interviews

Un dialogue social de proximité

le 07 février 2025
Un dialogue social de proximité

Le dialogue social est trop éloigné des salariés, du fait d’un cadre obsolète et d’un outillage insuffisant. Le digital peut accroître son efficacité et le rapprocher du terrain, pour Max Godet, directeur général et co-fondateur de WeChooz.

1. Les circuits du dialogue social sont-ils adaptés aux défis du XXIe siècle ?

De moins en moins. De nouveaux défis viennent s’ajouter, et les circuits ne changent pas, ou évoluent sans apporter de réponse pertinente. Les ordonnances de 2017, qui devaient simplifier le système, n’ont simplifié que l’élection. On a mélangé tous les sujets en les confiant aux mêmes personnes. On essaie de recréer des sous-pôles spécialisés, mais cela introduit de nouvelles lourdeurs.

L’organisation du dialogue social reste aussi très dépendante des grands syndicats, qui souffrent d’une baisse de l’engagement. Faut-il modifier leur rôle, ou les renforcer ? Il faut en tout cas poser la question. Et valoriser davantage le rôle d’élu du personnel du point de vue de la carrière.

2. Tous les salariés sont-ils égaux devant le dialogue social ?

Non. S’il y a carence de candidats, vous n’êtes pas représenté du tout. Par ailleurs, les circuits sont conçus pour un dialogue social au siège de l’entreprise. Mais l’organisation d’aujourd’hui est dispersée : entreprises multisites, travailleurs à distance, filiales… Beaucoup de salariés sont mal représentés parce que trop loin du centre.

3. Quelles sont les conditions d’un dialogue social efficace ?

En premier lieu, il faut une volonté sincère de l’employeur, des salariés qui s’impliquent, se présentent, votent, et des élus qui prennent leur mission à cœur. Il faut également une certaine adéquation dans les attentes, sans exclure le conflit, pourvu qu’il soit constructif. Il faut enfin se donner les moyens d’instaurer des échanges fluides, faciles et réguliers. Il ne faut pas avoir peur de sortir des cases : les réunions doivent faire avancer les points auxquels elles sont dédiées, et l’informel peut parfois prendre le relais dans l’intervalle.

4. Qu’apporte WeChooz à la problématique ?

Nous voulons donner au dialogue social les outils digitaux de l’efficacité, comme cela se fait pour les autres missions RH – paie, recrutement, gestion des absences… Nous proposons une solution centralisée qui facilite les opérations, accélère et automatise tout ce qui prend du temps, ainsi qu’un accompagnement humain et juridique. Nous simplifions les élections au CSE avec une double interface (vote électronique pour les salariés et gestion facilitée du projet pour l’employeur). Puis nous facilitons la vie du CSE, la mise en place et la gestion quotidienne de la BDESE ou les référendums. Nous proposons enfin différents modules de formation pour les élus du personnel ou l’employeur afin d’outiller du mieux possible tous les acteurs du dialogue social.

5. Quelle est selon vous LA tendance en matière de dialogue social en 2025 ?

La tendance que j’appelle de mes vœux, c’est davantage de proximité dans la représentation des salariés, par le biais d’outils digitaux adaptés, mais aussi peut-être par la promotion des délégués de proximité, une possibilité existante mais trop peu utilisée.

> Retrouvez aussi notre dossier complet, alimenté au fil des publications. Il regroupera à terme tous les articles du Cahier de tendances.



Vous voulez réagir ? Laissez-votre commentaire en remplissant le formulaire ci-dessous

Sur les mêmes sujets

L’IA redonne du temps aux recruteurs. Et du respect aux candidats.
tribunes

L’IA redonne du temps aux recruteurs. Et du respect aux candidats.

L’intelligence artificielle n’est plus une promesse futuriste pour les ressources humaines.

« Le BSI peut contribuer au pilotage des avantages salariés, dans une logique d’amélioration continue »
interviews Aurélie Rémy

« Le BSI peut contribuer au pilotage des avantages salariés, dans une logique d’amélioration continue »

Le BSI, en synthétisant de façon claire le package de rémunération, s’impose comme un levier d’engagement et de différenciation.

« La fonction RH tient la barre »
tribunes

« Entre défis juridiques et dénis démocratiques, la fonction RH tient la barre »

Dans cette houle qui nous emporte, la fonction RH, tel un capitaine prudent, garde la main solide sur la barre…

L’actu RH vous intéresse

Recevez chaque vendredi La News© du Média 100% RH