Le portage salarial : une solution pérenne pour les indépendants
La crise du COVID-19 a montré la difficulté des indépendants à accéder à une couverture sociale, à commencer par l’assurance chômage. Seuls ceux qui avaient opté pour le portage salarial ont échappé à cet écueil. Explications.
Sommaire
Les fondamentaux du portage salarial
Les crises sanitaire et économique frappent brutalement les indépendants. Ainsi, ils ne bénéficient d’aucune protection face au chômage et sont quasiment exclus des aides gouvernementales, sauf… sauf s’ils utilisent un outil pratique et légalement encadré pour obtenir une couverture sociale : le portage salarial.
Cette solution transforme les honoraires en salaire, et évite de s’inscrire comme travailleur indépendant ou de créer une entreprise. Ainsi, elle s’avère adéquate pour continuer à effectuer des missions en toute indépendance. En effet, nul besoin de changer de statut pour bénéficier des avantages des salariés.
Un ménage à trois (gagnants)
Le portage salarial ressemble à un ballet qui se danse à trois :
- l’indépendant ;
- son client ;
- la société de portage salarial.
Dans le détail, l’indépendant propose ses services à une entreprise cliente, selon des modalités convenues entre eux. De son côté, le client n’a pas besoin de relever d’un statut particulier : il peut s’agir d’une structure privée comme d’une organisation publique acceptant la facturation. Quant à la société de portage salarial, elle gère la facturation et la paie.
Dit autrement, l’indépendant fixe librement le prix de sa prestation auprès de son client, sous-traite la facturation et reçoit le paiement sous forme de salaire, en contrepartie d’une commission appliquée par la société de portage. Cette dernière correspond à la réalisation d’opérations liées à la paie :
- édition du bulletin de paie ;
- calcul et versement des cotisations salariales ;
- calcul et versement des cotisations patronales.
En clair, la société de portage assure la Déclaration sociale nominative (DSN). Au total, l’indépendant récolte entre 50 % et 70 % de la somme facturée à son client, selon le volume et le contrat avec son prestataire de portage salarial. En effet, il est aussi tenu compte des frais de fonctionnement, jusqu’à 30% du salaire brut de l’expert, et des frais professionnels, facturés au client et non limités. Pour éviter les litiges, mieux vaut conserver les factures y afférant.
Avantages et inconvénients du portage salarial
Pour un freelance, l’utilisation du portage confère cinq avantages majeurs :
- gagner du temps avec la prise en charge de toutes les démarches administratives ;
- bénéficier d’une protection identique à celle du salarié : sécurité sociale, assurance responsabilité civile, mutuelle santé, cotisations pour la retraite, indemnisation chômage sous conditions ;
- trouver des missions grâce à de nouveaux clients, voire accéder à de grands comptes ;
- bénéficier du système de formation professionnelle, en accumulant des droits à la formation et en profitant de modules ciblés selon ses besoins ;
- préserver son indépendance sans être pour autant isolé, grâce à l’aide et aux synergies qui peuvent être instaurées avec la communauté de consultants indépendants de la société de portage.
En face, il y a des inconvénients, ou disons des contraintes :
- certaines activités sont exclues du statut de salarié porté : négoce (achat et vente de marchandises), services à la personne, métiers réglementés (avocats, notaires, experts-comptables, etc.) ;
- la réglementation du portage salarial impose une rémunération minimale de 35 € de l’heure ou 250 € par jour ;
- la commission de la société de portage atteint 10 % du chiffre d’affaires HT.
En résumé, en période de crise où l’activité est fluctuante, le portage salarial permet à un freelance de compter sur une rémunération minimale, les indemnités de chômage, et de continuer à acquérir des droits à la retraite. Dans le même temps, grâce aux autres consultants de la société de portage, il peut espérer élargir son fichier clientèle.