tribunes

Et si le temps était enfin venu de réinventer le travail ?

le 02 septembre 2020
Et si le temps était enfin venu de réinventer le travail ?

Autant le dire tout de suite, personne, et surtout pas les DRH, n’a envie de forcer le smiley pour cette rentrée.

Les DRH ont  été mis à l’épreuve à la mi-mars pour gérer l’urgence et mettre en œuvre la transformation numérique dont on parlait depuis longtemps.

Le recul de la pandémie à partir de juin faisait croire que le pire était derrière nous. Hélas, le mois d’août est venu doucher les espoirs d’un retour à la normale dans un horizon prévisible.

Le Télétravail, apprécié au départ, montre ses limites.

Les entreprises ont rattrapé leur retard digital à la façon d’un patient qui avalerait ses remèdes en une seule fois, au risque d’en devenir malade.

Le principe de Boileau : « qu’en un lieu, en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli » questionne le rapport entre le salarié et l’entreprise. Depuis mars on s’est affranchi du lieu et du jour, il reste le fait accompli, c’est à dire le sens même du travail.

Entre les rêves vite évanouis d’un monde d’après Covid  idéalisé, et le retour conservateur au monde d’avant inchangé, il y a la place pour une évolution souhaitable et réaliste.

C’est peut être là l’essentiel de la tâche qui attend les DRH en cette rentrée : réinventer le travail.

Comment donner envie aux salariés masqués des open-space de venir chaque matin ? Comment motiver durablement ceux qui sont en mode télétravail ?

On peut envisager plusieurs chantiers.

Le premier est sans doute celui de la reconnaissance des salariés, qui est souvent le parent pauvre des entreprises  françaises.

Le deuxième pourrait être celui de la fixation des objectifs et de la mesure de la contribution : faut il conserver les sacro-saints rythmes annuels ?

Le troisième serait de développer l’autonomie, qui ne se sépare pas de l’enrichissement des tâches des collaborateurs. Cette période a assez bien illustré ce que disait naguère le syndicaliste Edmond Maire : la plupart des entreprises sont en auto-gestion mais leurs patrons font semblant de l’ignorer. Il reste à organiser cela durablement.

Enfin, imaginer une convivialité nouvelle, des rituels inventifs, ne serait sans doute pas un luxe pour réparer le lien social.

Pour faire tout cela, les DRH vont devoir parler fort pour se faire entendre.

Avec le masque, on en a pris l’habitude.

 



Vous voulez réagir ? Laissez-votre commentaire en remplissant le formulaire ci-dessous

Sur les mêmes sujets

Les grands chiffres de l’onboarding
infographies RH

Les grands chiffres de l’onboarding

Dans le paysage professionnel actuel, un programme d’onboarding de qualité est plus qu’un luxe, c’est une nécessité. Les chiffres clés de cette infographie réalisée par Workelo nous plongent...

Revue du web #488: emploi des seniors, engagement, management
revues du web RH

Revue du web #488 : emploi des seniors, engagement et management

Cette semaine, l’emploi des seniors est à la une de la revue de web, après l’échec des négociations au sujet du projet d’accord patronal. Le management et l’engagement font aussi l’actualité.

L’engagement mutuel et la transformation personnelle sont liés
interviews Bernard Coulaty

Bernard Coulaty “L’engagement mutuel et la transformation personnelle sont intrinsèquement liés”

Comment RH et managers peuvent-ils équilibrer technologie et humanité pour encourager l’engagement ? À l’occasion de la sortie de son nouveau livre, “Engager pour transformer”, nous avons...

L’actu RH vous intéresse

Recevez chaque vendredi La News© du Média 100% RH