Cahier de Tendances RH : ce qui influencera les RH en 2025

Le 6 décembre dernier, nous avons eu le plaisir de présenter notre 2ème Cahier de tendances RH. Après le succès de la première édition, ce nouvel opus marque un pas de plus dans notre engagement à accompagner les professionnels des RH face aux défis d’aujourd’hui et de demain. L’occasion de se réunir, en partenariat avec Chateauform’, pour un événement exceptionnel organisé aux Jardins de Saint-Dominique, en plein cœur de Paris. Et à événement exceptionnel, invités exceptionnels ; 3 experts nous ont fait l’honneur de leur présence : Juliette Raimbault, People Lead chez Alan, Eric Gras, expert du marché de l’emploi chez Indeed.com et Caroline Loisel, conférencière et auteure spécialisée dans le Future of Work.

70 participants ont pris part à cette rencontre en présentiel, tandis que plus de 1000 spectateurs suivaient l’événement en direct sur LinkedIn.

8h55 : les portes s’ouvrent ! Les participants prennent place dans la salle de conférence, prêts pour une matinée riche en découvertes et en échanges autour des tendances RH 2025.

9h05 : top départ ! Thomas Chardin, président fondateur de Parlons RH, ouvre la session avec le traditionnel mot de bienvenue. Manuelle Bermann, rédactrice en chef du Cahier de Tendances RH, prend ensuite le relais pour présenter en détail cette nouvelle édition et ses grands axes.

9h25 : place aux experts ! Ils sont au nombre de trois, pour partager avec nous leur vision lors d’interviews menées par des membres de l’équipe Content Marketing de Parlons RH :

• Juliette Raimbault, People Lead chez Alan, a échangé avec Thomas Duc sur les défis de la santé mentale en entreprise ;
• Eric Gras, Expert du marché de l’emploi chez Indeed.com, a exploré les nouvelles dynamiques du recrutement digital avec Manon Consul ;
• Caroline Loisel, conférencière et auteure spécialisée dans le Future of Work, a discuté des évolutions du travail avec Stéphane Varisellaz.

La santé mentale : une priorité stratégique

Pour Juliette Raimbault, People Lead chez Alan, la santé mentale en entreprise est une tendance RH qui ne peut plus être ignorée. « Aujourd’hui, 50% des salariés sont confrontés à des épisodes de difficulté psychologique que nous devons accompagner en tant que RH », affirme-t-elle.

La santé mentale des collaborateurs ne peut être dissociée de l’environnement de travail dans lequel ils évoluent. « Aujourd’hui, les salariés arrivent avec des problématiques psychologiques qui ne se limitent pas au cadre professionnel : des responsabilités d’aidant, des difficultés conjugales… Ces situations influencent leur quotidien au travail, et nous devons apprendre à les accompagner tout en posant des limites claires », explique-t-elle.

Elle insiste sur le rôle des RH, à la fois partenaires et soutiens des collaborateurs, mais aussi garants d’un équilibre entre bienveillance et performance. « En tant que RH, nous devons trouver des relais, comme la médecine du travail ou des psychologues, pour ne pas être seuls face à ces problématiques protéiformes », ajoute-t-elle. Juliette souligne l’importance de structurer cette approche pour offrir des solutions adaptées sans surcharger les équipes RH elles-mêmes.

Loin de proposer une solution unique, elle met en avant la flexibilité nécessaire dans la gestion de ces enjeux. Chez Alan, cette approche passe par une culture d’entreprise qui favorise l’autonomie et responsabilise les collaborateurs, tout en leur offrant un cadre clair et protecteur. « L’objectif est de réconcilier les aspirations personnelles des salariés avec les attentes économiques de l’entreprise, dans un équilibre qui profite à tous », conclut-elle.

Repenser le recrutement : des attentes des candidats aux défis de l’IA

Pour Eric Gras, expert du marché de l’emploi chez Indeed France, le recrutement en 2025 sera marqué par une transformation profonde des attentes des candidats. « Le rapport de force s’est inversé : nous sommes passés d’un marché de sélection à un marché de séduction », affirme-t-il. Les candidats, désormais plus exigeants, recherchent des entreprises capables de répondre à leurs besoins spécifiques, allant au-delà de l’offre d’un simple emploi.

La considération et l’engagement deviendront des piliers stratégiques pour attirer et fidéliser les talents. « Augmenter les salaires, c’est bien, mais ce que veulent vraiment les candidats, ce sont de bonnes conditions de travail et d’être reconnus comme des individus à part entière », souligne-t-il. Cette personnalisation des parcours, encore rare, sera un défi majeur pour les entreprises habituées à une approche uniforme du recrutement.

Face à la raréfaction des talents, due notamment au vieillissement démographique, les recruteurs devront aussi revoir leurs critères. « Le mouton à cinq pattes n’a jamais existé, il va falloir baisser ses exigences et apprendre à recruter des profils plus éloignés de l’emploi, tout en investissant dans leur formation et leur intégration », insiste Eric Gras. Une stratégie qui nécessitera également un ajustement des budgets et une vision à long terme pour sécuriser les recrutements.

L’intelligence artificielle s’imposera comme un levier puissant pour répondre à ces enjeux. Selon lui, « 70% des tâches des recruteurs peuvent être automatisées, libérant du temps pour des interactions humaines de qualité ». Toutefois, il met en garde contre les biais que ces outils pourraient amplifier, rappelant que l’IA doit être supervisée par des humains pour éviter des dérives dans les processus de sélection.

Revenir à l’essentiel pour façonner le Future of Work

Pour Caroline Loisel, conférencière et experte du Future of Work, le débat sur le télétravail mérite d’être relativisé. « Les annonces sur la fin du télétravail concernent surtout des entreprises américaines, où les deux années de Covid ont profondément bouleversé les habitudes. En France, la réalité est bien différente », précise-t-elle, citant une étude montrant que les Français pratiquent en moyenne 0,6 jour de télétravail par semaine, contre 0,9 à l’échelle mondiale. Selon elle, la clé réside dans l’adaptation aux moments de vie des collaborateurs, plutôt que dans des chartes rigides qui ignorent la diversité des situations personnelles.

Pour concilier exigences individuelles et enjeux collectifs, notre experte propose plusieurs modèles inspirants. « Certaines entreprises misent sur la flexibilité, comme Rémy Cointreau avec un stock annuel de jours de télétravail à répartir selon les besoins », explique-t-elle. Elle évoque également des approches disruptives, comme celle de LDLC, qui a adopté la semaine de quatre jours.

Dans ce contexte d’incertitude et de changement permanent, Caroline Loisel insiste sur l’importance de revenir à des fondamentaux pour renforcer la culture d’entreprise. « On nous demande d’accélérer sur des sables mouvants. Pourtant, ce qui compte vraiment, ce sont les bases : l’art de l’informel, les rituels, et surtout l’art de la conversation. ». Elle souligne l’importance de repenser nos pratiques de base, telles que les réunions, le feed-back ou encore les échanges informels. « Le problème n’est pas la distance, mais la désincarnation des relations humaines », alerte-t-elle.

Enfin, elle identifie trois grandes tendances RH pour 2025 : anticiper les urgences climatiques et les enjeux de santé mentale, repenser le rôle de l’entreprise comme acteur de justice sociale, et se préparer à l’imprévu, notamment en intégrant l’intelligence artificielle de manière progressive et réfléchie. « Tester, expérimenter avant de déployer, c’est essentiel pour intégrer l’IA dans nos organisations sans perdre de vue l’humain », conclut-elle.

> Retrouvez aussi notre dossier complet du Cahier de Tendances RH 2025, alimenté au fil des publications. Il regroupera à terme tous les articles du Cahier de tendances.