deux fois plus qu’en 2011.
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Pourquoi cette tendance ?
Les candidatures se sont numérisées au cours des 15 dernières années : CVthèques, profils sur les médias sociaux, mots-clés, filtres, etc… Mais les candidats sont plus que ça : des individus avec une voix, une personnalité, des aptitudes relationnelles… 93% de la communication étant non verbale, il devient impératif de replacer l’humain au centre du processus de recrutement dès les phases de pré-sélection. La vidéo le permet. Et particulièrement l’entretien vidéo différé qui vient s’intercaler entre la réception du CV et la rencontre en live ou en personne.
Qu’est-ce que l’entretien vidéo différé ?
Les candidats enregistrent avec leur webcam, quand ils le peuvent et en une seule prise, les réponses aux questions préparées pour eux par le recruteur. Les conditions de l’entretien sont fixées par le recruteur qui choisit un temps de préparation et un temps de réponse par question. Il détermine ainsi le niveau de spontanéité voulu pour l’exercice. Les réponses vidéo sont ensuite visionnées par le recruteur quand il le souhaite.
Qu’est-ce qu’il apporte au processus de recrutement ?
Des géants internationaux, parmi lesquels Apple, Nike, Red Bull ou encore Starbucks, intègrent déjà l’entretien vidéo différé dans leur processus de recrutement. Les principales raisons de leur choix :
1. Un accès immédiat aux soft skills
Grâce à l’entretien vidéo différé, le recruteur peut déceler et évaluer, dès l’étape de pré-sélection, le savoir-être et le savoir-communiquer d’un candidat, compétences essentielles mais pourtant absentes du CV ou d’un profil social. Le recruteur dispose donc de candidatures enrichies dès l’étape de pré-qualification.
2. Un gain de temps et d’argent
Avec la crise économique, les entreprises ont dû apprendre à faire bien plus avec bien moins. L’entretien vidéo différé permet de rationaliser le processus de recrutement en éliminant certaines de ses inefficacités.
Un entretien téléphonique, c’est 30 minutes en moyenne. D’après Come Recommended, un recruteur sait dès les 90 premières secondes si le candidat convient pour le poste. Il perd donc 28 minutes à parler avec quelqu’un qu’il ne veut pas recruter. Grâce à l’entretien vidéo différé, le recruteur va à l’essentiel en passant aisément d’une candidature à l’autre. Une étude du groupe Aberdeen a d’ailleurs souligné que la vidéo permet de visionner 10 entretiens pendant la durée d’un entretien téléphonique.
D’autre part, dans un processus de recrutement traditionnel, les déplacements des recruteurs comme des candidats sont fréquents. Grâce à une pré-sélection plus efficace, vous limitez les erreurs de casting et donc les déplacements inutiles, réduisant par là même les coûts des deux parties.
3. Un puissant outil collaboratif
L’entretien vidéo différé peut être aisément partagé avec des collègues (recrutement géré en interne) ou avec un client (recrutement externalisé), ce qui en fait un outil collaboratif très pratique dans le cadre d’un recrutement.
Par ailleurs, cette solution permet de repérer des profils qui sur le papier ne collaient pas avec le poste (manque d’expérience par exemple). Écouter les candidats plus tôt dans le processus de recrutement, c’est s’offrir l’opportunité de dénicher les meilleurs.
Côté candidat, quels sont les retours ?
L’entretien vidéo différé permet aux candidats de raconter leur histoire et de faire la démonstration de leurs aptitudes professionnelles. C’est donc une chance pour eux de se faire remarquer quand le CV ne suffit pas mais aussi de faire une première bonne impression auprès du recruteur. Pour les candidats en poste, c’est l’opportunité de postuler quand ils le peuvent, sans perturber leur journée de travail.
Certains de nos clients ont décidé d’interroger leurs candidats en fin d’entretien sur l’exercice auquel ils venaient de se prêter. Pour 9 candidats sur 10, l’outil est perçu comme une opportunité de se démarquer, de gommer la distance entre eux et le recruteur et de décrocher le fameux sésame : l’entretien en personne. Deux candidats sur 10 se sont sentis déstabilisés lors de la première question. Ils estiment néanmoins avoir pu mettre en avant des compétences qui jusqu’alors ne ressortaient pas de leur candidature.
Crédit photo : © apops
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