Faut-il choisir un babyfoot ou plutôt une table de ping-pong pour séduire les jeunes talents d’aujourd’hui ?
On entend dire un peu tout et n’importe quoi autour de la nouvelle génération de talents. Les articles fleurissent pour décrire ces nouvelles générations Y, Z, W, etc., pointer leurs différences et leurs attentes, annoncer la révolution professionnelle qu’elles sont en train de générer… Chacun y va de sa perception un peu « au doigt mouillé », se basant parfois sur des expériences particulières pour en faire des généralités. Mais quelles sont VRAIMENT les aspirations professionnelles des étudiants aujourd’hui ? C’est ce que nous leur avons demandé cette année encore.
Au sein d’Universum, nous interrogeons en effet annuellement et globalement plus d’un million d’étudiants sur leur perception des employeurs et leurs objectifs de carrière. Nos études nous permettent donc de mesurer, data à l’appui, l’évolution des attentes de nos jeunes talents en France mais aussi dans le monde entier.
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Alors, préfèrent-ils un babyfoot ou une table de ping-pong ?
Tout d’abord, même si la croissance a quelque peu ralenti en 2018, le recrutement des cadres est resté faste cette année encore (266 400 recrutements, soit 11 % de plus qu’en 2017 selon les chiffres Apec). Des tensions se font même désormais de plus en plus sentir sur certains profils, notamment ingénieurs.
Ce contexte de « guerre des talents » renforce encore la confiance des étudiants des Grandes Ecoles qui, toujours plus ambitieux et conscients de leur valeur aux yeux des entreprises, veulent tout de suite des postes à responsabilité, challengeant, et surtout avec un haut niveau de salaire. On est donc bien loin ici des babyfoots, tables de ping-pong ou salles de sieste !
Portés par ces ambitions, nos jeunes talents n’hésitent pas aujourd’hui à avoir des prétentions salariales bien supérieures à la réalité du marché. En effet, côté manager-hommes, ils demandent 39 054€ en moyenne, alors qu’ils touchent, d’après l’enquête CGE, 36 000€ (hors primes) en moyenne un an après leur sortie d’école.
Côté femmes, les étudiantes restent moins ambitieuses que leurs homologues masculins puisque, malgré l’attrait croissant des étudiants pour le critère « engagement pour l’égalité Hommes Femmes », les écarts restent élevés sur leurs prétentions respectives (écart de 11,3 % cette année). Il est frappant de voir que ce fossé est présent dès la sortie d’école.
L’écart se réduit cependant côté ingénieurs où il « n’est que » de 6,8 %.
Les femmes ingénieures ont cette année revu bien plus à la hausse leurs prétentions salariales que ne l’ont fait leurs homologues masculins. Preuve peut-être qu’elles se savent de plus en plus recherchées par les entreprises.
En résumé, ne prévoyez pas un trop gros budget pour les balles de ping-pong…
Des étudiants en quête d’indépendance et qui envisagent de plus en plus l’entrepreneuriat
Il y a 5 ans, 70 % des jeunes talents souhaitaient rejoindre une grande entreprise à la sortie de leur école. Aujourd’hui, ils ne sont « plus que » 50 %. La moitié d’entre eux est donc attirée désormais par d’autres formes d’entreprises ou d’emplois.
Si les start-up ont pu séduire les jeunes talents ces dernières années, cela semble s’estomper un peu. Un « effet de mode » ? Des retours d’expérience pas toujours positifs ? Une fragilité qui fait peur ? Ou un peu trop de marketing autour du fameux babyfoot ? Les cinq critères qui sont les plus associés aux start-up par les étudiants (« Environnement de travail créatif », « Produits et services passionnants/attractifs », « Innovation », « Encadrement stimulant », « Croissance rapide, esprit entrepreneurial ») enregistrent en tout cas des baisses significatives cette année.
Les jeunes talents portent donc moins d’intérêt à ces jeunes entreprises innovantes, mais cherchent toujours autant l’autonomie et l’indépendance !
Pas surprenant alors de voir cette année que 8 % des étudiants souhaitent créer leur propre entreprise : un chiffre qui a doublé en quatre ans !
Davantage formés par les Grandes Ecoles qui multiplient les cursus autour de l’entrepreneuriat, ils espèrent sans doute y trouver cette indépendance tant recherchée.
Des jeunes talents vraiment plus engagés ?
En répondant à l’enquête Universum, les étudiants choisissent parmi une grille de 40 critères d’attractivité ceux étant les plus importants pour eux, dans le choix de leur premier employeur.
Comme les années précédentes, les critères liés à l’éthique progressent. L’engagement pour l’égalité hommes-femmes gagne par exemple neuf points cette année (pourtant leurs prétentions salariales ne reflètent pas vraiment cet engagement…). « Se consacrer à une cause ou avoir le sentiment que je contribue à rendre les choses meilleures » reste le premier critère éthique auquel ils sont attachés (choisi par 37 % des étudiants cette année).
Cependant, sur les six critères liés au sens, à l’impact et à l’éthique, aucun n’est dans le Top 10 des jeunes talents.
Et pourtant 80 % des Promesses Employeurs intègrent ces sujets…
Mais, s’ils sont 26 % à accorder de l’importance aux « Principes éthiques » des entreprises, ce critère n’impacte pas les jeunes talents dans leur choix d’entreprise au moment de candidater. En effet, ils choisissent des secteurs ou des entreprises peu associé(e)s à l’éthique, mais qui les attirent professionnellement.
En résumé…
- Les futurs cadres français sont toujours plus confiants (en l’économie française et en leur propre valeur sur le marché) et plus exigeants.
- Ils veulent donc tout, tout de suite : un métier challengeant, avec des responsabilités fortes et surtout un bon salaire dès l’embauche.
- Avides d’indépendance et d’autonomie, ils sont prêts à monter leur propre entreprise s’ils ne trouvent pas le poste de leur rêve.
- Même s’ils continuent d’accorder une importance croissante à tous les critères liés à la RSE, à l’éthique et à l’égalité, ils n’en font pas encore un critère déterminant dans leur choix d’employeur, postulant en priorité pour des secteurs d’activité ou des entreprises qui répondent à leurs priorités plutôt que pour des employeurs éthiques.
- Oubliez les babyfoots et les tables de ping-pong, misez plutôt sur la data pour mieux connaître les attentes de vos cibles de recrutement et leur proposer un recrutement adapté.
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