Après avoir défini ce qu’est une Marque Employeur et listé les bénéfices que pouvait en tirer l’entreprise, Thomas Chardin décrypte pour vous les quatre phases de sa mise en œuvre. De l’importance du diagnostic à l’application d’une stratégie de Marketing RH, en passant par la construction d’une plateforme de Marque Employeur et l’élaboration d’un plan d’action, il détaille pas à pas la voie à suivre pour « creuser en profondeur et en longueur le sillon de votre Marque Employeur ».
Sommaire
La Marque Employeur qui se forme autour de trois axes – l’image, l’identité et les pratiques employeur –, se révèle un vrai levier business. Et pour cause, elle permet de diffuser une image positive de l’entreprise, favorise son attractivité, améliore l’efficacité de son sourcing et impacte la fidélisation comme l’engagement des collaborateurs. Malgré les bénéfices d’une Marque Employeur bien maîtrisée, des entreprises négligent de structurer la leur, soit parce qu’elles n’en saisissent pas les enjeux, soit parce qu’elles manquent de méthodologie. Comment construire une plateforme de Marque Employeur selon son propre contexte stratégique et ses enjeux RH ? Comment identifier les chantiers prioritaires et élaborer un plan d’action ?
Ce diagnostic est un vrai audit marketing, une photo de l’existant en matière d’image, d’identité et de pratiques employeur. Cette phase se révèle indispensable, car elle permet de comprendre où en est l’entreprise à un instant T. Elle peut s’articuler autour des étapes suivantes :
Lors de cette phase, il s’agit de prendre une photo de la cible. Ce cliché s’avère essentiel pour saisir ce que l’entreprise vise. Les étapes peuvent comprendre la définition des composantes de la plateforme de Marque Employeur et leur validation par itérations successives avec l’équipe RH et les collaborateurs dans le cadre d’une bonne de conduite du changement. Impliquer l’ensemble des acteurs pendant le processus de construction de la plateforme de Marque Employeur demande du temps, mais permet d’en gagner énormément dans l’appropriation par les équipes de la Marque Employeur une fois celle-ci validée.
Qu’est-ce qu’une plateforme de Marque Employeur ? Toutes les entreprises en ont une, mais toutes ne la formalisent pas nécessairement. Pourtant, il convient d’y réfléchir, de la structurer, de faire des choix et de la communiquer. Comme pour la « Marque Business », la Marque Employeur doit se traduire par une promesse RH, des bénéfices différenciants pour des clients cibles identifiés, puis être étayée par des services RH concrets, tangibles et mesurables.
Elle peut ainsi se décliner formellement dans une « plateforme » composée :
Cette Marque Employeur doit être envisagée en cinétique, en dynamique. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas de communiquer au regard de ce qu’est exactement l’entreprise aujourd’hui, mais de projeter la Marque Employeur à deux, trois voire quatre ans, en accompagnement du projet d’entreprise. Elle devient ainsi une promesse de trajectoire professionnelle commune faite par l’entreprise aux collaborateurs, une photo objective, mais projective.
Après avoir réalisé le diagnostic puis établi la plateforme de Marque Employeur, il est nécessaire de se mettre d’accord sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre son objectif.
Cette phase consiste à passer de la photo de l’existant – le diagnostic -, à la photo de la cible – la plateforme de Marque Employeur, ou tout du moins à s’en rapprocher le plus possible.
Il s’agit de superposer la situation d’aujourd’hui et la cible future pour mettre en exergue les pratiques RH manquantes. Par exemple :
À l’issue de cette démarche, une vingtaine de chantiers a probablement été mise en lumière, tant internes qu’externes. Il s’agit de les positionner sur une matrice selon l’importance des résultats escomptés et la difficulté de mise en œuvre. Vient ensuite le temps d’arbitrer et de prioriser les chantiers selon leur performance. La liste obtenue constitue alors le schéma directeur RH en lien avec la Marque Employeur. Elle permet de plus d’identifier clairement les orientations à mettre en œuvre sur l’année à venir.
Une fois que les chantiers ont été priorisés et la plateforme de Marque Employeur établie – d’un point de vue marketing RH –, il convient de planifier concrètement les actions à réaliser lors de la première année. Par exemple, quelles sont les étapes à prendre en compte pour la refonte d’un site carrière ? Quel timing prévoir pour la conception d’un programme de cooptation ? Etc. En parallèle, il est impératif d’assurer une bonne conduite du changement auprès des équipes RH, des collaborateurs et des managers de l’entreprise. À ce titre, le plan d’action doit :
La quatrième et dernière phase correspond, quant à elle, à la mise en œuvre des chantiers priorisés et des actions planifiées. C’est à ce moment-là que tout commence et que l’entreprise pourra par la suite mesurer le chemin parcouru !
L’approche que nous vous proposons est complète, même si nous pourrions sans nul doute rentrer dans le détail de chaque phase avec des exemples et des contre-exemples. Elle doit évidemment s’adapter à chaque contexte stratégique, chaque enjeu RH, chaque entreprise. Son aspect structurant doit justement permettre cette forme d’agilité.
De la même manière que le sourcing en un clic ou que la solution de recrutement en presse-bouton n’existe pas, nous sommes convaincus que la réponse aux enjeux d’attractivité, de fidélisation ou d’engagement n’est plus de nature technico-opérationnelle et de court terme. Le paradigme de l’échange avec les candidats comme avec les salariés a changé. La façon de recruter a également évolué drastiquement.
Recruter, c’est séduire. Séduire, c’est discuter. Discuter, c’est savoir écouter. Activement. Sincèrement. Séduire, c’est également cibler, ce qui implique forcément de choisir et donc de renoncer. Il devient alors primordial de marketer, de s’outiller, de s’organiser, mais surtout de faire preuve de bon sens pour répondre à la quête de sens. La fonction RH doit changer d’ère et se mettre en marche, pragmatiquement, progressivement.
Pour bien recruter, communiquer ne suffit pas. Encore faut-il bien partager en donnant du contenu, un propos, des aspérités, une singularité, une authenticité différenciante : la vôtre ! La somme de ces actions permettra à l’entreprise de creuser en profondeur et en longueur le sillon de sa Marque Employeur. La guerre des talents sera sans doute gagnée par les entreprises et les DRH qui sauront, avant les autres, mettre en place la bonne stratégie de marketing RH.
Gageons que cet article puisse modestement y contribuer.
Pour recevoir les derniers articles de Parlons RH par mail ou s’abonner à la newsletter.
Loin d’être une solution universelle, l’IA doit être un levier d’optimisation, pas un substitut à…
Pour Mohamed Mokrani, DRH de LPCR, proposer des places en crèche permet aux entreprises de…
Tous les mois, retrouvez une définition claire, accompagnée d’une mise en contexte, de chiffres clés…
Le taux d’emploi atteint des sommets, mais tous les profils en profitent-ils de la même…
Invisibilisées, parfois minimisées, les menstruations – et autres sujets liés à la santé féminine, telles…
Dans cette revue du web, signaux d’alerte sur le burn-out, expérimentation sociale dans la restauration…
Voir les commentaires
Je souhaiterait tout savoir sur les nouveaux enjeux de la GRH
Bonjour Claude.
Merci pour votre commentaire.
Nous aussi on aimerait bien tout savoir. On s'appelle Parlons
RH mais on aurait pu s'appeler "Apprenons RH".
Car, comme le disait Confucius, "celui qui aime apprendre est bien près du
savoir".
Bonne journée :)