Au 2e trimestre 2019, 82 % des PME ayant cherché à recruter durant les 12 mois précédents ont rencontré des difficultés, selon le baromètre trimestriel Trésorerie, Investissement et croissance des PME de Bpifrance Le Lab / Rexecode. Un phénomène qui s’accentue puisque 70 % d’entre elles déclaraient se heurter à ce type de problèmes au 2e trimestre 2018. Comment l’expliquer ? Réponses dans l’infographie de WiiSmile, qui a sondé 300 dirigeants de PME [1] sur leurs pratiques RH à cet égard. Quelles voies explorer pour faciliter le recrutement en PME et permettre à ces entreprises de se développer sans entraves ?
Sommaire
Le premier résultat de l’enquête WiiSmile constitue, en soi, une bonne nouvelle. Dans 50 % des cas en effet, un processus de recrutement en PME correspond à une création de poste due à la croissance de la structure ! Ceci en dépit d’un volume d’activités légèrement revu à la baisse pour ce type d’entreprises en 2019, les perspectives d’investissement ralentissant également. Viennent ensuite :
Dans une configuration d’entreprise où la fonction RH se résume parfois à un unique collaborateur en charge des tâches administratives, les dirigeants de PME prennent le lead en matière de recrutement. 79 % d’entre eux sont à la manœuvre ! Les autres cas de figure mentionnés font apparaître le chef de service concerné comme responsable du recrutement (9 %), ou bien le service RH (7 %) ou encore, un cabinet dédié (5 %).
Le recours à l’externalisation du recrutement en PME demeure donc à la marge. Malgré des avantages indéniables (délégation des tâches d’où gain de temps en interne ; plus grande efficacité grâce à l’optimisation du sourcing et à l’expertise / l’expérience de spécialistes du recrutement ; facilitation et sécurisation des processus), le coût de l’externalisation et la crainte de « perdre le contrôle » semblent freiner les ardeurs des dirigeants de PME.
Si les enjeux de recrutement se recoupent de plus en plus, quelle que soit la taille de l’entreprise – course aux talents ; pénurie de ressources qualifiées sur certains bassins d’emploi ; marchés cycliques -, les modes de recrutement ne sont pas tout à fait identiques. Ainsi, dans les PME, le réseau et/ou la cooptation représentent la première voie de recrutement (23 %), juste devant les candidatures spontanées (22 %). On trouve ensuite [2] :
Un pourcentage à mettre en perspective du recours global aux réseaux sociaux dans les processus de recrutement – toutes tailles d’entreprises confondues -, qui est de 49 %.
Au-delà du mode de recrutement, les difficultés mises en exergue par l’enquête WiiSmile s’expliquent principalement par le manque de ressources spécialisées pour mener ce type d’activités.
Cette question-là réserve une surprise : en effet, pour 13 % des dirigeants de petites et moyennes entreprises, la taille de leur structure a peu d’impact sur son attractivité. À l’inverse, le package salarial et les avantages sociaux constituent l’argument n°1 pour convaincre les profils qu’ils recherchent (47 %).
On touche là à la notion de rémunération globale – salaire ; avantages sociaux (mutuelle d’entreprise, chèques vacances, titres-restaurants), financiers (prime d’objectifs, épargne salariale, épargne retraite) ou en nature (voiture de fonction) ; évolution professionnelle ; QVT – principalement. Un package salarial construit sur une base fixe substantielle à laquelle on associe des compléments sociaux ou financiers à moyen ou long terme, se révèle particulièrement intéressant pour les salariés.
Parmi les autres facteurs d’influence, on trouve la situation géographique (21 %) et la mauvaise image des métiers (19 %).
Face aux difficultés rencontrées, les dirigeants de PME tentent de s’adapter : s’ils sont 38 % à renoncer à certains projets faute de ressources (un pourcentage élevé), 31 % d’entre eux font appel à un sous-traitant quand 23 % optent pour la formation en interne. 8 % indiquent par ailleurs « compter sur la chance pour trouver le bon candidat », se disant prêts à traverser la rue ! Un clin d’œil explicite.
Concrètement, pour faciliter le recrutement en PME, leurs dirigeants commencent à saisir tout l’intérêt d’une démarche de marque employeur bien structurée. Si certains hésitent à se lancer (au regard des frais et/ou du temps à engager notamment et malgré les effets durables à en attendre), d’autres franchissent le cap en investissant tous ses axes. Après avoir défini et soigné l’image RH de l’entreprise, il s’agit de proposer une expérience candidat et une expérience collaborateur, enrichissantes (onboarding, QVT, mode de management, qualité des relations interpersonnelles, organisation du travail / mobilité, opportunités de formation et d’évolution professionnelle,).
Dans une enquête menée en mai et juin 2019 par WiiSmile (les dirigeants de PME et leurs pratiques des avantages sociaux), on apprend notamment :
Ils le font via des dispositifs d’avantages sociaux [3] qui ne sont plus réservés aux seules grandes entreprises : offres voyages, culture, loisirs, services à la personne ; titres-repas (pour 21 % des dirigeants interrogés). Ils mettent également en œuvre des dispositifs à vocation financière comme l’intéressement (21 %) ou le Plan d’épargne entreprise – PPE (19 %).
En 2019, les dirigeants de petites et moyennes entreprises diversifient leurs pratiques pour fluidifier le recrutement en PME. Leurs efforts devraient porter leurs fruits ! Candidats et futurs collaborateurs, dirigeants et actuels collaborateurs de PME, ont tout à y gagner.
Loin d’être une solution universelle, l’IA doit être un levier d’optimisation, pas un substitut à…
Pour Mohamed Mokrani, DRH de LPCR, proposer des places en crèche permet aux entreprises de…
Tous les mois, retrouvez une définition claire, accompagnée d’une mise en contexte, de chiffres clés…
Le taux d’emploi atteint des sommets, mais tous les profils en profitent-ils de la même…
Invisibilisées, parfois minimisées, les menstruations – et autres sujets liés à la santé féminine, telles…
Dans cette revue du web, signaux d’alerte sur le burn-out, expérimentation sociale dans la restauration…